Athlétisme - Chpts d'Europe en salle: Sebrle imbattable
Roman Sebrle a été sacré, dimanche, à Madrid, champion d'Europe en salle de l'heptathlon, conservant ainsi son titre et rapportant à la République tchèque son unique médaille de la compétition. C'est déjà le sixième titre international de la carrière du phénoménal décathlonien.
Allongé sur la piste, les bras en croix, Roman Sebrle était exténué, mais pouvait savourer. Il venait de franchir la ligne d'arrivée du 1000 mètres, ultime discipline de l'heptathlon, en moins de 2'40'' et savait qu'avec 6232 points, il conservait son titre de champion d'Europe de la discipline obtenu trois ans plus tôt à Vienne. Pour le recordman du monde du décathlon, seul homme à avoir dépassé un jour la barre mythique des 9000 points, il s'agit de la sixième médaille d'or obtenue lors de grands rendez-vous internationaux. Déjà sacré champion olympique, champion d'Europe en plein air, et double champion du monde et d'Europe en salle, il ne lui manque donc plus désormais qu'une victoire lors des Mondiaux en plein air pour compléter sa collection, tâche à laquelle il s'attellera l'été prochain à Helsinky. Cette fois cependant, la victoire, même si elle ne constitue pas une surprise, fut d'autant plus belle pour Roman Sebrle qu'elle fut acquise dans la douleur. Deuxième après six épreuves, il lui a fallu, en effet, attendre le 1000 mètres pour prendre le dessus sur Aleksandr Pogorelov, leader jusque-là. A l'arrivée du kilomètre, le Tchèque déclassait le Russe de 17 secondes, une avance largement suffisante pour ajouter une nouvelle ligne à son palmarès. « Je n'ai pas très bien couru, notamment dans le dernier tour, mais avec la fatigue et une préparation qui n'était pas optimale, c'est normal. Avant le départ du 1000 mètres, je savais qu'en réalisant un temps de 2'40'', j'aurais de très fortes chances d'arriver à un total de 6200 points et de terminer ainsi premier au classement final. Le plus important était donc de tout donner dans cette dernière discipline pour qu'après je n'ai rien à me reprocher et que je ne puisse pas me dire que je pouvais faire mieux que deuxième. Là, juste après l'arrivée, c'est vrai que je suis fatigué, complètement à plat, mais j'ai de nouveau résussi à gagner et c'est l'essentiel », a déclaré l'Héraclès tchèque, désormais invaincu depuis les derniers Mondiaux de Paris, en 2003.