La Journée internationale de la femme dans l'esprit européen
12 % de femmes au Parlement tchèque. Deux femmes au sein du gouvernement. Les salaires des femmes tchèques de 19 % inférieurs en moyenne à ceux des hommes. Ainsi pourrait-on continuer, histoire de dire qu'il y a encore beaucoup de choses à faire pour atteindre une véritable égalité entre les deux « genres ». L'Union européenne est-elle une opportunité qui peut permettre aux femmes tchèques de faire bouger les choses ? Alena Gebertova a posé la question, et d'autres encore, à Mme Kristin Schreiber, directrice du cabinet de l'eurodéputé tchèque, Vladimir Spidla, lors de la Journée européenne des femmes qu'on célébrait, ce mardi, à Prague.
« C'est une énorme opportunité, parce que les nouveaux pays peuvent profiter des expériences déjà acquises dans les pays de l'ancienne Union européenne. La preuve : aujourd'hui, la Commission européenne adopte la proposition pour l'Institut européen pour l'égalité entre hommes et femmes. Donc justement une des tâches sera de diffuser de bonnes pratiques et d'organiser des conférences, des séminaires sur les expériences acquises et de faire des études, des statistiques sur les différents aspects qui sont importants pour l'égalité entre hommes et femmes ».
Vous avez pu entendre, ce matin, beaucoup d'interventions portant sur la position des femmes en République tchèque. Quel regard portez-vous sur leur situation actuelle ?
« Une des remarques que je trouve intéressante c'était celle de la sénatrice Gajduskova qui disait qu'on avait peut-être commis l'erreur de balayer un peu tout ce qui existait avant 1989, par exemple le système des écoles maternelles. On voit maintenant que c'est quelque chose de très utile pour permettre la conciliation de vie professionnelle et de vie familiale pour laquelle nous nous battons et aussi pour arriver à une meilleure politique de la natalité et de la démographie en Europe ».
En République tchèque, la Journée internationale de la femme est perçue en général comme une fête communiste...
« Le huit mars en Europe occidentale a des connotations tout à fait différentes. La preuve - c'est le Président de la Commission lui-même avec le commissaire Spidla qui célèbrent aujourd'hui la Journée européenne de la femme à Strasbourg. L'importance de cette conférence est de passer un message tout à fait différent, un message positif de cette Journée de la femme ».
Vladimir Spidla a toujours été très sensible à la question « féminine ». Est-ce que je trompe ?« Non, vous ne vous trompez pas. Une de ses responsabilités dans son portefeuille, à côté des affaires sociales, c'est effectivement l'égalité des chances. La preuve, c'est qu'il a pris une femme chef de cabinet et mon adjoint est aussi une femme. C'est une première dans l'histoire de la Commission européenne qu'un commissaire a deux femmes comme chef et adjointe et c'est l'un des axes très importants de ses activités à la Commission ».