Un manuscrit relatif à l'histoire tchèque aux enchères à Paris
La traduction latine de la Chronique de Dalimil, un texte du XIVe siècle d'une importance majeure dans l'histoire des pays tchèques, sera mise en vente dans la capitale française le 17 mars prochain à la salle Drouot. Le directeur de la Bibliothèque nationale de Prague considère le manuscrit comme « l'ouvrage le plus précieux sur la Bohême apparu au cours des 80 dernières années ».
« C'est un manuscrit inconnu, dont on ne soupçonnait même pas l'existence. On ne la subodorait pas et on se retrouve néanmoins face à ce miracle de retrouver ce fort joli manuscrit, même un fragment, puisque c'est un petit fragment d'une chronique bien plus importante. Mais c'est un fragment évocateur en ce sens qu'il a tout de même 24 pages, ornées de 13 peintures qui racontent une histoire où la réalité se mêle un peu au romanesque et même à la légende. Mais ce sont des images qui sont très importantes, puisqu'elles remontent à l'origine de l'histoire tchèque. Le prix de départ sera compris entre 50 000 et 60 000 euros. A mon avis les enchères vont monter jusqu'à 150 000. »
« Je pense qu'un Etat, que ce soit la République tchèque ou un autre, doit essayer d'obtenir à tout prix un document comme celui-là quand il passe, parce que sa place est à la Bibliothèque nationale de Prague, cela paraît évident. Et je vais vous dire une chose très importante : si par hasard la République tchèque ne décidait pas de l'acheter, ou ne mettait pas les moyens suffisants, et que ce manuscrit lui échappe, vous pouvez être certain qu'il sera acheter par un grand marchand international et on le verra réapparaître six mois ou un an après sur un catalogue au double du prix de l'adjudication. »
Est-ce que Prague aurait pu faire retirer le manuscrit de la vente ?
« En France, jusqu'à présent ce n'était pas possible, parce que le statut des commissaires-priseurs était très particulier. Depuis quelques années ce statut a brusquement changé et les commissaires-priseurs sont devenus des affaires commerciales qui ont le droit de faire du commerce et ont donc le droit de retirer des objets pour les vendre à l'amiable. Cela ne se fait pas beaucoup, c'est mal vu mais c'est possible. Mais dans ce cas précis, ce n'est malheureusement pas possible. Nous avons même reçu une proposition il me semble, de la Bibilothèque nationale de Prague, pour savoir s'il était possible de négocier à l'amiable. Nous avons dû refuser, à contrecoeur, ce n'était pas possible. »
Pas possible donc, et le ministère tchèque de la Culture serait en train de réunir les fonds pour tenter d'emporter la vente, le 17 mars prochain, salle Drouot à Paris.