Attribution à Prague d'une haute distinction à l'historien français Bernard Michel
L'hymne français a retenti, ce jeudi après-midi, dans le bâtiment historique de l'Université Charles de Prague, Carolinum, lors d'une cérémonie en l'honneur de Bernard Michel, professeur d'histoire contemporaine de l'Europe centrale à la Sorbonne, qui s'est vu décerner le titre honorifique de docteur honoris causa.
Considéré comme le plus grand connaisseur de l'histoire tchèque et tchécoslovaque en France, M. Bernard Michel, auteur de nombreux ouvrages consacrés à cette thématique, dont on notera Histoire de Prague, a été apprécié, aussi, pour ses activités en faveur du développement des relations culturelles et scientifiques entre la France et la République tchèque.
« Je pense que c'est une distinction qui ne s'adresse pas seulement à moi, ça s'adresse aux relations franco-tchèques, ça s'adresse aussi à nos deux universités, c'est un hommage que l'Université Charles rend à la Sorbonne... Cela dépasse ma personne. Pour moi, c'est un peu le couronnement de ma carrière scientifique, dans la mesure où depuis près de cinquante ans, je travaille sur l'Europe centrale, avec quand même un point d'ancrage plus fort que les autres, sentimentalement, qui est Prague ».
Voudriez-vous évoquer votre visite, à Prague, en 1989 ?
« J'ai été membre d'une délégation officielle, en 1988. En 1989, je suis venu comme un simple citoyen pour participer à cet événement. Je me suis dit : je ne pouvais pas voir l'indépendance en 1918, car je n'étais pas encore né, je n'ai pas vu non plus d'autres grands événements. En 89, je me suis dit : je veux vivre au moins cette révolution. Je suis venu très rapidement, j'avais des amis à Prague. J'ai participé aux séances qui se déroulaient au théâtre Na Zabradli pendant lesquelles les intervenants sur la scène discutaient avec le public. J'en garde un admirable souvenir. Il me paraissait toujours et je le dis dans mon livre Mémoire de Prague que toutes les traditions tchèques, traditions historiques, religieuses, démocratiques, allaient un jour réapparaître. Je savais sans aucune hésitation que la situation était en train de changer, En tant qu'historien, je pense que c'était un événement tout à fait prévisible ».
