Le théâtre Pod Palmovkou rend hommage à Jean-Paul Sartre

Kean, photo: www.divadlopodpalmovkou.cz
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Pour commémorer le 100e anniversaire de la naissance de Jean-Paul Sartre, le théâtre pragois Pod Palmovkou a mis en scène la pièce « Kean » que Sartre avait adaptée d'un texte d'Alexandre Dumas. L'acteur Jiri Langmajer y incarne Edmund Kean, le plus grand comédien anglais des pièces de Shakespeare, inoubliablement interprété par Jean-Paul Belmondo, dans les années 80, au théâtre Marigny.

La pièce Kean ne figure que rarement dans le répertoire des théâtres tchèques. L'adaptation de Jean-Paul Sartre n'est jouée que pour la deuxième fois dans notre pays. Edmund Kean est donc relativement méconnu du public tchèque qui, en revanche, peut se familiariser avec de nombreuses oeuvres de Sartre, grâce aux traductions de Antonin J. Liehm, fixé depuis 1968 à Paris. C'est cette même année que Jean-Paul Sartre a rompu avec le Parti communiste, en réaction à l'invasion de la Tchécoslovaquie, qu'il a visitée peu après, à l'occasion de la première de sa pièce Les Mouches. A l'occasion de l'année du centenaire de la naissance de Sartre, le théâtre Pod Palmovkou propose une pièce reflétant ses conceptions philosophiques du monde et de l'existence de l'homme.

J'ai demandé au metteur en scène, Petr Hruska, qu'est-ce qui l'attirait dans Sartre, et la culture française, en général ?

« J'ai trouvé très intéressant de découvrir, lors des répétions, à quel point la tradition française du théâtre de « salon » est compliquée pour nous. Ce qui est tout à fait passionnant dans ce genre de théâtre, c'est la façon dont les comédiens mènent le dialogue, par les mots, les idées, les gestes. Nous vivons dans une autre tradition théâtrale et l'acteur tchèque doit vraiment faire un grand effort pour se rapprocher un peu de cette admirable tradition du théâtre français. »

La pièce Kean, est-elle plutôt biographique ou philosophique ?

« La première ligne, extérieure, raconte une étape de la vie de Kean qui était le plus grand acteur shakespearien anglais. Mais le principal, dans la pièce de Sartre, c'est qu'elle se penche sur ce qui est le jeu et ce qui est la vie véritable : elle cherche la réponse à la question de savoir quand nous sommes authentiques et quand nous ne faisons que jouer les rôles qui nous conviennent. Cette confusion peut parfois conduire au désespoir et Kean, dans cette pièce, est souvent poussé jusqu'aux dernières limites du désespoir, ne sachant plus qui il est et il me semble que jusqu'à la fin de la pièce, il n'arrive pas à trouver la réponse à cette question. »