Le best of des films de Berlin, Cannes et Venise au festival Be2Can

Be2Can

Mercredi soir, la cérémonie d’ouverture lançait la sixième édition du festival de films Be2Can qui se tiendra jusqu’au 8 octobre prochain à Prague mais également dans d’autres villes de République tchèque. Ivan Hronec, directeur du festival mais aussi fondateur du ciné/café l’Edison Filmhub en juin dernier qui accueillera certaines projections du festival, nous en dit plus :

'The Golden Glove',  photo: Site officiel du festival Be2Can
« C’est déjà la sixième édition du festival Be2Can que nous organisons et la particularité qui garantit son succès est que nous n’avons pas touché aux raisons pour lesquelles Be2Can a été créé. La République tchèque manquait cruellement d’événements reliés aux distributions des différents festivals cinématographiques. Bien évidemment, la République tchèque accueille l’un des meilleurs festivals au monde, Karlovy Vary ; mais ce festival est délimité dans le temps et l’espace. L’idée m’est donc venue de fonder le Be2Can, dont le nom est une abréviation de Berlinales, Venise et Cannes, Venise se prononçant Benátky en tchèque. Je pense que c’était un bon choix car cette appellation a entouré le festival d’une renommée particulière. Il a été très bien accueilli dès ses débuts. Cela nous permet d’acheter environ 20 à 25 films par an dont la moitié est souvent issue des sélections des festivals de Cannes, Berlin et Venise. Parmi cette dizaine de films choisis, nous repérons souvent les gagnants avant même qu’ils reçoivent leurs prix. »

Mais alors comment choisissez-vous les films que vous présentez au festival ?

'It Must Be Heaven',  photo: Site officiel du festival Be2Can
« Depuis le début il y avait un dilemme entre l’objectivité de la sélection et une approche plus créative et subjective. C’est pour cela que nous avons ajouté cette année Fatih Akin à notre programme, car il s’agit d’un réalisateur unique régulièrement nominé aux Berlinales et dans d’autres festivals. Il a également l’un des films les plus controversés de l’édition 2019 du festival de Berlin, ‘The Golden Glove’. Cela nous a donc donné l’idée de dresser son profil mais également celui de Denis Côté, le réalisateur francophone originaire du Québec avec son film ‘Répertoire des villes disparues’, ainsi que le réalisateur palestinien Elia Suleiman et son film ‘It Must Be Heaven’. Ces trois films ont pour point commun leur sujet d’étude qu’on a appelé la recherche de la patrie. »

Parmi les treize films issus de la sélection annuelle, cinq sont francophones. Est-ce que c’est un nombre surprenant ?

'Répertoire des villes disparues',  photo: Site officiel du festival Be2Can
« Pas du tout. Ce n’est pas surprenant étant donné que la cinématographie française, en termes de quantité, est l’une des plus actives au monde avec plus de 250 films par an si je ne m’abuse. Traditionnellement, elle récupère donc souvent les prix du festival de Cannes et le nombre que vous mentionnez représente une moisson annuelle normale. Pour être honnête, nous misons beaucoup sur celle-ci. Si j’achète un film qui a été produit ou coproduit en France, mon premier pari est que ce film sera sélectionné aux trois festivals. Mais j’ai également une seconde chance s’ils ne le sont pas. Je pourrais les utiliser durant le festival du film français à Prague ou au festival ‘Crème de la crème’ en Slovaquie’. Donc du point de vue de la distribution mais également d’un point de vue commercial, je ne vous le cache pas, miser sur la cinématographie française est une bonne option. Je ne me souviens pas d’une édition Be2Can, au cours des six années, sans film français. C’est également pour ces raisons que la cérémonie d’ouverture coïncide avec la projection du film ‘Les Misérables’. Nous recevons pour l’occasion Alexis Manenti et Djebril Zonga. »