« De plus en plus de Tchèques curieux de découvrir l’Afrique »
Du 18 au 25 mai se déroule à Prague, mais aussi dans plusieurs villes de province, le festival de la culture africaine Afrique en création. Pour cette nouvelle édition, la quinzième déjà, le festival s'est associé entre autres avec le ministère tchèque des Affaires étrangères qui organise une conférence sur l'Afrique. Cheffe d'orchestre de cet événement annuel de la culture africaine, Lucie Němečková nous en dit plus sur la conférence et les autres rendez-vous à ne pas manquer.
« Le 23 mai se déroulera au palais de Černín une journée consacrée à l’Afrique, avec une conférence intitulée ‘L’Afrique créative, innovatrice et participative’, organisée par le ministère tchèque des Affaires étrangères et à laquelle nous participons dans le cadre du festival Afrique en création. Nous allons y parler pour la première fois de l’Afrique sous l’angle de la culture et de l’économie. Il s’agit pour d’un moment historique, car c’est vraiment la première fois qu’on va évoquer la culture.Nous sommes très fiers de participer à la Semaine de l’Afrique, pour laquelle est organisée cette conférence en même temps que notre festival, qui y propose un programme culturel. »
Il y a également une journée internationale de l’Afrique, qui tombe le 25 mai et à laquelle vous participez aussi. Que va-t-il s’y passer ?
« Il va se passer beaucoup de choses, et ce ne sera pas seulement à Prague au Kampus Hybernská mais aussi hors les murs. Concernant Prague, vous serez conviés toute la journée à assister à des conférences, débats, spectacles, concerts et à profiter de stands de gastronomie africaine, etc. C’est un événement organisé par la faculté de Lettres de l’université Charles et l’université d’Agriculture. Y collaborent aussi plusieurs organismes participant à au festival Afrique en création. »
Le festival Afrique en création célèbre ses quinze ans cette année. C’est un beau résultat, quand on se souvient des quelques années de battement malheureusement sans festival. Cette année, vous marquez le coup avec vos nombreux invités. Pourriez-vous détailler qui va venir lors de cette quinzième édition ?« C’est vrai qu’il y aura beaucoup d’invités, auxquels nous tenons, qui nous rejoindront à Prague. Il y aura surtout le lauréat du prix RFI 2018, Sedjro Houansou. Viendront aussi les membres de la troupe Deux temps, trois mouvements, pour présenter leur spectacle Le Fabuleux Destin d’Amadou Hampâté Bâ. La mise en scène est d’Hassane Kassi Kouyaté, avec Habib Dembélé que l’on connaît déjà. Il s’agit d’une pièce sur ce sage malien, écrite par Bernard Magnier que l’on connaît aussi parce qu’il est venu il y a deux ans. Nous accueillerons aussi deux danseurs de la Martinique qui vont présenter leurs deux chorégraphies du théâtre Ponec. »
Revenons à l’histoire de ces quinze années de festival : contrairementà la France, la République tchèque n’a pas de passé colonial. Quel rapport ont les Tchèques à la culture africaine ? S’agit-il de curiosité, d’indifférence, de méconnaissance ? Comment qualifieriez-vous ce lien ?
« C’est une question très, très difficile ! Je pense qu’il y a un peu de tout. Etant optimiste, je dirais qu’en ce moment, il y a de plus en plus de gens curieux qui veulent découvrir l’Afrique, qui voyagent et sont prêts à se réunir à Prague, par exemple, pour des manifestations consacrées à l’Afrique. »Pour terminer, ce festival n’est pas uniquement consacré au théâtre : il y aura aussi de la danse, du cinéma…
« En partenariat avec le ministère des Affaires étrangères, une projection est prévue le 20 mai au cinéma de l’Institut français de Prague, rue Štěpánská. Précisons que l’ambassade de France et l’Institut français nous soutiennent beaucoup. Ce film sera Timbuktu d’Abderrahmane Sissako qui sera projeté à 18 heures. »