Découverte d’un puits vieux de 7 000 ans

Photo : Centre archéologique Olomouc

Les travaux de construction de deux tronçons de l’autoroute D35 qui doit relier les villes de Hradec Králové et d’Olomouc, ont donné lieu à de nombreuses découvertes archéologiques dans la région de Pardubice, en Bohême de l’Est. Les historiens ont récemment présenté au public ces vestiges, parmi lesquels notamment un puits en bois vieux de 7 000 ans.

Photo : Centre archéologique Olomouc

Jaroslav Peška,  photo : Vít Pohanka,  ČRo
Il a été découvert l’été dernier, lors des fouilles préventives précédant la construction du tronçon de 28 km de l’autoroute entre les communes d’Opatovice nad Labem et d’Ostrov. Il s’agissait des fouilles les plus importantes effectuées dans cette partie de la région de Pardubice depuis la construction de la voie ferrée.

Des fragments de céramique également trouvés sur le site ont permis de constater que le puits datait de l’époque du Néolithique. Le puits a été ramené à la surface en une seule pièce. Une opération difficile du point de vue technique, jamais réalisée auparavant en République tchèque. Elle a été suivie d’une analyse détaillée de cette construction en bois de chêne longue de 1,40 mètre, composée de quatre piliers et de plusieurs planches superposées.

Une étude dendrochronologique a montré que le bois utilisé pour la fabrication du puit datait d’environ 5 200 ans avant J.-C. Comme l’affirme le directeur du Centre archéologique d’Olomouc, Jaroslav Peška, nous avons ainsi affaire à la plus ancienne construction en bois d’Europe.

Ce sont les spécialistes de l’Université de Pardubice qui s’occupent désormais du puits néolithique. Si ce dernier s’est conservé dans un état pratiquement intact, c’est grâce à l’eau de la nappe phréatique. Or la restauration d’un tel objet s’avère assez compliquée, comme l’explique Karol Bayer de l’Université de Pardubice :

Fragments d’un puits,  photo : Centre archéologique Olomouc
« A la différence d’un morceau de bois ordinaire, ce bois-ci ne peut pas sécher. Sinon, l’objet se déformerait et il perdrait toute sa valeur. Pour le conserver, il faut alors remplacer l’eau qui est présente dans ses structures cellulaires par un autre liant. Cet autre liant, c’est quelque chose qui est couramment utilisé, à savoir le saccharose. »

La découverte du puits à eau néolithique et de son contenu organique, composé de raretés telles que du blé, du lin ou du pavot préhistoriques, permettra aux historiens d’étudier la vie des premiers agriculteurs sur le territoire tchèque.

Une multitude de découvertes ont également fait l’objet de fouilles sur le site situé non loin des villes de Chrudim et de Pardubice, dans l’est de la Bohême : parmi elles d’autres puits, moins anciens, dont un équipé d’un réservoir d’eau, ainsi qu’un hameau de chasseurs-cueilleurs datant du paléolithique ou encore les traces de la culture lusacienne, présente en Europe centrale à la fin de l’âge de bronze, avec notamment la découverte de près de 200 tombes à incinération et plus de 2 000 objets en céramique. Enfin, les vestiges d’un village médiéval complètent la liste des fouilles liées à la construction de la nouvelle autoroute. Tous ces trésors devraient prochainement être exposés dans les espaces rénovés du château de Pardubice.