Les scientifiques tchèques bientôt de retour en Antarctique
Comme chaque année depuis 2006, une équipe de scientifiques tchèques fait actuellement route vers l’Antarctique, en direction de la station polaire Gregor Mendel, gérée par l'Université Masaryk de Brno. Si tout se passe bien, ils devraient arriver sur place d’ici vendredi, avec devant eux, près de deux mois et demi de travail et de recherches. Petite révolution cette année : il n’y a jamais eu autant de femmes dans cette équipe…
Le mot « expédition » n’est pas usurpé pour décrire le voyage et le séjour des scientifiques tchèques qui, depuis plus de dix ans, se rendent sur l’île James Ross, en Antarctique, où se trouve la station polaire qui leur sert de base. Pourquoi ce site en particulier a-t-il été choisi à l’origine pour implanter ce centre de recherches ? Réponse de Pavel Kapler, administrateur de la station Gregor Mendel de la Faculté de sciences naturelles de l’Université Masaryk à Brno :
« La localité de la station a fait l’objet de discussions pendant plusieurs années en fait. Les différents Etats signataires du Traité sur l’Antarctique sont intervenus dans le processus de décision de manière assez significative. A l’origine, elle devait être bâtie dans les îles Shetland du Sud, un archipel où se trouvent déjà de nombreuses autres stations. Il a donc été décidé d’aller plus au Sud, vers l’île James Ross. Celle-ci a été choisie car la glace et la neige y fondent au cours du très court été polaire, et les scientifiques ont donc plus de possibilités de conduire leurs recherches. »
Partie de République tchèque fin décembre, l’équipe de scientifiques tchèques devrait enfin reprendre ses marques d’ici la fin de la semaine et commencer à travailler sur les différents sujets qui les préoccupent, notamment l’impact du réchauffement climatique sur cette région ou l’étude du « permafrost » ou pergélisol, ces sols gelés en profondeur et en permanence. Pavel Kapler :
« Du point de vue scientifique, cet endroit est un paradis. C’est merveilleux car il n’existe pas de plus grande surface sans glace en Antarctique. Par contre, du point de vue logistique, c’est un cauchemar. Chaque année, l’équipe a des difficultés pour se rendre sur place, en raison des conditions climatiques. Ou bien, si on voyage avec beaucoup de matériel et qu’on doit y aller en bateau, la navigation qui se fait dans les eaux de la banquise complique sérieusement les choses. »
2018 est une année record à bien des égards : ce ne sont pas moins de 19 scientifiques spécialisés dans différents domaines d’études qui vont séjourner sur le continent austral, dont neuf femmes.Tordant le cou à des idées reçues sur l’Antarctique, associée au froid glacial et aux pingouins, ces femmes scientifiques étudient par exemple les lichens, rappelant que même sous ces latitudes, il existe des organismes photosynthétiques, ou s’intéressent encore aux champignons microscopiques qui sont également présents dans cette zone du globe.
Pour cette onzième expédition à l’autre bout de la planète, les chercheurs de l’Université Masaryk de Brno ont été rejoints pour l’occasion par des collègues de l’Université Charles de Prague, mais aussi par deux géologues de l’Université d’Istanbul. La mission tchèque sur l’île James Ross s’achèvera fin mars.