Les prix de la Mémoire nationale honorent les résistants au communisme
Tenue traditionnellement le 17 novembre, la cérémonie annuelle de remise des prix de la Mémoire nationale s’est déroulée cette année encore au Théâtre national de Prague. Post Bellum, l’association mémorielle en charge de l’évènement, a remis cette année la récompense à trois résistants anti-communistes, ainsi qu’à un résistant juif persécuté par le régime.
Pour cette année 2017, les prix de la Mémoire nationale ont donc été décernés à quatre personnes, deux Tchèques et deux Slovaques : František Suchý, directeur d’un crématorium qui offrait une sépulture aux victimes du régime et condamné à vingt-cinq ans de prison pour intelligence avec l’ennemi et pour avoir aidé des familles à fuir le pays ; Mária Matejčíková condamnée à cinq ans de prison pour avoir caché un prêtre catholique, elle s’est ensuite notamment engagée pour la réhabilitation des prisonniers politiques après la chute du régime communiste ; František Lízna déjà décoré de l’Ordre de Tomáš Garrigue Masaryk pour sa contribution à la Charte 77, il avait également aidé des prisonniers à fuir le pays ; et Otto Šimko, survivant de l’Holocauste grâce à un baptême factice, il avait perdu son emploi en Tchécoslovaquie suite à des politiques antisémites et s’était engagé dans le mouvement national slovaque contre le régime.
Directrice de la communication de Post Bellum, Jana Holcová explique les choix de l’association :« Il s’agit de quatre personnalités incroyables, ce sont des gens qui ont prouvé de par leur vie que la liberté, le courage, l’honneur et la dignité ne sont pas que des mots. Ce sont des personnalités inspirantes dont les histoires méritent d’être connues. »
Chaque année, Post Bellum honore aussi la mémoire des petites mains de l’histoire tchèque en récompensant régulièrement des « monsieur et madame tout le monde », éloignés des grandes figures de la mémoire tchèque. Les lauréats ont tous prononcé quelques mots sur des musiques de leur choix. Dans un discours personnel Otto Šimko, fort d’une certaine expérience, s’est voulu rassurant quant à la récente actualité tchèque : « Toutes nos craintes et nos peurs vont finir par disparaître, et je suis sûr que le développement du pays sera celui que nous imaginions il y a vingt-huit ans de cela… » a-t-il sobrement déclaré, avant de laisser la musique clore la cérémonie.