Des spécialistes de l’Antarctique venus du monde entier réunis à Brno

Photo: Facebook de Polární výzkum na Masarykově univerzitě

Plus accessible que le pôle Sud, où ils sont habitués à passer chaque année de longs mois, c’est à Brno, en Moravie, que sont réunis cette semaine les responsables nationaux des programmes de recherche sur l’Antarctique pour leur assemblée générale annuelle. Une rencontre qui vise à favoriser la coopération internationale, à laquelle participe de manière significative la République tchèque, comme l’explique pour Radio Prague Yves Frenot, directeur de l’Institut polaire français.

Yves Frenot,  photo: YouTube
« Cette réunion annuelle permet aux directeurs d’instituts de se rencontrer de manière à échanger sur ce qu’il se passe actuellement dans nos différentes stations en Antarctique. Il s’agit d’échanger des informations, des bonnes pratiques, en particulier lorsqu’il s’agit d’avancées technologiques qui permettent de mieux faire fonctionner nos stations. Nous évoquons également des aspects de sécurité en Antarctique : comment travailler de manière plus sûre, comment organiser les secours en cas de besoin. »

Depuis lundi et jusqu’à mercredi, le chercheur français Yves Frenot et ses collègues de trente pays du monde sont réunis dans la capitale de la Moravie. Le CONMAP - Conseil des responsables des programmes antarctiques nationaux - se réunit chaque année afin de mettre en commun la recherche sur le continent austral. Les pays disposant de bases sur place ou y opérant des bateaux et avions dédiés à la recherche y participent. Pour rappel, la République tchèque, via une équipe de chercheurs de l’Université Masaryk de Brno, qui observe les changements climatiques sur l’île James Ross chaque année depuis 2006, dispose d’une station dans la région (cf. par exemple : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/178-oc ou http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/retour-en-antarctique-pour-les-chercheurs-tcheques ).

Photo: Facebook de Polární výzkum na Masarykově univerzitě
Le continent austral est un territoire unique au monde géographiquement, mais aussi politiquement, puisqu’aucun pays ne peut s’en revendiquer possesseur. Ajouté aux coûts très importants du travail en Antarctique, ce contexte rend l’entraide internationale indispensable.

Une approche a été établie dès 1959 avec la rédaction du Traité sur l’Antarctique. Un document, alors rapidement accepté par la Tchécoslovaquie (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/infos/la-republique-tcheque-souhaite-etre-consultee-pour-lexploitation-future-de-lantarctique), qui limite les activités sur le continent à des buts pacifiques.

« La République tchèque a été parmi les premiers signataires du Traité sur l’Antarctique, la Tchécoslovaquie à l’époque. Elle a adhéré au traité en 1962, à peine un an après son entrée en vigueur. »

L'île James Ross,  photo: NASA
Selon Yves Frenot, si la Tchéquie s’est faite discrète par la suite, elle reprend désormais un rôle majeur dans la recherche sur le pôle Sud :

« En 2014, du fait de ses activités scientifiques, avec la mise en place d’une station de recherches en Antarctique, la station Gregor Mendel, il a été reconnu que la République tchèque avait une activité scientifique significative. De ce fait, elle est devenue partie consultative. Désormais, elle participe aux prises de décision sur l’Antarctique. »

La République tchèque accueillera même en 2019 la prochaine réunion consultative du Traité sur l’Antarctique, se faisant véritablement une place parmi les acteurs de ce dossier.