Deux passeurs tchèques condamnés en France
En 2016, deux ressortissants tchèques ont été condamnés à l’étranger pour avoir aidé des réfugiés illégaux à traverser la frontière de l’espace Schengen. Les deux passeurs ont été arrêtés et jugés en France, près du port de Calais. Selon les autorités locales, ils voulaient faire passer la frontière aux « sans-papiers » désireux de s’installer au Royaume-Uni.
Si l’ambassade de la République tchèque à Paris affirme connaître leur identité, la nature des peines prononcées et l’établissement dans lequel ils sont détenus, les circonstances de l’arrestation des Tchèques en question, ainsi que le nombre de réfugiés auxquels ils auraient fourni leur aide, restent pourtant peu clairs.
Ce n’est pas la première fois que des citoyens tchèques comparaissent devant la justice française pour avoir aidé des étrangers en situation irrégulière à traverser illégalement la frontière, un crime pénalisé par une peine allant jusqu’à cinq ans de prison et 30 000 euros. Au début de l’année 2015, cinq Tchèques ont été ainsi condamnés à deux ans de prison ; un sixième ayant été arrêté en avril de la même année.
Contrairement à l’année dernière, trois autres passeurs tchèques ont été condamnés en Autriche, en Bulgarie et en Lituanie en 2015.
Les migrants illégaux et la Tchéquie
De son côté, la police tchèque a arrêté sur son territoire au total treize personnes soupçonnées d’activités liées au franchissement des frontières de l’espace Schengen. Ce chiffre représente une baisse surprenante de 105 personnes par rapport à 2015. La plupart d’entre elles viennent d’Ukraine, d’Italie, de Roumanie et de Serbie, alors que deux Tchèques figurent aussi sur cette liste. En République tchèque, ils risquent jusqu’à douze ans de prison.De même que le nombre de passeurs, celui des migrants illégaux détenus sur le territoire tchèque a considérablement diminué. 5 261 personnes ont ainsi été arrêtées, ce qui équivaut à une baisse de presque 40 %. La chute s’explique notamment par la réduction de l’afflux de migrants en transit dans le pays, comme le confirme le directeur de la police étrangère, Milan Majer :
« Cette baisse est due à la signature de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie. Ankara ne laisse plus entrer les réfugiés en Europe et essaie de les faire retourner dans leur pays d’origine. »
D’après Milan Majer, ces chiffres s’approchent des statistiques recensées avant la plus grande vague migratoire en 2015. Cela se reflète également à travers les nationalités des personnes séjournant illégalement en Tchéquie : si en 2015, les Syriens formaient le groupe le plus nombreux, l’année dernière il s’agissait en revanche des ressortissants de l’Ukraine, de la Russie, du Vietnam ou de la Moldavie.