Evasion fiscale : moins de firmes tchèques liées à des paradis fiscaux en 2016

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Pour la première fois dix ans, le nombre d’entreprises tchèques ayant leur siège enregistré dans un pays considéré comme un paradis fiscal a baissé en 2016, un exercice marqué notamment par le scandale des Panama Papers. Elles étaient quelque 13 200 l’an passé, soit environ 230 de moins qu’en 2015, selon les chiffres communiqués par la société de conseils Bisnode.

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Cette entreprise publie annuellement depuis une décennie un rapport sur ces firmes tchèques qui choisissent de contourner l’impôt en République tchèque en établissant leur siège dans des pays où la fiscalité est très faible voire nulle. Pour la première fois, leur nombre a donc baissé.

Les chiffres, présentés pour Bisnode par Petra Štěpánová, montrent également que la part des entreprises actives en Tchéquie ayant leur siège dans un paradis fiscal baisse depuis l’année 2013. A l’époque, elles représentaient 3,3% du total des entreprises tchèques. A la fin de l’année écoulée, ce pourcentage s’établissait désormais à 2,9%. Enfin, le volume des capitaux tchèques dans les paradis fiscaux a lui aussi reculé, de 417 milliards de couronnes en 2015 à 377 milliards en 2016 (de 15,5 milliards d’euros à environ 14 milliards d’euros).

Les baisses les plus importantes concernent les firmes tchèques enregistrés aux Pays-Bas et au Luxembourg, lequel pays a été éclaboussé en novembre 2014 par le scandale des LuxLeaks, qui montrait comment le duché attirait de grosses entreprises étrangères avec des accords fiscaux très avantageux. Près de 4000 sociétés tchèques ont leur siège aux Pays-Bas et environ un millier au Luxembourg. C’est 400 de moins qu’en 2015.

Les Etats-Unis d’Amérique, avec des Etats fédéraux comme le Delaware, réputé pour être l’un des paradis fiscaux parmi les plus importants du monde, restent la première destination pour les entreprises tchèques. Elles y sont d’ailleurs plus nombreuses en 2016 avec une hausse de 45 unités. D’autres paradis fiscaux, tels les Îles Marshall ou Hong-Kong, ont également attiré des firmes tchèques désireuses d’échapper à l’impôt.

En 2013, le Parlement européen évaluait à 1000 milliards d’euros le coût de l’évasion fiscale en Europe, ce qui représentait un cinquième du PIB de l’Union européenne. La problématique a été médiatisée au printemps dernier grâce à la fuite des Panama Papers, qui mettait au jour les liens existant entre de très nombreuses personnalités et des sociétés implantées dans des paradis fiscaux. Le Centre tchèque pour le journalisme d’investigation indiquait que les noms de 283 ressortissants tchèques apparaissaient dans ces documents.