Profs de français en République tchèque, bienvenue sur IFprofs !
Réunir, dans un même pays mais aussi à l’échelle internationale, l’ensemble des acteurs de l’éducation en français et plus largement de la promotion du français, où qu’ils se trouvent dans le monde : tel est l’objectif d’IFprofs, un nouveau réseau social de l’Institut français de Paris qui existe déjà dans vingt-huit pays. Vendredi dernier, la plateforme tchèque a été lancée à l’Institut français de Prague.
Responsable du pôle langue française de l’Institut français de Paris, Christophe Chaillot, qui s’était déplacé spécialement à Prague pour accompagner le lancement en République tchèque, est le mieux placé pour résumer en quelques mots le projet :
« Le principe est de permettre à tous les professeurs de français, qu’ils enseignent au Mexique, aux Etats-Unis, au Liban ou en République tchèque, d’échanger et de communiquer sur un réseau social avec leurs homologues, où qu'ils soient. »
En permettant de partager différences « ressources », l’objectif de base d’IFprofs est de favoriser et faciliter le travail des enseignants de français, dont le nombre aujourd’hui est estimé à près d’un million dans le monde et dont certains, dixit Christophe Chaillot, se sentent isolés et parfois abandonnés :
« Concrètement, les professeurs y trouveront des ressources pédagogiques et méthodologiques, mais aussi ce que l’on appelle des ressources culturelles brutes. Ils tomberont par exemple sur une émission de votre radio (Radio Prague est un des différents partenaires ayant un lien avec la francophonie en République tchèque qui soutiennent le projet, ndlr), des tableaux ou des petites vidéos ; autrement dit des documents qui vont leur permettre d’enrichir leurs cours. »Professeure tchèque dans un lycée de Cheb (Bohême de l’Ouest), Jitka Joanidisová précise pourquoi IFprofs sera particulièrement utile pour elle et ses collègues enseignants du français notamment en province :
« C’est vrai que les ressources ont toujours constitué un problème. Si je compare notre situation avec celle des professeurs d’anglais, qui disposent de beaucoup de matériaux de qualité, cela a toujours été plus problématique pour nous, professeurs de français, qui exerçons notre profession en dehors de Prague. Rechercher des informations ou des liens sur Internet nécessite du travail. C’est pourquoi je pense que cette plateforme unique en son genre sera une très bonne chose. Elle permettra de concentrer les ressources et différents liens. »
Si ce nouvel outil est donc bien accueilli par les enseignants, c’est aussi parce que, comme l’explique Jitka Joanidisová, il doit aider leurs élèves à mieux s’orienter, entre autres dans leurs recherches de documents en français sur Internet :
« Les élèves nous disent qu’ils ne comprennent pas le français, que c’est difficile. Je leur conseille donc de chercher sur YouTube ou sur Internet des ressources pour écouter des chansons ou regarder des films. Mais je crois qu’ils sont un peu paresseux… Par contre, si on leur donne une liste où ils peuvent trouver tout cela, cela les aidera. »
Professeure, elle, au lycée Pavel Tigrid à Ostrava (Moravie du Nord), complétement à l’opposé donc de Cheb, Anne-Christine Trochut-Průša abonde dans les sens de sa collègue tchèque :
« Personnellement, ce qui m’intéresse beaucoup, c’est de partager des expériences et de voir comment travaillent mes collègues dans d’autres régions. Chaque établissement a ses spécificités et ses règles. Or, surtout quand on est en région, on se pose parfois des questions auxquelles d’autres ont déjà la réponse. La plateforme permet donc de se renseigner auprès des collègues et de partager nos expériences avec eux même s’ils se trouvent à l’autre bout de la République. C’est là, je crois, un des grands points forts. »
Un point fort qui, comme l’espère Christophe Chaillot, ne sera pas le seul. Mais fruit d’un travail préparatoire long de plus d’un an, IFprofs-République tchèque a toutes les raisons, selon lui, d’être un projet réussi :
« La version tchèque est différente des autres dans le sens où elle s’est vraiment adaptée à la dynamique coopération éducative et linguistique franco-tchèque. Je pense par exemple au programme d’études ‘Un an en France’, aux possibilités d’études en France avec Campus France ou encore à la valorisation des filières universitaires francophones tchèques. En fait, tout un parcours a été créé par les professeurs tchèques pour adapter le plus possible l’usage de cette plateforme à la République tchèque. »
Nous retrouverons prochainement Jitka Joanidisová et Anne-Christine Trochut-Průša, qui parleront de leur situation de prof de français en région en République tchèque.