Les Tchèques n’y arrivent vraiment pas
Zéro, zéro et encore zéro. Comme contre l’Irlande du Nord déjà en septembre, l’équipe de République tchèque de football a concédé son deuxième résultat nul et vierge (0-0) lors de la réception de l’Azerbaïdjan, mardi soir à Ostrava, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Avec zéro but inscrit et deux points seulement en trois matchs, la Reprezentace, avant-dernière du groupe C, a déjà vu s’envoler l’essentiel de ses chances de qualification.
« Je n’aime pas les objectifs à long terme. Je ne cherche pas d’alibis. Ma priorité reste 2018 et la Coupe du monde. Mais que ce soit contre l’Irlande du Nord ou l’Azerbaïdjan ce soir, ce sont deux matchs dont moi aussi, comme vous les journalistes et comme le public, j’attendais beaucoup plus. Mon avis est qu’il ne sert à rien de penser à ce qui va se passer dans quatre ans. Ce qui compte, c’est de faire le maximum pour nous sortir de la situation actuelle. »
Il y a précisément un an de cela, le 13 octobre 2015, la République tchèque s’était imposée (3-2) aux Pays-Bas dans ce qui était son dernier match de qualification pour l’Euro 2016. Depuis, en tenant compte de la phase finale du championnat d’Europe en juin dernier en France, où ils ont été particulièrement décevants, cela fait six matchs officiels que les Tchèques n’ont plus goûté aux joies d’une victoire. Plus infamant peut-être encore, la Reprezentace reste désormais, avec Chypre, une des deux seules équipes en Europe à n’avoir pas encore inscrit le moindre but depuis le début de la phase éliminatoire pour le Mondial 2018. Même des sélections comme celles de Gibraltar, Saint-Marin, Malte ou Andorre ont fait mieux en trouvant au moins une fois le chemin des filets…« Je suis très déçu, a répété le technicien tchèque. A l’exception du match en Allemagne, nous avons pourtant toujours évolué avec deux attaquants classiques. Malgré ça, nous n’arrivons pas à marquer. On s’efforce de jouer vers l’avant, mais nous avons beaucoup de déchets et de manques à l’approche du but adverse. Il faudrait plus d’imagination et ne pas avoir peur des situations de un contre un. Je reconnais que ce que nous produisons est insuffisant. »
On ne peut rien lui reprocher sur ce plan-là, Karel Jarolím a tout essayé pour forcer les choses. Suite à la défaite sans appel (0-3) concédée à Hambourg samedi dernier, le sélectionneur avait ainsi procédé à pas moins de sept changements dans son onze de départ pour affronter l’Azerbaïdjan. Il a fait confiance notamment au jeune attaquant Patrik Schick (20 ans), ainsi qu'à trois autres joueurs qui, comme ce dernier, honoraient leur première titularisation en équipe nationale. Un turnover qui donne une idée de l’impuissance tchèque, face à un adversaire caucasien qui n’avait pourtant pas grand-chose d’autre à proposer que son organisation défensive et pour lequel ce match sous la pluie battante d’Ostrava n’a constitué que le dixième déplacement en compétitions officielles de toute son histoire duquel il n’est pas revenu bredouille… Et si c’est le gardien Tomáš Vaclík, assurément un des meilleurs joueurs tchèques samedi comme mardi soir, que l’encadrement de l’équipe nationale a envoyé pour « affronter » les journalistes peu après le coup de sifflet final, ce n’est pas un hasard…« Je ne saurais pas trop vous dire ce qu’il nous manque. Juste avant le début des éliminatoires, notre match de préparation contre l’Arménie s’était parfaitement passé. On avait marqué trois buts avec un nouvel entraîneur et tout le monde pensait que les éliminatoires allaient bien se passer. Trois matchs plus tard, nous sommes toujours impuissants et incapables de trouver une solution. L’équipe doute, ça se voit. Il nous faut absolument marquer, peu importe la manière. C’est le deuxième 0-0 à domicile, les autres équipes sont déjà loin devant nous et les qualifications sont mal engagées. » Très loin derrière une Allemagne intouchable en tête du groupe, la République tchèque possède cinq points de retard sur l’Azerbaïdjan, toujours donc surprenant deuxième, deux sur l’Irlande du Nord et un sur la Norvège, son prochain adversaire à Prague le 11 novembre prochain. Une Norvège que les Tchèques devront donc absolument battre pour entretenir un dernier espoir de terminer à la deuxième place éventuellement synonyme de barrages, mais ça, c’est ce qui avait déjà été dit avant la réception de l’Azerbaïdjan.