Le gouvernement adopte le budget prévisionnel 2017
Mercredi, le gouvernement de Bohuslav Sobotka a adopté le budget prévisionnel de l’Etat pour l’année 2017. Issu d’un compromis entre les réclamations des divers ministères, ce budget table sur un déficit de l’ordre de 60 milliards de couronnes, soit 2,2 milliards d’euros. C’est moins que celui qui avait été décidé pour 2016, à 70 milliards de couronnes, mais cela déclenche tout de même les foudres de l’opposition de droite pour qui ce déficit est du « luxe ».
Des négociations que mène le ministre des Finances Andrej Babiš depuis de longs mois avec ses collègues. Voilà qui a le don de l’agacer : « Les ministres se battent pour leur budget et ensuite ils ne dépensent pas tout leur argent ». Le milliardaire a tenu par ailleurs à souligner la hausse du budget de la Défense de près de 5 milliards de couronnes (190 millions d'euros), l'une des plus importantes au niveau européen d'après lui.
Au final, certains ministères n’ont pas obtenu ce qu’ils souhaitaient, à l’image de Karla Šlechtová au Développement régional. D’autres, comme Michaela Marksová au ministère du Travail et des Affaires sociales, devront puiser sur leurs fonds propres pour financer différents services. Pour la ministre sociale-démocrate, le déroulement des négociations, face au ministère des Finances et pas au sein de tout le gouvernement, n’est pas opportun.
Le premier ministre, le social-démocrate Bohuslav Sobotka, justifie la hausse des enveloppes attribuées à la plupart des ministères. « Le budget soutient la croissance économique, l’emploi et surtout la cohésion sociale. Quand l’économie croît, il est important que cela est un impact sur le niveau de vie des gens », explique-t-il. Ainsi, le budget prévoit des hausses de salaires des personnels enseignants et des personnels de santé, tout comme une augmentation des pensions de retraite.
L’avis du chef du gouvernement n’est pas celui de l’opposition de droite qui estime au contraire qu’il faut profiter de cette période de croissance économique pour réduire le déficit du budget de l’Etat et la dette publique. C’est également ce que pense le chef de l’Etat Miloš Zeman pour qui les choix du cabinet de M. Sobotka sont du ressort du « populisme », à l’approche des élections régionales et sénatoriales. Avec une majorité confortable au Parlement, le gouvernement ne devrait cependant pas rencontrer de problème pour voir son budget prévisionnel devenir réalité.