Les bijoux fantaisie : un art traditionnel qui revit au Centre tchèque
Les bijoux fantaisie sont souvent regardés comme des copies peu couteuses de « vrais » bijoux en or et ornés de perles ou de pierres précieuses. Pourtant, en utilisant des matériaux et des méthodes peu conventionnels, les bijoutiers tchèques créent des œuvres d’art originales et renouent ainsi avec une longue tradition. C’est ce qu’essaie de montrer l’exposition « Hand Made Dreams », un nom qui pourrait se traduire par les « Rêves faits à la main », qui se tient actuellement au Centre tchèque à Prague.
« A l’époque, Jablonec nad Nisou était un centre mondial du commerce de bijoux fantaisie. Il attirait de nombreux marchands étrangers. Puis, entre les deux guerres, les bijoux fantaisie de Jablonec ont représenté entre 80 et 85 % de la production mondiale. Ce taux a baissé jusqu’à 5 % à l’époque du communisme. Aujourd’hui, c’est plus important, malgré une énorme concurrence chinoise dans la production des composants. Mais il y a toujours un grand potentiel. Enfin, la plus grande usine au monde fabriquant des petites perles en verre se trouve toujours dans la commune de Zásada. »
La République tchèque se classe parmi les plus grands producteurs de divers composants, tels que les perles ou les pierres en verre. Des dizaines de sociétés existent dans le nord du pays et coopèrent avec des marques de mode comme Karl Lagerfeld, Nina Ricci ou Jean Paul Gaultier. De plus, Jablonec nad Nisou, Liberec et plusieurs autres villes de la région ont des écoles qui proposent une formation aux futurs bijoutiers. Toutefois, selon Andrea Kroupová qui est responsable de la promotion de la marque Preciosa, le plus grand producteur tchèque dans le domaine, la création des bijoux ne représente que 10 % de la production totale :« Trouver de nouveaux designers est un vrai problème. Les gens pensent souvent que la verrerie est déjà morte, à l’exception de notre région de Bohême du Nord et des familles qui travaillent dans l’industrie du verre. Ils ignorent qu’il s’agit aujourd’hui d’une industrie moderne. »Le Centre tchèque à Prague s’efforce par cette exposition d’attirer l’attention sur cet art traditionnel et de présenter les tendances actuelles de bijoutiers tchèques au large public. Petr Nový explique cependant que ramener leur renommée d’autrefois aux bijoux de Bohême ne sera pas une tâche facile :
« Vous avez besoin d’employés adroits et d’une technique de qualité pour pouvoir vendre des composants. Mais il faut en même temps que quelqu’un se rende compte de la qualité de vos produits. Et qu’est-ce qui peut mieux transmettre cette impression aux clients potentiels que les bijoux fantaisies déjà confectionnés en montrant tout ce qu’il est possible de faire avec vos composants ? »L’exposition est ouverte à Prague jusqu’à la fin du mois de juin. Elle se présentera ensuite dans une dizaine d’autres villes européennes, ainsi que dans certains pays d’outre-mer.