De plus en plus de Tchèques sont menacés par la pauvreté

Иллюстративное фото: Ладислав Баба, Чешское радио

En République tchèque, le nombre de personnes menacées par la pauvreté augmente de façon constante. C’est ce qu’indique une enquête réalisée par l’ONG la Charité de République tchèque auprès des assistants sociaux. Les personnes dans cette situation, bénéficiant de faibles revenus, doivent souvent faire face à des dettes importantes ou bien à des contextes familiaux difficiles.

Photo illustrative: Ladislav Bába,  ČRo
Selon un rapport de la Charité de République tchèque, la pauvreté dans la population tchèque est due principalement aux dettes. De plus, de nombreux Tchèques endettés ne savent pas gérer leurs obligations et se retrouvent dans des situations telles qu’ils ne sont plus en mesure de payer leur loyer ou même de se procurer de la nourriture. Analyste de l’ONG, Lucie Benešová fournit quelques données sur la pauvreté en Tchéquie :

« Le chiffre oscille autour de 1,5 millions de personnes. Mais, nous préparons actuellement un rapport ‘Caritas Cares’ qui ne concerne pas seulement les personnes vivant dans la pauvreté. Nos assistants sociaux travaillent notamment avec ceux qui se trouvent dans un état de pauvreté latente. Et ces derniers n’entrent souvent pas dans les chiffres. »

Les personnes menacées par la pauvreté disposent souvent d’une éducation en matière de gestion financière insuffisante, mais ce point n’explique pas tout. Lucie Benešová poursuit :

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
« Le groupe parmi les plus menacés partout en Europe concerne les familles monoparentales qui souvent n’obtiennent même pas l’argent auquel elles ont droit, c’est-à-dire la pension alimentaire pour les enfants. C’est la raison pour laquelle nous l’indiquons dans notre rapport et que nous accueillons favorablement le projet de la loi sur l’avance et le recouvrement des pensions alimentaires. »

Selon ce projet, déjà présenté à plusieurs reprises ces dernières années par les sociaux-démocrates, l’Etat devrait assurer le paiement des pensions alimentaires dans le cas où le partent qui doit normalement les verser ne respecte pas son obligation. L’opposition désapprouve néanmoins cette proposition et appelle plutôt à changer le système des réclamations de pensions.

Enfin, une troisième cause de la pauvreté est à chercher du côté de la faiblesse du salaire minimum. Même s’il a été porté par le gouvernement à 9900 couronnes brutes (près de 366 euros) au premier janvier, cette somme ne permet pas d’après Lucie Benešová de mener une vie normale :

Photo illustrative: Štěpánka Budková
« Il s’agit de relativement peu d’argent, notamment quand nous prenons en considération que 6 % de la population, donc beaucoup de gens, touchent ce salaire minimum. Nous trouvons, non seulement en République tchèque mais partout en Europe, le phénomène des ‘travailleurs pauvres’. C’est très désagréable et très frustrant quand vous travaillez et que votre revenu ne couvre même pas les besoins fondamentaux. Pour cette raison, nos assistants sociaux qui coopèrent sur l’élaboration du rapport, appellent à augmenter le salaire minimum. Notre proposition est de l’augmenter jusqu’à 12 000 couronnes (près de 444 euros, ndlr). »

A cela se rajoute un autre problème : l’impossibilité de trouver un logement car le salaire minimum ne permet pas à ceux qui en bénéficient de verser des cautions qui peuvent atteindre plusieurs milliers de couronnes. C’est pour cela que le ministère du Travail et des Affaires sociales tente d’introduire durant ce premier semestre la loi relative au logement social qui obligerait les communes à bâtir des appartements appropriés à cette population. Lucie Benešová considère cette loi comme cruciale et y voit un grand potentiel. Elle ajoute néanmoins qu’il est très important de travailler sur la prévention afin de faire en sorte que personne ne perde son logement.