La magie musicale aux multiples facettes d’Ida Kelarová et de son groupe Romano Rat

Ida Kelarová, photo: Petr Vidomus, ČRo

Dans cette émission de ce dimanche nous avons le plaisir de vous présenter la chanteuse et chef de chœur Ida Kelarová. Née Ida Bittová, la musicienne continue de puiser son énergie non seulement dans la musique rom, qui lui est si proche, mais aussi dans des accords très jazzy et bossa nova. A vous d’en juger. Nous avons commencé par écouter une première chanson exceptionnellement longue de six minutes, Mamo Nav Birinav, soit Mère, je meurs, et nous poursuivons notre écoute dominicale avec une chanson plus festive soit Čhaje, čhaje - Fille, fille, qui sera suivie de Na Birinav – Je n’en peux plus.

Ida Kelarová,  photo: Petr Vidomus,  ČRo
La chanteuse Ida Kelarová débute sa carrière musicale au Conservatoire Janáček à Brno, pour faire partie par la suite pendant près de huit ans du théâtre Divadlo na provázku, soit le Théâtre sur le fil toujours situé à Brno. Née dans la ville de Bruntál en Moravie-Silésie, dans une famille où le père, Koloman Bitto, est un musicien rom reconnu originaire du sud de la Slovaquie, Ida Kelarová se consacre pleinement à la musique, tout comme sa sœur cadette, Iva Bittová, devenue avec le temps une comédienne et chanteuse très appréciée des Tchèques.

Ida Kelarová, une musique aux confins du jazz, de la bossa nova et des rythmes roms

Tout au long de cette émission dominicale, nous vous présentons les chansons d’Ida Kelarová et du groupe Romano Rat (Le Sang rom), des chansons issues de leur album extrêmement riche en singularités, Gypsy Blood de 1999. Si vous avez l’impression qu’Ida Kelarová vous transmet une énergie très particulière à travers sa musique, laissez-vous emporter par le son de son piano, le son du violon, interprété par Milan Horváth, et, « last but not least », le son de la guitare de Desiderius Duzda, devenu compagnon d’Ida Kelarová. Car oui, une création originale a tendance à créer des merveilles.

Si Ida Kelarová a mis du temps, d’après ses propres paroles, à retrouver ses racines, notamment parce qu’elle ne parlait pas la langue rom au départ, elle a, avec le temps, remis les pendules à l’heure de sa créativité pour se consacrer à ce qu’elle semblait apprécier le plus. C’est peut-être bien avec cet album, son cinquième, qu’Ida Kelarová a réussi à retrouver son identité, à la fois personnelle et musicale, tout en s’appropriant l’initiative d’enseigner la langue rom à tous ceux qui le désirent.

Une merveille musicale rare pleine d’émotions

Dans les années 1980, Ida Kelarová quitte la Tchécoslovaquie pour se produire notamment au Pays de Galles, au Danemark ou en Norvège, tout en poursuivant sa carrière dans d’autres pays, et pas seulement européens. Mais si elle continue de se produire dans le monde entier, ce n’est pas seulement grâce à sa musique mais essentiellement grâce à des workshops internationaux axés sur des projets multiethniques qui remportent un grand succès dans les quatre coins du monde.

Photo: L'association Miret
Ida Kelarová est à l’origine de l’Initiative Internationale pour le développement de la création ethnique (Miret), une association qui entend insuffler un renouvellement créatif non seulement à la jeunesse rom mais à toutes les jeunesses éprises de musique. L’association Miret a l’ambition de poursuivre dans son activité afin de servir de pilier à tous ceux qui veulent créer un monde de tolérance et de créativité continue.

Et si la musique d’Ida Kelarová et de ses nombreux musiciens vous a plu, nous vous faisons remarquer qu’elle a à son compte près d’une dizaine d’autres albums, toujours créés en coopération avec d’autres musiciens, tels que Romská balada, paru en 2010 avec le quatuor d’archets Škampovo kvarteto, ou Šunen savore, paru en 2012.