Plzeň 2015 : « L’idée principale était d’ouvrir cette ville à l’Europe et de faire venir l’Europe chez nous » (1ère partie)
Avec la nouvelle année qui commence, c’est aussi la fin du projet Plzeň 2015, un projet qui a amené plus de 600 événements culturels dans cette ville de Bohême de l’ouest. L’événement était organisé dans le cadre du projet « capitale européenne de la culture », titre que Plzeň a partagé avec la ville de Mons en Belgique. Dans la première partie d’un entretien accordé à Radio Prague, le directeur artistique de Plzeň 2015, Petr Forman évalue rétrospectivement ce projet et ses principaux impacts sur la ville :
Quelle était la proportion entre les visiteurs tchèques et les touristes étrangers ?
« A mon avis, c’étaient surtout des Allemands et des Autrichiens. Il y avait beaucoup de projets lancés en organisation avec l’Allemagne. Il faut se souvenir d’une chose très importante qui était à l’origine de ce projet : il s’agissait d’un projet européen dont l’idée principale était d’ouvrir cette ville à l’Europe et de faire venir l’Europe chez nous pour faire se rencontrer des cultures différentes et vivre de nouvelles expériences. Il est donc intéressant pour les gens de l’extérieur de voir ce qui s’y passe et pourquoi cette ville a été choisie comme capitale de la culture. Et il y a également eu une grande vague de publicité de la part de la ville, qui a essayé de profiter de cette chance pour se faire voir. Je crois que les participants étaient donc en majeure partie des étrangers. Mais il vaudrait mieux demander à quelqu’un qui en est responsable. »Pouvez-vous citer quelques événements qui ont eu le plus de succès ?
« C’était sûrement l’exposition de Gottfried Lindauer, un peintre né à Plzeň et parti ensuite en Nouvelle Zélande où il a fait des portraits de Maoris. Sa collection n’avait jusqu’alors jamais été exposée en Europe. C’était donc une exposition exceptionnelle. Même quelque Maoris sont venus au vernissage pour y présenter leurs traditions. Après, il s’agit notamment de l’exposition de l’artiste Jiří Trnka, un autre compatriote de Plzeň. Enfin, nous pouvons parler de ces grandes marionnettes (un événement de la compagnie Carros de Foc, ndlr) qui ont traversé la rue et attiré, au cours de trois jours, 100 000 personnes. Moi, personnellement, j’étais très content que les gens ait suivi la saison du nouveau cirque que j’avais préparée. Il y avait à peu près huit spectacles différents. Nous avons installé des chapiteaux dans différents endroits de la ville pour toucher les gens de différents quartiers. Et je suis sûr que les spectateurs n’étaient pas seulement des habitués de la culture mais aussi un public qui est peut-être moins intéressé par ce monde culturel. »Pensez-vous alors que ce projet pourrait changer notre regard sur la culture en général ?
« Oui, sûrement. Avec mon théâtre, on a beaucoup travaillé en France. Nous avons commencé à voyager là-bas il y a 30 ans. Pour moi, ça a été une grande inspiration de voir comment la ville ou même l’Etat essaient d’aller vers le public et de faire la promotion de la culture. Alors, personne n’attend que Plzeň aille changer complétement le regard sur la culture. Mais si on a réussi à monter le taux de visiteurs de ce type d’événements de 1%, j’en suis très content. »