« La République tchèque doit tirer profit de la situation géostratégique de la Tunisie »
Le ministre tunisien de la Défense a achevé, ce mercredi, une visite de travail de trois jours en République tchèque. Confrontée au terrorisme et à l'arrivée de nombreux migrants, la Tunisie, pays voisin de la Libye, voit en la République tchèque un important partenaire en Europe, notamment sur le plan de la coopération dans le domaine des équipements militaires. C’est ce qu’a confirmé Farhat Horchani au micro de Radio Prague :
« Concrètement, nous avions du matériel tchèque dans le domaine de l’aviation et nous accueillons régulièrement des techniciens et ingénieurs tchèques en Tunisie. Maintenant, nous souhaiterions faire l’acquisition d’autre matériel et il faut étudier dans quelle mesure la République tchèque peut assister la Tunisie pour que celle-ci puisse se protéger. La République tchèque en est conscience et il est dans son intérêt que la Tunisie soit un élément de stabilité dans la région. Mais pour cela, il faut l’aider. La formation est un autre domaine très important. Il faut que nos militaires, notamment les aviateurs mais pas seulement, puissent venir en République tchèque. Ce sont les deux projets que je vais m’efforcer de concrétiser de façon très précise dans les jours à venir (l’entretien a été enregistré lundi, ndlr). »
Inversement, que peut apporter la Tunisie à la République tchèque ? Comme le Maroc le revendique également, peut-elle constituer une porte d’accès à un continent africain où les intérêts sont très importants mais que les Tchèques connaissent généralement peu ou mal ?
« Si vous regardez une carte géographique, la Tunisie est comme une plateforme. C’est effectivement la porte de l’Afrique. Le point le plus au nord du continent se trouve en Tunisie. C’est un pays qui possède deux façades maritimes et a une position vraiment stratégique. Nous sommes à 45 minutes de Naples et l’Europe est à portée de main. La République tchèque peut donc tirer profit de cet aspect géostratégique. Mais il y a plus encore. La Tunisie peut être un élément très important de stabilité dans la région, et je pense là à toute l’Afrique. La Tunisie est crédible. C’est un pays sérieux et écouté. Les problèmes actuels ne sont que passagers. Nous vivons une transition comme l’a vécue la République tchèque, même si c’est plus difficile pour nous à cause du terrorisme. Nous sommes confrontés à la fois au défi de la démocratie et au terrorisme. Or ce ne sont pas deux choses faciles à concilier. »« Je pense que la Tunisie, malgré sa petite taille, est un pays qui a beaucoup d’avenir et qui a sa place et son importance. Nous sommes conscients de notre position géographique mais aussi de notre histoire. C’est maintenant que les choses doivent se faire. C’est une question de stratégie politique et j’estime que la République tchèque doit saisir cette opportunité. »