Des technologies tchèques participent à l’exploration du système solaire
Les scientifiques tchèques développent actuellement plusieurs instruments qui participeront à différentes missions spatiales organisées notamment par l’Agence spatiale européenne. Parmi eux, c’est surtout la participation au programme ExoMars visant à explorer la planète voisine, qui a éveillé l’attention du public.
« C’est un instrument qui est désigné par son sigle WAM. Il s’agit d’un analyseur d’ondes qui permettra d’observer les changements du champ magnétique. Les données obtenues serviront à mesurer les émissions électromagnétiques dans l’atmosphère. C’est-à-dire que cet appareil peut vérifier, pour la première fois, s’il se produit des décharges de foudre lors de tempêtes de poussière ou lors de tourbillons d’air sur Mars. Il servira également à chercher des anomalies magnétiques à sa surface. De plus, il contribuera, avec d’autres instruments, à découvrir la structure interne de la planète et l’influence du temps cosmique sur la surface de Mars car, à la différence de la Terre, cette planète ne possède pas de magnétosphère, donc une grande partie du rayonnement cosmique, qui est sur Terre retenu par la magnétosphère, tombe directement sur la surface de Mars et y produit certaines réactions. »
La présence d’un instrument scientifique tchèque dans un projet de telle ampleur apparaît comme un succès d’importance pour les sciences tchèques. Pourtant, Michal Václavík poursuit en indiquant que dans les années à venir, les scientifiques tchèques participeront aussi à d’autres projets d’envergure, même s’ils sont moins médiatisés :« Les scientifiques tchèques préparent actuellement plusieurs instruments pour d’autres missions, non seulement celles de l’Agence spatiale européenne mais aussi d’autres pays. La coopération est assez bien développée avec la Russie et la France. En 2017, un satellite d’observation français appelé Taranis devrait être mis en orbite afin d’étudier la Terre, notamment les couches supérieures de l’atmosphère, les manifestations du temps cosmique et les interactions du vent solaire avec notre atmosphère, magnétosphère et ionosphère. Sur Taranis se trouveront deux instruments développés par les scientifiques tchèques. »
Le développement d’instruments scientifiques qui servent aux recherches spatiales s’étalent d’habitude sur une période de cinq à dix ans. Les scientifiques tchèques ont rejoint le projet Taranis en 2006. Leurs appareils examineront désormais les particules apportées par le vent solaire et les décharges électriques qui se produisent au-dessus des nuages orageux dans la stratosphère, la seconde couche de l’atmosphère terrestre.Des instruments tchèques qui vont être intégrés dans le cadre d’un autre projet, le satellite d’observation Solar Orbiter, auront également une fonction similaire :
« C’est un satellite de l’Agence spatiale européenne destiné à observer le Soleil et qui démarrera en 2018. Sur ce satellite, il y a plusieurs instruments dont quatre sont également développés par des spécialistes tchèques. Il s’agit ainsi d’une des plus grandes participations de nos scientifiques. Y participent l’Institut astronomique et l’Institut de physique et d’atmosphère de l’Académie tchèque des sciences et la faculté des sciences physiques et mathématiques de l’Université Charles à Prague. »La participation des instruments, développés par des scientifiques tchèques, à différents programmes spatiaux ne peut néanmoins pas être considérée comme une nouveauté car ceux-ci s’y présentent régulièrement et contribuent, d’une manière importante à différentes recherches :
« En ce qui concerne la situation des scientifiques tchèques, bien sûr que nous ne pouvons pas faire concurrence aux grands pays de l’Ouest, tels que la France ou l’Allemagne car leurs équipes de chercheurs sont plus importantes et englobent tous les domaines scientifiques. Nos équipes sont assez étroitement spécialisées mais dans leurs domaines de recherche, nos scientifiques se classent parmi l’élite mondiale. »D’après Michal Václavík, la République tchèque pourrait participer d’une manière encore plus importante aux programmes internationaux. Ceci est néanmoins en grande partie freiné, voire rendu impossible par le constant sous-financement des sciences tchèques.