Conférence sur le climat – J-30 : « Le moment est décisif »
Dans un mois débute à Paris la COP 21, la conférence sur le climat à laquelle participent la Tchéquie et 194 autres pays du monde, pour tenter de négocier un accord afin de limiter le réchauffement climatique et ses conséquences. Un événement d’une importance cruciale que préparent également les ONG avec toute une série d’actions pour sensibiliser à la question du climat. Pour en parler sur Radio Prague, Jan Freidinger, de la branche tchèque de Greenpeace.
Partant de là, Jan Freidinger se dit optimiste mais réaliste. Il se satisfait que les 195 pays membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques soient parvenus à s’accorder, voici une semaine, sur un texte de négociation. Ainsi, selon lui, les négociateurs ont dans une certaine mesure appris des erreurs qui ont mené à la cruelle désillusion de la conférence de Copenhague en 2009. Pour autant, les conditions pour parvenir à un accord satisfaisant, qui limiterait la hausse des températures sous barre des 2 °C, seuil à partir duquel les conséquences du changement climatique deviendraient difficilement maîtrisables, ne semblent pas réunies. L’ONU a présenté ce vendredi un bilan des contributions que les Etats étaient amenés à produire pour présenter leurs objectifs et les moyens d’y parvenir et le compte n’y est pas : sur la base des contributions réalisées par 155 pays, le réchauffement pourrait se situer aux alentours voire au-delà des 3 °C. D’autant plus que certaines questions fâchent toujours, notamment celle du transfert de technologies et d’argent des pays développés vers les pays en développement.
En République tchèque, malgré l’ampleur de l’enjeu, la COP 21, qui débute le 30 novembre prochain à Paris et doit s’achever le 11 décembre, est loin de faire les gros titres. Les médias n’en parlent en fait quasiment pas, au grand regret de Jan Freidinger :« Depuis bien longtemps, l’agenda sur les questions relatives au changement climatique est secondaire en République tchèque, que ce soit parmi les journalistes ou bien parmi les politiques. Il y a pourtant des preuves scientifiques au changement climatique et sur la responsabilité des activités humaines, en particulier avec la consommation des énergies fossiles, mais toute une série d’hommes politiques considèrent encore qu’il s’agit d’une théorie du complot. Même si certains tiennent parfois des propos positifs sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, leurs actes vont cependant dans la mauvaise direction. Par exemple, la suppression partielle des limites d’extraction du charbon à la mine de Bílina en est une illustration claire. »
Cela n’empêche pas la société tchèque d’être de plus en sensible aux problématiques écologiques d’après Jan Freidinger. De leur côté, les militants mènent différentes opérations médiatiques pour sensibiliser l’opinion à ces questions. Une trentaine d’entre eux, membres de l'association Hnutí Duha (Mouvement Arc-en-ciel) ont par exemple réalisé un happening dans le centre-ville de Brno ce jeudi pour demander à la Tchéquie de s’impliquer davantage dans la lutte contre le bouleversement climatique, en commençant par renoncer à ses centrales thermiques au charbon, qui produiraient d’après eux autant d’électricité que le pays en exporte chaque année. Des opérations de ce type doivent se multiplier à l’approche du début de la conférence. Jan Freidinger :« Le 29 novembre seront organisées partout dans le monde de grandes manifestations pour le climat, pour la justice et l’équité, pour des emplois verts… et nous organisons avec d’autres associations une telle manifestation pour la République tchèque. Ce défilé débutera à 15h sur la place Venceslas à Prague et il se dirigera vers la colline Petřín où se trouve une tour en acier qui symbolise notre petite tour Eiffel. »
Des militants écologistes seront de la partie à Paris, puisqu’un bus a été affrété à l’initiative de Hnutí Duha et que d’autres s’y rendront par leurs propres moyens. Outre la participation aux débats avec leurs coreligionnaires du monde entier, l’objectif sera de faire pression sur les gouvernements pour qu’ils parviennent à un accord ambitieux.