La médiatrice de la République critique les conditions de vie des réfugiés dans les camps de rétention tchèques
Des conditions de vie dignes d’une prison. La médiatrice de la République, Anna Šabatová, a eu des mots très durs pour critiquer les conditions de vie des réfugiés dans le camp de rétention de Bělá-Jezová. Une critique qui a causé des remous, et ce, jusqu’au sommet de l’Etat, le président tchèque s’insurgeant et se fendant d’une déclaration où il estime les conditions de vie des réfugiés en République tchèque sont tout-à-fait suffisantes par rapport à leur situation dans leur pays d’origine. Radio Prague s’est entretenue avec Anna Šabatová, qui a rappelé ce qu’elle a vu dans le camp de rétention de Bělá-Jezová :
Ces critiques que vous avez émises, notamment sur le fait que la place des enfants n’est pas dans un centre de rétention fermé, n’ont guère été appréciées du côté du gouvernement, et particulièrement par le ministre de l’Intérieur Milan Chovanec. Vous avez eu une réunion avec ce dernier mardi. Y a-t-il une évolution de sa position ?
« J’ai en effet constaté que la situation des enfants était très mauvaise. Il y avait 147 enfants au mois d’août et j’ai appelé les autorités à changer cette pratique qui consiste à placer les familles avec enfants dans cet établissement en particulier. Cet établissement n’est pas capable de remplir les conditions d’accueil nécessaires pour des enfants. J’ai rencontré mardi le ministre de l’Intérieur, M. Chovanec. Nous avons discuté de plusieurs sujets et nous sommes tombés d’accord sur certains points, même si certains restent encore ouverts. »Quels sont les points sur lesquels vous êtes tombés d’accord et ceux qui restent problématiques ?
« Le ministre de l’Intérieur a promis d’améliorer les conditions matérielles. Il a promis la présence de plusieurs travailleurs sociaux, de psychologues, de pédagogues, et d’assurer une meilleure aide juridique aux réfugiés. Il a par contre refusé de faire changer les familles d’établissement. Nous avons recommandé que les familles avec enfants ne soient pas placées à Bělá-Jezová, mais à Brno, dans le centre de Zastávka u Brna, où les conditions sont plus favorables et qui s’avère être un lieu moins problématique. Cette question reste donc ouverte. Le ministre a écouté notre argument défendant le fait que les enfants ne doivent pas être à Bělá-Jezová, mais il n’a pas encore pris de décision. Notre argument fait référence à une jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme qui établit dans quelles conditions peuvent être accueillis des enfants dans un tel établissement. C’est visiblement une situation nouvelle pour le ministre et il va décider soit d’humaniser le camp de Bělá-Jezová, soit de placer les familles avec enfants dans un autre établissement. »