Les Tchèques à l’assaut de l’uranium de Mongolie
La société tchèque Uranium Industry vient d’obtenir la licence d’extraction d’une mine d’uranium en Mongolie. Selon les informations du journal E15, cette licence a été accordée par les autorités mongoles après trois ans d’efforts et aux dépens de grandes sociétés concurrentes, dont Areva, Rosatom et CNC.
Pour évoquer ses concurrents français, russe et chinois, le directeur d’Uranium Industry, Milan Klečka, a déclaré au quotidien économique : « La concurrence nous regardait un peu de haut ; cela nous a permis d’avoir une meilleure approche ».
Les Tchèques ont une expérience certaine dans l’extraction d’uranium, qui continue dans une mine du centre du pays. Cette tradition minière a été ternie par le fait que les prisonniers politiques étaient régulièrement envoyés dans les mines d’uranium par le régime communiste.
La première extraction en pays tchèques remonte à 1840 dans la mine de Jachymov, qui a été fermée depuis.
La Mongolie est le premier pays où les Tchèques tentent de se faire une place dans ce secteur stratégique et concurrentiel.
La société Uranium Industry a fondé en 2012 sa filiale mongole Mongolian Uranium Mines LLC, pour demander l’obtention de plusieurs licences d’exploitation.
En juin dernier, Uranium Industry et la société publique mongole MON-Atom ont formé à Oulan-Bator une joint-venture, MonCzech Uranium, pour la recherche, l’extraction et le traitement de l’uranium.
E15 précise que selon les termes des accords existants, l’uranium extrait de Mongolie par les Tchèques sera en priorité vendu à la République tchèque, donc au groupe ČEZ, qui gère les deux centrales nucléaires du pays. Si ČEZ n’est pas intéressé, « on peut s’attendre à l’intérêt de l’Inde et de la Chine », ajoute Milan Klečka.