Voyager sans risques à l’étranger... mais où ?

Photo: Matthew Hunt, Wikimedia CC BY 2.0 Generic

Les risques liés aux voyages dans certaines destinations touristiques ont été évoqués dans un entretien avec le chef de la diplomatie tchèque, Lubomír Zaorálek, publié dans la presse, dont nous vous présenterons quelques extraits. Les grandes lignes, aussi, d’un article qui se penche sur le prochain voyage du président Miloš Zeman en Chine. Faute de débouchés dans leur pays, les pilotes tchèques se mettent désormais en valeur chez des compagnies aériennes étrangères. Tel est un autre sujet retenu dans la presse locale, dont les pages sportives ont par ailleurs réservé une grande place au Tour de France 2015 et à la présence des cyclistes tchèques dans la compétition. Quelques mots, enfin, en rapport avec le décès du pianiste tchèque Ivan Moravec.

Photo: Matthew Hunt,  Wikimedia CC BY 2.0 Generic
Il n’y a plus de destination de voyage réellement sûre. C’est en tout cas ce qu’a déclaré dans une interview pour l’édition de lundi dernier du quotidien Mladá fronta Dnes le chef de la diplomatie tchèque, Lubomír Zaorálek. Ceci dit, il n’y a pas lieu d’établir la liste des pays à ne pas visiter car, selon ses dires, il faudrait dans ce cas bientôt presque tout interdire. Il a aussi estimé :

« Les choses se produisent souvent inopinément et de ce fait l’incertitude est immense. Et ce ne sont pas seulement les pays arabes qui sont en jeu. A mon avis, il s’agit d’un phénomène nouveau, d’un phénomène global qui s’est développé en dépit de tous les liens existant dans le passé. »

A la question de savoir si le monde qui nous entoure aujourd’hui est plus dangereux par rapport à ce qu’il était il y a une dizaine d’années, le ministre Zaorálek a répondu :

« J’ose prétendre qu’il l’est effectivement... Presque quotidiennement on entend des informations sur des explosions à la bombe. Tous ces événements sont absolument horribles. On ne saurait fermer les yeux devant le fait que tantôt une explosion se produit au Caire, tantôt en Turquie ou en Libye. Et même, hélas, en Tunisie, que nous avions l’habitude de considérer comme le fruit le plus réussi et le plus stable du Printemps arabe. La Tchéquie, comme les autres pays européens, ne peut donner à ses citoyens une garantie de sécurité pour la visite de ces pays. Les destinations touristiques les plus prisées ne sont pas elles non plus à l’abri de telles menaces. »

Le journal note également que le site du Ministère des Affaires étrangères publie des renseignements sur les dangers potentiels auxquels les Tchèques peuvent être exposés à l’étranger. Outre des avertissements « classiques » concernant les voyages en Irak, en Syrie ou au Soudan, il est alors désormais recommandé, par exemple, de ne pas entreprendre de voyages touristiques individuels en Tunisie ou en Egypte.

Miloš Zeman bientôt en Chine

Miloš Zeman,  photo: ČT24
Début septembre, le président tchèque, Miloš Zeman, prévoit de se rendre en Chine. Signalant que ce sera sa deuxième visite en une seule année du chef de l’Etat tchèque dans ce pays, une des récentes éditions du quotidien Lidové noviny a apporté à ce sujet quelques précisions. Nous citons :

« Dans le cadre des célébrations du 70e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la Chine communiste prépare pour le 3 septembre un grand défilé militaire lors duquel elle veut présenter aussi ses nouvelles armes... On ne sait pas si Miloš Zeman se trouvera pendant la cérémonie sur la tribune. La Chancellerie présidentielle n’a pas encore annoncé quelles sont les parties des festivités auxquelles le président assistera. Mais une telle présence pourrait mettre la diplomatie tchèque dans une situation délicate. »

Accompagné d’une importante délégation de chefs d’entreprises, Miloš Zeman avait déjà visité la Chine en octobre dernier. Dans les pages du journal, Ivana Milenkovičová rappelle que certaines des déclarations qu’il a faites à cette occasion ont semé dans son propre pays la controverse. Zeman a notamment été critiqué pour des propos tenus à la télévision chinoise CCTV selon lesquels il n’était pas venu en Chine pour donner des leçons sur les droits de l’homme. D’un autre côté, comme le remarque l’auteur de l’article publié dans Lidové noviny, les partisans du président Zeman ont positivement accueilli les résultats économiques de son voyage, car les représentants gouvernementaux et commerciaux ont conclu avec leurs partenaires chinois toute une série d’accords et de mémorandums. L’auteur du texte observe également que la prochaine visite du président Miloš Zeman en Chine tombe à une date historique sensible pour un autre important partenaire économique de la République tchèque, qui est le Japon.

Les pilotes tchèques se mettent en valeur à l’étranger

Photo: ČT
En raison de la grande réduction du nombre d’avions de la compagnie aérienne tchèque ČSA, les pilotes tchèques trouvent aujourd’hui beaucoup moins de débouchés dans leur pays qu’auparavant. Selon le journal Mladá fronta Dnes, le licenciement massif de pilotes et de techniciens va à contre-courant de la tendance à prévoir au niveau international. En se référant aux estimations du producteur des avions Boeing pour les vingt prochaines années, il signale que les transports aériens auront besoin d’un demi-million de pilotes de plus qu’à l’heure actuelle. Or, 28 000 nouveaux postes pour les pilotes et 30 000 nouveaux postes pour les techniciens seraient dorénavant chaque année proposés. Jan Sůra décrit la situation telle qu’elle se présente à l’heure actuelle en Tchéquie :

« Selon les statistique de l’Office de l’aviation civile, le nombre de pilotes en Tchéquie va diminuant. Cela concerne tant ceux qui pilotent pour le plaisir que ceux qui gagnent ainsi leur vie. Si en 2013, on a vu plus de mille détenteurs de la licence ATPL qui est nécessaire pour le pilotage de grands avions de transports, cette année, il n’y en avait que plus de 700. »

L’auteur de l’article note qu’après le licenciement massif qui a touché les pilotes tchèques, beaucoup d’entre eux ont pu se mettre par la suite en valeur chez des compagnies étrangères, notamment en Asie. Il écrit également qu’en dépit de cette évolution, l’intérêt pour la formation dans des écoles d’aviation locales ne diminue point, celles-ci accordant leurs services également à nombre d’adeptes étrangers.

Le Tour de France très suivi en République tchèque

Tour de Frnce,  photo: ČTK
Retransmis en direct par la Télévision publique tchèque, le Tour de France 2015 a été très suivi en Tchéquie. Et pas seulement par des amateurs de sport d’ailleurs, car selon les échos, les plans panoramiques du parcours à travers la France semblent avoir attiré devant le petit écran, aussi, beaucoup de spectatrices prêtes à admirer tout simplement les beautés du paysage. La presse locale a elle aussi largement commenté le déroulement et les résultats de la course. La une de l’édition de lundi du quotidien Mladá fronta Dnes a, par exemple, publié une grande photo d’un groupe de cyclistes en tête avec le vainqueur britannique Chris Froome et un article dans lequel on a pu lire :

« En commun avec Froome, le titre à Paris a été célébré par toute son équipe, y compris Leopold König qui est le premier Tchèque depuis l’an 2005 à faire partie d’une équipe dont le leader a remporté la victoire. Il y a dix ans, c’était le cas de Pavel Padrnos qui travaillait pour le cycliste Armstrong, plus tard disqualifié. Roman Kreuziger, en 17e position, est pour sa part le meilleur cycliste tchèque, tandis que Zdeněk Štybar a à son actif la victoire de la 6e étape. Ainsi, la Tchéquie figure parmi les dix pays dont un cycliste a gagné une étape. »

C’est aussi au journal Mladá fronta Dnes que Zdeněk Štybar s’est confié en se déclarant très agréablement surpris par le public, par le climat et l’immense intérêt porté à la compétition par les médias. Un cadre qui, d’après lui, tout à fait unique par rapport à d’autres compétitions. Ainsi, Zdeněk Štybar, auréolé de sa victoire d’étape, évalue sa première participation au Tour comme tout à fait positive.

Ivan Moravec – départ d’un pianiste hors du commun

Photo: Supraphon
Les pages culturelles de tous les grands quotidiens locaux ont retenu la mort, à l’âge de 84 ans, du pianiste tchèque mondialement reconnu, Ivan Moravec, et ont rappelé son parcours artistique extraordinaire. Dans l’édition de ce mardi du quotidien Lidové noviny, Jindřich Bálek a tenu à souligner :

« Qu’il ait interprété Bach, Mozart, Beethoven, Chopin, Debussy ou Ravel, Moravec a toujours respecté les qualités qui leur appartiennent, tout en les enrichissant de son style d’interprétation unique, qu’il a su maintenir même lorsqu’il a franchi le cap des 80 ans. Il a fait preuve de cette qualité lors de son dernier concert, donné le 29 mai 2012, dans le cadre du festival du Printemps de Prague. Un concert que le public a accueilli avec une chaleur et un enthousiasme peu communs. »

Le plus caractéristique de Moravec, selon Jindřich Bálek, c’était son authenticité artistique. Son départ marque alors la disparition d’un être et d’un musicien rare, un interprète dont la place sur les scènes locales et mondiales semble en quelque sorte irremplaçable.