Foot - Ligue des champions : Sparta et Plzeň, « ne reste plus qu’à » confirmer

Maccabi Tel Aviv contra el FC Plzeň, foto: ČTK

Mardi soir, les deux clubs tchèques engagés en Ligue des champions cette saison ont démarré leur campagne européenne de façon prometteuse à l’occasion des matchs allers du 3e tour préliminaire. Opposé au Maccabi Tel-Aviv, le Viktoria Plzeň, champion de République tchèque en titre, s’est imposé (2-1) en Israël. Ce succès qui devrait lui permettre d’envisager le match retour dans sa Doosan Arena avec sérénité. Si Plzeň a dominé un adversaire sur le papier plus modeste, le Sparta Prague a, de son côté, tenu la dragée haute à un adversaire d’un autre calibre, en ramenant un résultat nul (2-2) de son déplacement en Russie. Auteurs d’une partie empreinte d’abnégation sur la pelouse du CSKA Moscou, vice-champion de Russie, les joueurs du Sparta ont réalisé une performance qui les place en position favorable en vue du match retour à domicile dans une semaine. Bref, une soirée de football comme on les aime.

Le Viktoria Plzeň,  photo: ČTK
Alors que vingt-deux équipes sont d’ores et déjà qualifiées pour la phase de poules de la Ligue des champions qui débutera à la rentrée prochaine, trente clubs bataillaient encore mardi soir aux quatre coins de l’Europe pour glaner l’un des dix derniers précieux sésames encore en jeu. Le Viktoria Plzeň et le Sparta Prague, qui ont repris le championnat le week-end dernier (http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/foot-synot-liga-ca-repart-pour-un-tour), formaient le contingent tchèque en lice sur les pelouses du Maccabi Tel-Aviv et du CSKA Moscou.

Plzeň, une courte mais précieuse victoire en Israël

Maccabi Tel-Aviv - Viktoria Plzeň,  photo: ČTK
Auréolé de ses lauriers de champion de la Synot liga, le Viktoria Plzeň entamait sa campagne européenne par la voie dite des champions et affrontait, en raison de son statut de tête de série, un lauréat issu d’un championnat plus « modeste » en comparaison avec les mastodontes d’Europe de l’Ouest. Héritant du champion d’Israël avec le Maccabi Tel-Aviv, le club de Bohême de l’Ouest partait favori de cette double confrontation. Et pour cause, le Viktoria, dans la continuité de la saison passée, restait sur une dynamique positive après sa victoire en Supercoupe de République tchèque contre le Slovan Liberec (2-1) et un succès, sur le même score, lors de la 1ère journée de championnat et la réception du Slavia Prague, vendredi dernier. Les joueurs du Viktoria avaient amassé suffisamment de confiance pour aborder cette rencontre couperet. Confirmant leur statut, ils se sont somme toute logiquement imposés, 2 à 1 donc, sur la pelouse du Maccabi dans une enceinte surchauffée au sens propre comme figuré. Menant 2 à 0 au bout de 20 minutes de jeu après avoir inscrit deux buts coup sur coup (17e et 21e), les joueurs de Miroslav Koubek se sont rendu la partie facile. Trop même peut-être, au point de concéder un but dans les dix dernières minutes qui permet aux partenaires de Ben Bassat, l’ex-buteur du Toulouse Football Club et du Stade brestois, d’entretenir une lueur d’espoir avant le retour à Plzeň dans une semaine. Pas mécontent de la prestation d’ensemble de ses hommes, le coach de Plzeň, Miroslav Koubek, s’est exprimé sur le contexte peu évident de la rencontre :

Miroslav Koubek,  photo: ČTK
« C'était très difficile, les joueurs locaux ont une meilleure adaptation à une telle météo. C'est la chose que je craignais le plus : comment faire face à cette situation. On l'a vu en seconde période : plus le temps passait, plus cela est devenu difficile pour nous. Pour tout vous dire, je suis même assez pressé d’en finir avec vous, messieurs les journalistes, pour aller boire une bière. »

S’ils peuvent nourrir des regrets quant au nombre d’occasions gâchées, ce court succès devrait vraisemblablement suffire à Plzeň pour passer au tour suivant, à condition toutefois que les coéquipiers de David Limberský, leur capitaine, ne s’endorment pas sur leurs lauriers à la Doosan Arena …

Avec son match nul, le Sparta prend une option sur la qualification

CSKA Moscou - Sparta Prague,  photo: ČTK
En lice dans la voie des non-champions, au même titre que Monaco, le Sparta Prague est à créditer d’une prestation de haut vol à l’Arena Khimki de Moscou en obtenant un match nul (2-2) contre le redoutable CSKA. Pourtant, qui aurait misé une couronne sur l’équipe de Zdeněk Ščasný avant ce choc entre dauphins de Premier-Liga et de Synot liga de l’édition précédente? Pas grand-monde assurément à en juger l’entrée poussive en Synot liga samedi dernier (piètre match nul (0-0) contre Jihlava, 10e du dernier exercice), et surtout le pédigrée d’une équipe russe rompue aux joutes européennes, qui a accroché notamment à son palmarès une coupe de l’UEFA en 2005. Mais mardi soir, contre le club émanation de l’ex-Armée rouge, les Pragois, réorganisés en 3-4-3 pour l’occasion, ont fait preuve de qualités mentales indéniables et usé de ressources insoupçonnées. Menés au score, ils ont répondu du tac au tac en égalisant à deux reprises, quelques instants seulement après avoir concédé l’avantage aux Russes (14e et 53e). Les Tchèques doivent également une fière chandelle à leur gardien de but David Bičík, auteur de l’arrêt d’un pénalty à la 29e minute :

David Bičík,  photo: ČTK
« L'entraîneur des gardiens Pavel Srníček m'a donné une clé USB avec les six ou sept derniers pénaltys tirés par Bibras Natkho. Je les ai regardés et j'avais remarqué qu'il attendait le dernier moment pour voir ce que fait le gardien, s'il prend les devants ou danse sur sa ligne. Donc, j'ai essayé de rester debout le plus longtemps possible. Je savais qu'il tirait le plus souvent à gauche et j'ai tenté de le déstabiliser, de ne pas tomber inutilement parce ce que je lui aurais donné l'opportunité d'inscrire un but facile. »

CSKA Moscou - Sparta Prague,  photo: ČTK
Cet échec a sans doute constitué le tournant du match. Impuissant et frustré, le légendaire coach russe Leonid Slutsky se balançait sur son banc de touche, d’avant en arrière, plus frénétiquement qu’à l’accoutumé, conscient du poids de ces buts concédés à domicile. La fin de match a été plus tranquille pour les partenaires de Bořek Dočkal qui se sont contentés d’endiguer les attaques moscovites…et qui auraient même pu s’imposer avec un peu plus de réalisme devant la cage du gardien international Igor Akinfeev. Avec ce résultat, les Tchèques sont pour le moment qualifiés pour la phase suivante à la faveur du nombre de buts marqués à l’extérieur. Mais pour entériner cette qualification, il leur faudra de nouveau sortir une prestation de haut niveau lors du match retour dans une semaine. Tiraillés entre défendre leur avantage et inscrire un but, les Pragois évolueront certainement sur le fil face à des Russes qui, eux, joueront sans aucun doute leur va-tout au stade de Letná. Une chose est sûre, la rencontre s’annonce passionnante et indécise. Vivement mercredi prochain !