Jan Hus omniprésent sur le petit écran des Tchèques
Après un téléfilm, une nouvelle série de documentaires consacrés au réformateur religieux Jan Hus, dont 600 ans se seront écoulés le 6 juillet prochain depuis la mort sur le bûcher, est actuellement diffusée sur le petit écran. Ce sera le premier grand thème de cette revue hebdomadaire de la presse tchèque. Autres sujets traités ces derniers jours dans les médias locaux : le projet d’instauration de quotas pour les femmes qui a été présenté par le Parti social-démocrate, le risque grandissant de pauvreté notamment pour les familles nombreuses, les écoles primaires d’arts musicaux qui constituent un phénomène tchèque tout à fait spécifique et unique en son genre, des volontaires pour assurer la sécurité dans certaines communes ou encore les festivals de musique en plein air.
« Très attendu, ce projet grandiose a d’abord attiré une grande attention des spectateurs qui allait cependant au fur et à mesure s’atténuant. Tandis que le premier épisode a été suivi par plus de 740 mille spectateurs, le second par près de 200 000 spectateurs de moins et cette tendance à la baisse s’est manifestée également avec le troisième épisode. Cela dit, la Télévision tchèque s’en déclare satisfaite. »
Cette fiction en trois parties n’est pas l’unique film qui est désormais consacré à Jan Hus. Le journal Mladá fronta Dnes informe également d’un nouveau cycle de films documentaires intitulé « La seconde vie de maître Jan Hus » qui est diffusé à partir de cette semaine sur le petit écran. Selon sa jeune réalisatrice, Petra Nesvačilová, il a pour ambition de montrer la transformation de la perception de Jan Hus au sein de la société dans le temps, ainsi que l’impact des manipuilations médiatiques. Il permettra, aussi, aux spectateurs de savoir « par quoi Hus a séduit le jeune Benito Mussolini, pourquoi il aurait été détesté par Jeanne d’Arc et est devenu le principal symbole de la propagande communiste anti-religieuse ».
Des quotas pour les femmes ?
Ce jeudi, le conseil législatif du gouvernement a donné son aval à une proposition d’amendement mettant en place des quotas obligatoires pour les femmes sur les listes électorales des scrutins législatif et régional. Celles-ci devraient dorénavant comporter au moins 40% des femmes. Parmi les nombreuses réactions à cette proposition parues dans la presse, nous avons retenue celle mise en ligne sur le site echo24.cz par Filip Nachtmann qui a écrit :« On peut s’attendre à ce que le projet qui est maintenant soumis au gouvernement, soit rejeté non seulement par l’opposition de la droite, mais aussi au sein de la coalition gouvernementale. D’autant plus, que le projet stipule des sanctions assez sévères pour le non respect de ses quotas. Selon le chef des chrétiens-démocrates, Pavel Bělobrádek, il s’agit d’un ‘ingeneering social’. Très critique à cet égard est aussi une autre formation gouvernementale, le mouvement ANO, tout comme le sont les partis de droite de l’opposition, TOP 09 et ODS. »
L’auteur de l’article rappelle que le Parti social-démocrate (ČSSD) a déjà précédemment imposé les quotas pour les femmes au sein de son propre parti. A rappeler aussi que les quotas pour les femmes ne trouvent pas non plus beaucoup de sympathisants au sein de la population tchèque.
Les familles nombreuses en risque de pauvreté
« Les conditions de vie des ménages tchèques » est le nom d’une recherche effectué par l’Office tchèque des statistiques, dont les résultats ont fait l’objet d’une analyse dans les pages du quotidien Právo. Résumant que ce sont les familles incomplètes et celles avec plusieurs enfants qui sont menacées par la pauvreté plus que d’autres catégories de la population, il constate :« Près d’un tiers des ménages avec enfants n’arrivent que difficilement à arrondir leurs fins de mois, faute de moyens financiers. En général, les familles nombreuses ont des revenus plus bas que celles qui n’ont pas d’enfants. Les plus vulnérables seraient les familes avec trois enfants ou plus, ainsi que les familles incomplètes... Selon les données statistiques ainsi recueillies, plus de 14% des enfants de moins de 18 ans sont alors menacés par la pauvreté en rapport avec des revenus familiaux insuffisants. A l’école, ces enfants seraient également plus souvent que d’autres groupes confrontés à des problèmes d’ordre relationnel ».
L’article publié dans le quotidien Právo indique en outre que près d’un million et demi de Tchèques seraient menacés par l’exclusion sociale. Ceci dit, la situation en Tchéquie dans ce domaine se présente meilleure que dans la plupart des pays européens.
Les écoles primaires d’arts musicaux pour enfants – une spécificité tchèque
On aime dire que les Tchèques font partie des nations les plus érudies dans le domaine de la formation musicale. Une des récentes éditions du quotidien Lidové noviny s’est penchée sur le rôle joué dans ce sens par les écoles primaires d’arts musicaux. C’est en effet dans ces écoles que près d’un tiers des enfants tchèques apprennent à jouer d’un instrument de musique. Leur tradition est longue, leurs racines remontant jusqu’au XVIIIe siècle. Pour en savoir plus, le journal a donné la parole à l’enseignante à une de ces écoles, Bojana Kljuničová, qui a confirmé :« Le dicton qui veut que ‘tout Tchèque est musicien’ est toujours valable. Dans le pays, la formation musicale et artistique qui est devenue une partie intégrante de la vie quotidienne, jouit en effet d’une longue tradition. Le système local des écoles primaires d’arts musicaux est unique, irremplaçable et tout à fait unique dans le contexte mondial... Un pareil système existe dans les pays de l’ex-bloc de l’Est, il est vrai, mais nulle part, le réseau de ces écoles n’est si dense. Un autre trait spécifique et très utile, c’est que dans le cadre de cette formation artistique élémentaire, nous offrons, outre la musique, également d’autres disciplines, arts plastiques, danse, chant, créations dramatique et littéraire. »
Selon l’enseignante interrogée, comparé au système local, aucun système étranger d’écoles primaires d’arts musicuax n’a atteint un tel niveau de la maîtrise économique, organisationnelle, pédagogique et artistique. A l’heure actuelle, il existe en République tchèque, au total, 486 écoles de ce type qui sont fréquentées par plus de 240 mille élèves.
Des volontaires de sécurité dans les rues des villes tchèques
Peu après les vacances d’été, on pourra voir dans les rues des villes et communes tchèques, à côté des agents de police et des gendarmes, des volontaires de sécurité. Cette information a été fournie par le quotidien Právo qui a à ce sujet précisé :« Leur recrutement, organisé par les mairies, est soutenu par des subventions du Ministère de l’Intérieur. Un volontaire de sécurité ne recevra pas de rémunération, ne portera pas d’uniforme et ne bénéfiiera d’aucune compétence. Son rôle consistera à surveiller, par exemple, les passages pour piétons devant les écoles, aider à chercher des personnes disparues, diffuser des informations de la police, participer à des actions préventives. Finalement, c’est à chaque commune ou à chaque ville de décider du contenu de son activité. »
Les Tchèques aiment les festivals de musique en plein air
L’arrivée de la saison estivale va en Tchéquie de pair avec la traditionnelle saison des festivals de musique en plein air. L’un des plus populaires, Rock For People, a d’ailleurs débuté ce jeudi dans la ville de Hradec Králové, donnant ainsi le coup d’envoi à la série d’événements musicaux dont le pays sera au cours des mois à venir le théâtre. Pour l’auteur d’une note mise en ligne sur le site aktualne.cz, c’est une occasion de constater que les festivals en plein air jouissent en Tchéquie d’une popularité hors du commun. Et de préciser :« A l’instar des années précédentes, on verra se dérouler sur le territoire de la République tchèque une cinquantaine de festivals, une quantité qui ne répond guère à la puissance de l’industrie de musique locale. L’explication en est simple : les Tchèques ont un goût particulièrement prononcé pour ces fêtes de musique où ils peuvent se régaler et qui attirent même les gens qui, au cours de l’année, ne dépensent pour la musique ne serait-ce qu’une couronne. »
Pour maintenir cet intérêt, les organisateurs doivent naturellement inventer chaque année des nouveautés. Or, cette année, c’est le rétro qui sera privilégié dans une grande partie des festivals en plein air qui se dérouleront en République tchèque, avec l’accent mis sur la musique des années 1990.