Le Mondial de hockey arrive enfin !
Onze ans après, le championnat du monde de hockey sur glace revient en République tchèque. L’événement sportif le plus attendu de l’année dans le pays, qui s’annonce une nouvelle fois comme un grand succès populaire, débute ce vendredi à Prague et à Ostrava. Et malgré la date du 1er mai, la Reprezentace ne chômera pas pour son entrée en matière dans le tournoi, puisqu’elle sera opposée à la Suède, autre prétendant traditionnel au titre. L’équipe de France, qui avait été une des agréables surprises du Mondial l’année dernière, évoluera elle aussi à Prague dans une poule très costaude en compagnie notamment, outre la République tchèque et la Suède, du Canada de Sidney Crosby.
Aux dernières nouvelles, environ 70% des billets pour les soixante-quatre rencontres inscrites au programme des dix-sept jours de compétition ont été vendus. Au total, les organisateurs espèrent attirer plus de 600 000 spectateurs et ainsi établir un nouveau record d’affluence.
Une chose est bien entendu d’ores et déjà acquise : les sept matchs de poule de la République tchèque, y compris celui contre la France le jeudi 7 mai, se joueront à guichets fermés et devant plus de 17 000 spectateurs dans l’O2 Arena construite spécialement pour le précédent Mondial à domicile en 2004. A l’époque, Jiří Šlegr avait été un des héros malheureux de l’équipe éliminée prématurément. Le défenseur tchèque se souvient de l’ambiance qui avait régné dans le pays et de l’énorme pression que lui et ses partenaires avaient alors ressentie :« C’est difficile. Le public est derrière vous constamment. En 2004, nous avions gagné tous nos matchs de poule et avions finalement été éliminés en quarts de finale aux tirs au but par les Etats-Unis, alors que nous avions mené 2 à 0. Mais dans l’euphorie, avec une salle pleine, des gens qui sautent dans les tribunes et vous poussent à toujours aller de l’avant, ce n’est toujours évident de garder la tête froide. Vous tentez certaines choses et faites parfois des erreurs que vous ne feriez pas dans un autre match. Il faut savoir gérer. En même temps, ce sont des moments uniques dans la carrière d’un joueur. C’est aussi pour ces moments-là que vous faites ce métier. Jouer un Mondial devant son public est quelque chose de fantastique. »
Des Bleus ambitieux eux aussi
Cette chance, les joueurs français l’auront dans deux ans, la France ayant été retenue pour co-organiser le Mondial 2017 avec l’Allemagne. L’année dernière en Biélorussie, après avoir battu notamment le Canada, la Slovaquie et emmené la République tchèque jusqu’en prolongation pour une courte défaite (4-5) en phase de poule, les Bleus étaient parvenus à se qualifier pour les quarts de finale. Cette année, c’est de nouveau avec ambition que les Français attaquent ce Mondial tchèque. Dimanche, après trois défaites consécutives, deux fois contre l’Allemagne et une autre contre la Suisse samedi, ils ont achevé leur préparation par une victoire contre ces mêmes Helvètes (6-5) à Lyon. Un résultat très encourageant selon le sélectionneur Dave Henderson :« On l’a vu ce soir, les Suisses ont marqué les premiers, mais nous sommes revenus pour mener 4 à 1. Il y a deux ou trois ans, nous n’en aurions pas été capables. C’est grâce au talent des joueurs, mais aussi à la confiance qu’ils ont emmagasinée dans les Mondiaux précédents. Dans l’ensemble, je suis assez satisfait de notre préparation avec une progression et une montée en puissance depuis la première semaine. On voit des actions offensives très intéressantes avec des sorties et des entrées en zone propres et de beaux buts. La défense a bien fonctionné pendant les huit matchs de préparation, à l’exception peut-être de ce soir avec quelques erreurs d’inattention. Et puis nous n’avons peut-être pas tué le match quand nous aurions pu. »
L’analyse du coach d’origine canadienne était partagée, avec d’autres mots, par le capitaine de l’équipe de France, Laurent Meunier :« C’était un bon match de préparation dans le sens où il y a eu des erreurs avec certaines choses à corriger, mais il y a eu aussi pas mal de positif. Après, même si c’est toujours mieux de gagner pour la confiance, peu importe le résultat. Le championnat du monde, ce sera quelque chose de complétement différent avec une autre intensité et un tout autre environnement. Nous avons un peu plus d’expérience et nous savons que ce sera encore plus dur, mais je pense que nous serons prêts pour ces matchs. »
La France effectuera son entrée en matière contre l’Allemagne samedi après-midi prochain pour enchaîner, dès le lendemain soir, par un deuxième match de nouveau contre la Suisse, soit deux des équipes a priori les plus dans ses cordes dans sa poule avec la Lettonie et le Danemark. Une distribution des cartes évidente et dont est bien conscient l’ancien attaquant du Sparta Prague, Yorick Treille, qui revient en République tchèque dans un pays qu’il connaît particulièrement bien (cf. http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/hockey-la-saga-des-freres-treille-au-sparta-prague et http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/hockey-la-saga-des-freres-treille-au-sparta-prague-2e-partie#0):
« Nous avons bien travaillé les deux premières semaines. Le groupe a été très fatigué en Allemagne après la préparation, et là, nous commençons à sortir la tête de l’eau au niveau physique. Ça commence à être un peu mieux au niveau des jambes. Mais le but du staff, des préparateurs physiques et des médecins est que nous soyons prêts le 2 mai pour notre premier match au Mondial. Nous avons hâte d’y être. Nous allons prendre match après match et essayer d’être compétitifs et de prendre des points contre tout le monde. Nous avons un gros début de tournoi avec l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, et je pense que nous y verrons un peu plus clair après ces trois premiers matchs. Nous savons que ce sera dur avec sept matchs de haut niveau à enchaîner en très peu de jours. Nous avons un groupe d’expérience qui sait comment ça va se passer. L’objectif premier sera donc d’abord d’assurer le maintien, mais on entend bien aller le plus loin possible. »Avec très probablement l’éternel Jaromír Jágr dans ses rangs, et de nombreux joueurs évoluant en NHL et KHL, la République tchèque aura, elle, de tout autres préoccupations que son maintien dans l’élite. Mais comme la France à son échelle, elle aussi voudra aller le plus loin possible, ce qui pour la Reprezentace à domicile ne signifie rien d’autre qu’un nouveau titre de champions du monde ou, au minimum, une place sur le podium. Un objectif et des ambitions sur lesquels nous reviendrons très prochainement dans nos émissions.