Accord de Minsk : la diplomatie tchèque satisfaite mais prudente
Le président ukrainien, Petro Porochenko, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président français, François Hollande, ainsi que le président russe, Vladimir Poutine, ont annoncé avoir trouvé ce jeudi un accord quant à la résolution du conflit ukrainien. Au terme de seize heures d’intenses discussions, un accord portant sur un cessez-le-feu, qui prendra effet le 15 février prochain, a donc finalement été signé. Le chef de la diplomatie tchèque, Lubomír Zaorálek, salue ce plan de paix mais préfère rester prudent.
« Je crois que l’on voit l’intérêt que portent les différentes parties à la négociation pour qu’une issue puisse être trouvée afin de changer la situation et créer les conditions propices pour mettre un terme à la violence. Je pense qu’il s’agit d’une tentative sérieuse, mais le moment décisif interviendra lorsque ce qui a été négocié prendra bien effet dans la zone territoriale dont il est question. »
Le cessez-le-feu, qui doit débuter dimanche prochain avec le retrait des armes lourdes le long de la ligne de front et la création d’une zone tampon large de près de 70km, est le fruit de difficiles négociations, le président ukrainien Petro Porochenko estimant longtemps « inacceptables » certaines conditions voulues par Moscou. L’issue de ces pourparlers était donc incertaine mais mercredi soir, à la télévision, le ministre des Affaires étrangères, Lubomír Zaorálek voyait au moins d’un bon œil le fait que les différentes parties se parlent :
« Je crois que la bonne nouvelle, c’est que l’on négocie. J’ai précédemment fait savoir que c’était une bonne chose que la visite à Moscou de chancelière allemande Angela Merkel et du président français François Hollande avait été une bonne chose. Lors de la dernière délibération du conseil des ministres européens des Affaires étrangères, il y a quelques jours, je faisais partie de ceux qui disaient que nous étions dans l’obligation d’être diplomatiquement encore plus actifs. »
Mercredi, Lubomír Zaorálek envisageait également la possibilité que cet accord inclue une opération de maintien de la paix sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) :« Dans le cas où l’accord de paix prévoie que la Russie accepte une mission de paix, qui opérerait par exemple sur place, alors je crois que nous devrions examiner avec intérêt cette possibilité, car nous connaissons l’Ukraine. Ce serait donc un défi pour nous. »
Le chef de la diplomatie tchèque estime ce jeudi que l’accord trouvé risque cependant de ne pas résoudre tous les aspects du conflit en Ukraine. Malgré la satisfaction d’avoir vu les négociations aboutir, la prudence reste donc le maître-mot à Prague.