Sommet de l’OTAN : la République tchèque approuve le renforcement des forces armées
Le sommet de l’OTAN, qui a réuni les 28 dirigeants de ses pays membres, s’est achevé ce samedi à Varsovie. Plusieurs questions ont été soulevées et négociées à cette occasion, dont notamment le renforcement des forces armées en Afghanistan et à l’est de l’Europe. La République tchèque s’est alignée sur ces points, ainsi que sur une éventuelle participation de l’Ukraine ou de la Géorgie à l’Alliance atlantique. Certains se demandent déjà s’il ne s’agit pas là d’un début d’une nouvelle guerre froide.
« Nous amplifions notre présence dans les Pays Baltes et en Pologne, mais il n’y a pas de doutes que c’est en réponse aux actions de la Russie en Ukraine. »
Lors de ce sommet, la délégation tchèque a notamment rencontré la délégation afghane et a promis son engagement non seulement en ce qui concerne la réparation de quatre hélicoptères afghans de fabrication russe par la société tchèque LOM à Prague, mais aussi à propos du maintien de ses troupes en Afghanistan pour les deux ans à venir. La République tchèque, qui avait déjà approuvé il y a quelques mois de cela une contribution de 40 millions de couronnes (environ 1,5 million d’euros), a l’intention d’envoyer 270 soldats sur place en 2017, puis 250 en 2018. Le ministre de la Défense, Martin Stropnický, a indiqué quel serait le rôle des troupes tchèques en Afghanistan :
« Nous allons assurer la surveillance de la base de Bagrâm, et nous allons également être présents à l’aéroport de Kaboul, où nous allons intégrer l’équipe de l’unité des soins de l’hôpital de campagne. Nous allons également y participer à l’entrainement des pilotes afghans. »A propos de la question du soutien à l’égard de l’Ukraine, l’OTAN a fait savoir que même si son adhésion au traité de l’Atlantique nord semblait encore lointaine, le renforcement des troupes armées sur son territoire devrait être de plus en plus intense, comme l’a expliqué le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg :
« Une Ukraine indépendante, souveraine et stable, où règnent la démocratie et l’Etat de droit, est essentielle pour la garantie de la sécurité euro-atlantique. »
Dans ce sens, le ministre tchèque des Affaires étrangères, Lubomír Zaorálek, a indiqué que la République tchèque comptait également augmenter le budget consacré à la défense nationale. Lubomír Zaorálek a indiqué par la suite :
« Lors des différents discours que nous avons entendu, les chefs des Etats européens se sont mis d’accord sur la nécessité de montrer leur capacité à se protéger et à dissuader toute personne qui pourrait être un danger potentiel. Cela a trait évidemment aux évènements qui se déroulent dans la région orientale. Mais il a notamment été dit que l’Alliance ne veut faire peur à personne, ne veut représenter une menace pour quiconque. Nous sommes prêts donc à dialoguer, et donc même avec la Russie. »Dès la fin du sommet, le président de la République tchèque, Miloš Zeman, a déclaré aux journalistes présents que « le maintien d’un dialogue avec la Russie était une nécessité. » Face à ces mesures, le président russe Vladimir Poutine considère de son côté que ce sommet de l’OTAN était « une impulsion vers la mise en place d’autres armements » aux frontières des pays membres de l’Alliance atlantique nord.
L’unité des pays membres semble être le mot d’ordre qu’il faut retenir de ce sommet, comme le souligne le président de la commission parlementaire pour la défense, David Kádner, qui considère que ces mesures prises ne sont pas intervenues uniquement pour contrer une menace russe :
« Maintenant, tout dépendra de la façon dont la Russie va accepter ces mesures. Il est important qu’il y ait à l’heure actuelle une unité entre l’OTAN et l’Union européenne, qu’elles avancent dans la même direction. Si j’ai bien compris, les pays membres veulent au final continuer à communiquer avec la Russie. Evidemment, je crois que ces mesures ne sont pas prises contre la Russie, mais pour la sécurité de l’Europe et du monde. »Mis à part les points évoqués, les pays membres de l’OTAN ont également reconnu la nécessité de se défendre face à la menace cybernétique. De plus, l’OTAN compte nouvellement mettre en place des opérations navales en mer Méditerranée, afin de lutter contre les passeurs de migrants. Quant au groupe de Visegrád, il compte également mettre en place dans les Pays baltes une unité rotative par pays de 150 soldats sur une durée d’un an.
La prochaine réunion en vue d’un dialogue entre les pays membres de l’OTAN et la Russie aura lieu ce mercredi 13 juillet à Bruxelles. L’OTAN a notamment convenu de la prochaine date de son sommet, qui devrait se dérouler l’année prochaine, et ce après les élections présidentielles américaines.