Le ministre de la Défense critiqué après sa fin de non-recevoir à l’OTAN
La République tchèque est réticente à accueillir des troupes de l’OTAN sur son sol pour répondre à la situation de crise en Ukraine. L’opinion du ministre de la Défense fait des vagues jusqu’en dans les rangs de son gouvernement et Martin Stropnický a dû rapidement mettre de l’eau dans son vin. Dans un texte voté ce mardi à son initiative par les députés, la Chambre basse du Parlement assure que Prague tiendra ses engagements à l’égard de l’organisation militaire atlantiste.
Parce qu’il a déclaré que la République tchèque n’était pas prête à soutenir la présence de troupes de l’OTAN sur son sol, eu égard à son histoire complexe, Martin Stropnický est dans l’œil du cyclone. Le chef des armées tchèques a beau nuancer ces propos et accuser un journaliste de l’agence Reuters de les avoir déformés, une grande partie de la classe politique lui est tombé dessus. A commencer par le Premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka, qui a rapidement annoncé que l’opinion du ministre de la Défense n’était pas la position officielle de son gouvernement :
« Je pense qu’un diplomate expérimenté tel que M. Stropnický ne devrait pas se laisser aller à de telles erreurs de communication et faire surgir des thématiques virtuelles qui n’ont aucun soutien au gouvernement et aucun lien avec ce qui se joue au niveau gouvernemental. »
Pour Bohuslav Sobotka, la présence de troupes de l’OTAN et l’occupation de la Tchécoslovaquie par les forces du Pacte de Varsovie ne sont en rien comparables. Aussi, la République tchèque serait prête à jouer son rôle dans le cadre de l’organisation atlantiste dont elle est membre depuis quinze ans. Si Martin Stropnický ne dit désormais plus le contraire et affirme comprendre des pays comme la Pologne qui acceptent sans réserve les plans de l’état-major de l’OTAN consistant à montrer les crocs face à la Russie. Mais le ministre continue à penser que le moment n’est pas opportun en ce qui concerne la République tchèque :« Pour la sécurité de la République tchèque, il n’est pour l’instant pas nécessaire que des soldats de l’alliance y soient dispatchés. Si la situation en Ukraine venait à empirer de quelque façon que ce soit, chose que personne ne peut prévoir à l’heure actuelle, cela changera la donne et nous évaluerons alors le problème avec les partenaires de la coalition. »
C’est plus précisément la possibilité que les soldats de l’OTAN soient stationnés « à long terme » sur le sol tchèque qui turlupine Martin Stropnický, lequel faisait effectivement référence à l’occupation soviétique de la Tchécoslovaquie longue de 23 ans. Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’alliance militaire atlantique, n’exclut en tout cas pas une présence prolongée de ces troupes, pour le moment prévue jusqu’à la fin de l’année, dans les pays d’Europe centrale et orientale :
« Nous allons continuer à renforcer la sécurité avec des exercices, des plans de défense et un déploiement approprié de nos armées. »Cherchant à calmer le jeu, le ministre de la Défense a soumis ce mardi à l’approbation des députés un texte qui assure que la République tchèque est disposée à remplir ses engagements dans le cadre de l’OTAN. Majorité et opposition se sont retrouvées sur cette proposition qu’elles ont validée. Les communistes, opposés à la participation du pays à l’organisation atlantiste, ont pour leur part voté contre.