La francophonie, un réseau supplémentaire de solidarité et d’échanges
Dans le cadre des Journées de la francophonie, qui se sont déroulées tout au long du mois de mars en République tchèque, la remise des prix aux lauréats du concours de la francophonie a eu lieu jeudi dernier au palais Czernin, siège du ministère des Affaires étrangères. Environ vingt élèves d’écoles primaires, de collèges et de lycées de toute la République tchèque qui apprennent le français ont été récompensés pour leur œuvre artistique, qui n’avait qu’une consigne au départ : utiliser au moins trois mots d’une liste contenant une dizaine de mots français, comme charivari, zigzag ou hurluberlu. Deux doctorants ont également été récompensés du prix Gallica pour leurs thèses soutenues dans des départements universitaires de français et de langues romanes en République tchèque. A l’occasion de cette remise des prix, placée sous le patronat de plusieurs pays membres de la francophonie et de l’Institut français de Prague, Radio Prague a rencontré le conseiller culturel à l’ambassade de France et directeur de l’Institut. Olivier Jacquot nous a donné plus de détails sur cet événement qui marque aussi le 15e anniversaire du statut d’observateur de la République tchèque au sein de la francophonie.
Quels sont les pays de la francophonie qui ont contribué à cet événement ?
« On a essayé d’associer tous les pays qui ont une représentation ici à Prague, c’est-à-dire les trois pays d’Afrique du Nord, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Même si l’Algérie ne fait pas partie officiellement de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), elle y a participé elle aussi. Ce sont des pays d’Europe centrale comme la Roumanie ou la Moldavie. Et puis ce sont aussi les pays où le français est la langue de communication et de partage. Je pense à la Suisse, au Canada, à la Belgique, et puis aussi un tout petit peu à la France. »« Nous souhaitons surtout que la francophonie ici, ne soit pas confondue avec la France. Il faut que l’on ait conscience que cette communauté francophone de 220 millions d’habitants est présente sur tous les continents. Ce qui fait sa diversité et sa richesse, c’est précisément le fait qu’elle soit partout. Et apprendre le français, ce n’est pas seulement pour les relations bilatérales, c’est aussi tout simplement parce que, aujourd’hui, l’avenir de la francophonie est en Afrique, en Afrique du Nord, en Afrique noire, au Moyen-Orient. Il l’est aussi dans un certain nombre de pays d’Asie du Sud-Est, dans lesquels la francophonie est importante. Puis il l’est, on le dit aussi très simplement, dans une région comme le Caucase, où la Géorgie et l’Arménie font partie de la francophonie. C’est vraiment la diversité que l’on veut mettre en exergue. »
Quel a été le rôle de l’Institut français de Prague dans le cadre de cet événement ?
« Nous souhaitons d’abord octroyer les prix avec d’autres ambassades, nous avons largement participé à l’organisation du concours, et puis surtout nous faisons la promotion. Car au-delà de ce concours, pendant des jours à l’Institut mais aussi dans pleins d’autres lieux, à Prague ou en province, puisque l’ambassadeur l’a rappelé, la francophonie se passe dans trente villes de République tchèque. Nous faisons la promotion de tous ces événements, de natures très diverses, que ce soit cinématographique, purement artistique ou culturel. Le rôle de coordination qui est le nôtre, il se fait dans une optique où on ne veut mettre personne à l’écart et où on veut remercier surtout tous ceux qui y contribuent. Et la partie tchèque évidemment est très importante, puisque le concours d’aujourd’hui se fait ici au ministère des Affaires étrangères, mais il se fait aussi avec le ministère de l’Education nationale. »
Terminons avec les paroles de l’ambassadeur de France en République tchèque, Jean-Pierre Asvazadourian, qui n’a pas manqué de s’adresser aux jeunes lauréats de cette année :
« Je veux aussi rappeler dans ces lieux chargés d’histoire que la francophonie, c’est aussi une des réponses possibles face au défi de la globalisation. Comprenez bien donc notre conception de la francophonie. Il ne s’agit pas d’une citadelle assiégée, d’un conservatoire clos pour se protéger des mutations du monde. Il s’agit de s’engager pour les valeurs auxquelles nous croyons : le multilinguisme, la diversité culturelle, le respect et le dialogue des cultures. Quant à vous, chers lauréats, connaître le français, ce n’est pas uniquement accéder aux plaisirs de l’esprit, de se laisser porter par les mots. C’est un atout majeur pour réussir un excellent investissement, pour votre avenir académique et professionnel. C’est aussi une chance : la chance de communiquer par-delà les frontières dans une communauté francophone de 220 millions de personnes, plus d’un demi-milliard en 2050. »