Violence dans les stades : après les débordements du week-end, une nouvelle législation réclamée
Le dernier week-end de football en République tchèque a été marqué par de graves incidents causés par les supporters à la mi-temps du match entre le Baník Ostrava et le Sparta Prague comptant pour la 21e journée du championnat. Ce n’est cependant pas la première fois que les hooligans occupent le devant de l’écran. Du coup, les autorités souhaitent réagir en adoptant une nouvelle législation pour lutter plus efficacement contre la violence dans les stades.
Sièges arrachés, fumigènes et pétards lancés, charges des forces de l’ordre dans les tribunes, coups de matraque, crânes rasés ou visages cagoulés hurlant insultes et chants racistes, deuxième mi-temps retardée d’une vingtaine de minutes par l’arbitre avant de reprendre dans la confusion : ce énième Baník – Sparta de l’histoire n’a pas dérogé à l’histoire de ces dernières années. Violence, vandalisme et haine ont prévalu sur tout le reste. Et tant pis pour les papas qui avaient emmené leur fiston…
Comme souvent dans la réaction plus que dans l’action, les dirigeants du football tchèque ont rapidement manifesté leur ras-le-bol d’un fléau, le hooliganisme, toujours bien vivant en République tchèque. Dès lundi, responsables de la fédération, du gouvernement ou encore du comité olympique tchèque se sont donc réunis pour réfléchir à une nouvelle législation permettant de lutter plus efficacement contre la violence dans les stades.
« Avant cela, il nous faudrait d’abord investir dans la sécurité de nos stades, dont certains ne sont plus adaptés, et faire en sorte qu’ils soient plus accueillants. C’est un investissement indispensable mais rentable à plus long terme avec des affluences plus importantes. »Président de la Fédération tchèque de football, Miroslav Pelta a été la cible de nombreuses critiques ces derniers jours. Lui comme d’autres se dit néanmoins partisan de l’adoption d’un système à la hollandaise ou à la belge, où l’identité des supporters est inscrite dans une base de données. Un système relativement onéreux qui permet cependant aux clubs d’empêcher l’accès à leurs stades des éléments jugés trop violents, récidivistes ou ayant déjà fait l’objet de mesures judiciaires.
Par ailleurs, la nouvelle loi souhaitée permettrait à la police d’être présente dans les stades. A l’heure actuelle, celle-ci, dont les membres sont placés en réserve à l’extérieur des enceintes, doit attendre que l’ordre lui en soit donné pour intervenir. Le ministre de l’Education, de la Jeunesse et des Sports, Marcel Chládek, souhaite que cela change :
« Nous voulons effectivement discuter avec le ministre de l’Intérieur de la présence de la police dans les stades pour les matchs classés à risques. Si cela avait été le cas à Ostrava ce week-end, les débordements dont nous avons été témoins ne se seraient très probablement pas produits. »
En attendant l’adoption éventuelle d’une nouvelle législation, les clubs eux-mêmes pourraient d’abord grandement contribuer à améliorer la situation, comme le reconnaît le ministre Chládek :« La législation en vigueur n’est pas appliquée, c’est pourquoi j’appelle tous les organisateurs de matchs de football à faire preuve de moins de tolérance. Je comprends que les clubs aient besoin de remplir leur stade, mais je pense qu’il vaut mieux se passer de 500 hooligans pour ensuite accueillir 3 000 spectateurs de plus qui viennent au football par plaisir et non pas pour se battre. »
Le prochain match considéré à risques de la Gambrinus Liga opposera ce week-end les Bohemians Prague à Ostrava. Et pour ce nouveau rendez-vous avec un club de la capitale, la fédération envisage d’interdire le déplacement des supporters du Baník. A la réflexion, sans doute pas la plus mauvaise solution parmi toutes celles envisagées.