Euro 2016 – Tirage au sort : du lourd pour les Tchèques
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Tchèques n’ont pas été vernis. Effectué à Nice dimanche, le tirage au sort de la composition des groupes de qualification pour le championnat d’Europe 2016 de football n’a pas été particulièrement clément avec eux. En compagnie des Pays-Bas, de la Turquie, de la Lettonie, de l’Islande et du Kazakhstan, Petr Čech, Tomáš Rosický et leurs partenaires figurent en effet dans ce qui est assurément un des groupes parmi les plus relevés.
« Ce sera un bon tirage au sort si nous nous qualifions. Ce que je sais pour l’instant, c’est ce que ce sont des adversaires très costauds qui nous attendent. Il est évident que les Pays-Bas seront le grand favori du groupe. La Turquie est souvent imprévisible, mais il ne faut surtout pas oublier non plus l’Islande. C’est une équipe qui a fini deuxième de son groupe de qualification pour la Coupe du monde et qui a disputé les barrages. Il ne faudra donc pas la sous-estimer. D’un autre côté, je pense que nous avons nous aussi une équipe qui peut rivaliser avec tous ces adversaires et qui a le potentiel pour se qualifier. »
A priori, si l’on s’en tient au standing des différents pays composant le groupe A, derrière les Pays-Bas finalistes de la dernière Coupe du monde, Tchèques et Turcs devraient être appelés à se disputer la deuxième place, elle aussi directement qualificative pour la phase finale. En effet, pour la première fois, vingt-quatre équipes participeront à l’Euro 2016, soit huit de plus que lors des précédentes éditions. Du coup, outre les pays vainqueurs de chacun des neufs groupes, les neuf deuxièmes sans oublier le meilleur troisième, tous qualifiés, les huit autres troisièmes de groupe restants disputeront des barrages pour déterminer les quatre dernières équipes qui feront le voyage en France en juin 2016. Autant dire que la phase finale dans sa nouvelle formule concernera pratiquement la moitié du continent européen, et une éventuelle nouvelle absence de la République tchèque à un grand rendez-vous après deux Coupes du monde ratées (2010 et 2014) constituerait une sacrée désillusion. Si Pavel Vrba est bien conscient de tout cela, il n’en est pas moins resté très prudent dans ses commentaires après le tirage au sort et très respectueux des forces des deux pays qui, selon le sélectionneur, s’annoncent comme les principaux rivaux de la Reprezentace :« La Turquie est un grand pays de football. Pour avoir affronté comme entraîneur de Plzeň des clubs turcs à plusieurs reprises en coupes d’Europe, je sais que la passion qui entoure le foot fait de celui-ci un autre phénomène qu’en Islande. Mais cela n’enlève rien aux qualités de celle-ci. A mes yeux, c’est une équipe qui pourrait surprendre beaucoup de monde. Il y a quelques années, les Islandais ont participé à la phase finale du championnat d’Europe espoirs et aujourd’hui ils s’appuient sur cette génération de joueurs. Ce sera du solide, comme les autres équipes du groupe, mais cela n’enlève rien au fait que nous ne pouvons pas avoir d’autre objectif que la qualification. »
A la vue de la composition des autres groupes, la République tchèque aurait pu légitimement espérer un tirage au sort un peu plus clément. Mais la réalité, comme l’a encore cruellement démontré la dernière campagne éliminatoire pour la Coupe du monde, est que la Reprezentace n’a désormais absolument plus rien de l’ogre européen qu’elle était au début et au milieu des années 2000, quand elle se qualifiait par exemple pour l’Euro 2004 en finissant devant des Pays-Bas qu’elle retrouvera prochainement. Bien au fait des possibilités limitées qui sont celles aujourd’hui du football tchèque, Pavel Vrba n’a pas trop voulu entrer dans ce type de considérations :
« On aurait pu mieux tomber, c’est sûr, mais cela aurait pu être pire aussi, notamment quand je vois le groupe I avec le Portugal, le Danemark et la Serbie. De toute façon, dans le football international, et plus encore en Europe, le niveau des équipes évolue parfois très rapidement d’une phase de qualification à une autre et selon les générations de joueurs. Dire qui est plus fort ou plus faible n’a plus vraiment de sens. Regardez où en sont des pays comme la Belgique ou la Bosnie-Herzégovine… Qui aurait pensé qu’ils seraient là où ils sont aujourd’hui il y a quelques années de cela ? »
On ne saurait trop dire où en sera la République tchèque en 2016, mais comme son nouveau sélectionneur, médias et le public attendent qu’elle soit bien présente en France (http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/la-france-nouvelle-priorite-du-foot-tcheque).