La pénombre des Frères Orff
Bratři Orffové et « Šero » ou Les Frères Orff et leur album intitulé « Pénombre » ont remporté, cette semaine, le prix Apollo décerné depuis trois ans par l’association regroupant les critiques musicaux tchèques. Groupe de Krnov, en Moravie du Nord, les Frères Orff ont été récompensés pour ce qui a été considéré comme meilleur album sorti en République tchèque en 2013. Présentation.
Ils ne sont pas totalement inconnus du public tchèque, mais celui-ci les avait (presque) oubliés. Et pour cause : le premier et jusqu’alors dernier album des Frères Orff remontait à 2005. A l’époque, « Bingriwingri » n’était cependant pas passé inaperçu. Mélange de folk, de jazz et de downtempo, une musique électronique au rythme lent, l’album avait déjà constitué un petit événement sur la scène alternative tchèque. Il a donc fallu attendre huit ans pour retrouver le groupe avec ce nouvel album « Šero », dont les treize chansons, qui ont pour thème central l’errance et la recherche du « moi » dans la jungle de la civilisation, sont disponibles gratuitement sur Internet. Et même ceux qui ne sont pas tchécophones ne manqueront pas, à l’écoute, de reconnaître que tout cela ne manque pas de poésie, une poésie qui a pour cadre la région envoûtante de la Haute-Silésie … Voici deux de ces chansons : « Do hlavy » - « Dans la tête » - et « Sůl z Krnova » - « Le sel de Krnov »… Leur musique et leurs textes le laissent transparaitre : Bratři Orffové et leur chanteur Ivan Gajdoš sont ou donnent l’impression d’être de timides rêveurs dont on affirmerait même presque qu’ils manquent un peu d’énergie pour pouvoir réaliser leurs rêves. C’est pourtant bien l’ambition et le genre très personnel de leur disque qui ont plu à la critique.
Toutefois, il faut le dire aussi, « Šero » ne plaît pas forcément à tout le monde. Certains trouvent l’ensemble trop monotone, trop naïf, pas assez surprenant… Eux non plus n’ont sans doute pas tout à fait tort. Mais c’est là le propre de la critique d’être souvent partagée c’est alors au public qu’il revient de juger. On vous laisse donc juges…