Extension du système de péage pour les poids lourds : un drôle de compromis
La fin de l’année approche et avec elle, la fin très probable du gouvernement intérimaire. Aussi, différents acteurs s’empressent de faire passer toutes sortes de lois, amendements ou projets. L’approbation, ce mercredi, du projet d’extension du péage électronique pour les véhicules d’un poids total autorisé en charge supérieur à 3,5 tonnes sur la totalité des routes de première catégorie, vient s’ajouter à la liste.
« Selon l’une des variantes, l’extension ne devait concerner que certains segments des routes de première catégorie, 1000 km au total environ, afin de maximiser les revenus. Nous avons décidé d’élargir le péage à toutes les routes de première catégorie, mais il était aussi question de mettre en place un péage sur l’ensemble des communications, à savoir sur une partie ou même sur la totalité des routes, y compris celles de deuxième et de troisième catégorie. »
Actuellement, et depuis 2007, seuls les autoroutes, les voies rapides et quelque 180 km de routes de première catégorie sont payants. Cette nouvelle mesure, qui devra néanmoins être ratifiée par le prochain cabinet, entrera en vigueur après 2016 lorsque le contrat avec la société Kapsch, chargée de la gestion du système de péage électronique, arrivera à terme.
Tomáš Neřold estime cependant que le projet, qui contient entre autres les modalités d’un appel d’offres pour le nouveau fournisseur du système électronique, doit être adopté au plus vite :« Nous devons définir le plus rapidement possible la forme que prendra le péage après 2016, car nous devons avoir suffisamment de temps pour préparer le lancement du système. »
Martin Felix, de l’union des transporteurs Česmad Bohemia, apprécierait quant à lui une variante plus rentable à court terme :
« Selon nos calculs, le péage devrait se rapporter au maximum à 1000 km de routes de première catégorie, de sorte que les dépenses liées à l’extension du système ne dépassent pas les revenus et qu’il y ait un bénéfice. »
Si les transporteurs s’opposent à toute extension de péage qui renchérit leurs services, d’autres voix souhaitent au contraire un élargissement du réseau routier payant. Selon Pavel Přibyl, représentant de l’association écologique Dopravní federace (Fédération des transporteurs en français) qui se focalise sur le développement durable dans le domaine des transports, cette variante entraînera un transfert de la circulation des poids lourds sur les plus petites routes de deuxième et de troisième catégorie. Outre la détérioration de ces voies de communication, il s’agit d’un principe : le péage ne devrait pas uniquement être envisagé sous l’angle des ressources budgétaires qu’il peut rapporter, mais plutôt comme un régulateur du trafic automobile.La question d’une taxation ultérieure du transport routier est délicate. D’autant plus que malgré les 9 milliards de couronnes (soit près de 330 millions d’euros) prélevées annuellement à travers ce système de péage, les routes tchèques ont la réputation d’être parmi les plus chères en Europe alors même qu’elles sont souvent dans un état calamiteux.