Le nouvel Ambassadeur de France revient à Prague en terre connue

Jean-Pierre Asvazadourian, photo: Eduardo Viner / Site officiel de l'Ambassade de France

Pierre Lévy devenu directeur de l’Union européenne au ministère des Affaires étrangères, c’est Jean-Pierre Asvazadourian qui lui a succédé au poste d’Ambassadeur de France en République tchèque. A l’occasion de sa prise de fonctions, celui qui était il y a peu encore ambassadeur en Argentine a reçu Radio Prague au palais Bucquoy, siège de l’ambassade. Avant sa diffusion dans son intégralité le 28 octobre prochain, nous vous proposons une première partie de cet entretien. Dans celle-ci, Jean-Pierre Asvazadourian évoque le souvenir de ses premières années de diplomate à Prague au début des années 1990, dans une Tchécoslovaquie alors en pleine transition démocratique.

Jean-Pierre Asvazadourian,  photo: Eduardo Viner / Site officiel de l'Ambassade de France
« C’est un moment à la fois passionnant et émouvant. Pour un diplomate, revenir dans un pays après une période importante, vingt ans, est une expérience que l’on attend avec impatience et curiosité. D’autant plus que ma première expérience s’est passée à un moment qui était un moment historique pour ce pays et pour l’Europe. Et comme jeune diplomate, comme jeune Européen, les sensations, les impressions que j’ai retirées de mon premier séjour avaient été particulièrement fortes, particulièrement marquantes. »

Plus concrètement, quels souvenirs gardez-vous de cette période effectivement riche pour la Tchécoslovaquie et pour l’Europe en général ?

« Je suis arrivé dans les tout premiers jours de 1990, donc effectivement très peu de temps après la Révolution de velours, très peu de temps après des changements qui étaient intervenus aussi dans d’autres pays européens. Je suis donc venu ici aussi avec un sentiment d’intérêt passionné mais également d’émotion parce que, comme jeune diplomate et comme jeune Français, j’ai assisté à ces transformations profondes qui touchaient l’Europe avec un intérêt de premier plan. Je pense que nous avons tout de suite eu conscience que ces événements étaient des événements qui allaient nous concerner, qu’ils concernaient aussi la France et les pays de cette partie de l’Europe. Je crois que je suis vraiment arrivé dans cet esprit-là et l’impact était vraiment très fort. Cela s’est maintenu jusqu’à la fin de mon séjour, car effectivement j’y suis resté jusqu’à la fin de l’année 1993. C’étaient des années de profondes transformations pour l’Europe et pour ce pays. »

En tant que jeune diplomate, qu’est-ce qui vous a attiré vers l’Europe centrale, vers la Tchécoslovaquie ?

Photo: Archives de Radio Prague
« Je me suis retrouvé dans cette aire géographique, car cela était depuis longtemps un domaine d’intérêt pour moi. Je suis entré au ministère des Affaires étrangères avec cet angle particulier qui était un concours dirigé vers la connaissance de l’Europe centrale et orientale. Parmi les langues que j’avais étudiées pour préparer ce concours, il y avait notamment le tchèque. Donc, je connaissais la Tchécoslovaquie. Je connaissais la culture tchèque qui m’est très proche et pour laquelle j’ai une grande passion et beaucoup d’intérêt. Venir justement dans ce pays prendre des fonctions de jeune diplomate, dans cette ambassade à ce moment, c’était effectivement une impression extrêmement forte par l’intérêt personnel que j’avais pour cette partie de l’Europe et en particulier pour ce pays. »

Comment s’est passé votre apprentissage de la langue tchèque ? Avez-vous entretenu sa pratique depuis vingt ans ?

« Mon apprentissage s’est passé académiquement. C’est une langue difficile pour un Français. Je l’ai apprise progressivement, aussi en faisant quelques séjours linguistiques ici et par l’intermédiaire de la littérature. Je suis un lecteur avide et c’est ainsi que j’ai découvert progressivement la littérature et la culture tchèques plus généralement. J’aime beaucoup la musique, et s’il y a un pays pour lequel la musique est essentielle, pour lequel elle est au cœur de sa culture, c’est bien ce pays. »

« Ensuite, ma carrière m’a conduit dans d’autres pays européens. Elle m’a conduit également hors d’Europe, et je me suis bien évidemment consacré au poste que j’occupais, mais j’ai toujours gardé un lien d’intérêt pour la culture tchèque. En étant ici, j’aurai désormais la possibilité quotidienne à la fois de pratiquer cette langue et de me familiariser avec les évolutions de la culture. Car la culture est quelque chose qui vit, qui se développe tous les jours à travers ses différentes formes. Et j’espère également profiter de cet élément qui est aussi un lien dans sa relation avec la France. »

Vous pourrez lire et écouter l’intégralité de cet entretien avec Jean-Pierre Asvazadourian, le nouvel Ambassadeur de France, à l’occasion d’une émission spéciale diffusée le lundi 28 octobre, jour de fête nationale en République tchèque.