Quel avenir pour la presse écrite ?
Pour cette revue de la presse, nous avons choisi, à une exception près, des sujets plutôt apolitiques, car la politique sera largement présente sur nos ondes et sur notre site très prochainement, autour des élections législatives anticipées. Nous vous présenterons donc, par exemple, quelques regards portés sur l’avenir de la presse écrite.
« La presse, telle un des piliers de la civilisation, est menacée, voire condamnée à disparaître, le rôle prépondérant incombant désormais aux médias électroniques, notamment sur Internet. Ainsi on ne saurait exclure une disparition prochaine d’une grande partie des périodiques imprimés ou leur transformation en des périodiques exclusifs destinés à de petits cercles d’intéressés. »
Mais la situation est-elle effectivement à ce point dramatique ? Plusieurs journalistes et experts ont cherché dans les pages du journal une réponse à cette question. Bien que quelques voix optimistes y retentissent prétendant qu’il s’agit aujourd’hui d’une situation analogue à celle qui avait déjà existé au moment de l’apparition de la télévision qui constitutait une menace pour la radio, des voix sceptiques prédominent dans cette polémique. Ondřej Štindl, journaliste et écrivain, estime :
« Je pense que tant que s’approfondiront les tendances actuelles, les quotidiens imprimés n’arriveront pas à survivre, notamment en raison du fait que la première et principale mission des quotidiens a disparu. A savoir celle de fournir des informations sur ce qui s’est passé la veille. En même temps, cette situation augmente énormément l’influence des grandes agences, ČTK, Reuters et autres, car ce sont justement leurs informations qui sont diffusées par Internet. »
Selon le journaliste Jiří Peňás, les journaux seront certainement engloutis par le chaos qui règne sur Internet. Cela se traduirait par une éventuelle suppression ou du moins par une transformation immense du travail journalistique. Pour Milena Bartlová, historienne d’art, la probable élimination du papier ne signifie pas forcément la fin d’un travail journalistique de haute qualité. Elle précise :
« La seule chance pour les journaux, c’est d’apporter des commentaires et des analyses bien fondés, politiques, économiques, culturels et autres. Je suis convaincue qu’il y aura toujours des gens qui s’intéresseront à ces choses-là. Ils ne les trouveront probablement pas sous forme imprimée, mais pourquoi pas sur Internet. »
Les slogans électoraux à dénoncer
La dernière édition de l’hebdomadaire Respekt a lancé de son côté une enquête parmi les membres de son équipe pour savoir quelles sont les promesses électorales les plus dangereuses parmi celles que proposent les partis qui ont une chance réelle d’entrer au Parlement. Pour Erik Tabery, rédacteur en chef du journal, ce sont les généralisations comme celle qui prétend que « celui qui est au chômage est un paresseux qui profite d’allocations sociales ». Le slogan « On va s’occuper de vous » s’inscrit selon lui dans la même logique. Petr Honzejk, lui, estime :« Ce que je trouve le plus dangereux, c’est qu’aucun thème ne domine ces élections. Je constate que tout est confus, sans contours précis, ce qui semble prédestiner la future politique qui sera mise en valeur au lendemain des élections... S’agissant des programmes proposés, ils ne sont pas en eux-mêmes dangereux, car, finalement, les politiciens ne les respectent jamais. »
Marek Švehla dénonce quant à lui le fait que ces élections soient dépourvues de toute dimension réformatrice « comme si personne ne voulait rien changer, se contentant de l’état des choses tel qu’il existe à présent ». Ce qui est donc aussi dangereux, c’est l’absence dans la campagne de thèmes qui devraient pourtant y figurer. Cela concerne, par exemple, la question des manifestations anti-rom qui sont ces derniers temps de plus en plus fréquentes. Et son collègue Honzejk de renchérir :
« C’est un vrai problème. La politique ne se penche pas sur des questions essentielles, car elle hésite à les définir. Mais la politique qui évite l’essentiel cesse d’intéresser les gens, car ils ont l’impression qu’elle ne les regarde pas, qu’elle passe à côté. »
Près de 500 000 appartements en Tchéquie sont inhabités
En République tchèque, on trouve à l’heure actuelle plus d’un demi-million d’appartements inhabités. Il y en deux fois plus qu’au début des années 1990, et cinq fois plus qu’il y a quarante ans. Le quotidien Mladá fronta Dnes a apporté dans ses pages économiques quelques précisions à ce sujet :« Il y a encore dix ans, on aimait prétendre que la République tchèque souffrait d’une pénurie de logements, tandis que maintenant, il y a plutôt lieu de parler de surplus. Au cours des vingt dernières années, près de 300 000 nouvelles maisons ont été édifiées, dont un certain nombre ont du mal à trouver des locataires. »
Les grandes villes disposent en moyenne de 8% de logements vacants, tandis que les villages, surtout ceux de petite taille, en possèdent souvent beaucoup plus. Le journal cite l’exemple du village Dražov, un village typique situé en Bohême du sud et dans lequel sur une totalité de 112 maisons, 74 seulement sont habitées, les autres servant pour la plupart à la récréation et aux loisirs de leurs propriétaires ou demeurant tout simplement abandonnées. Le plus grand nombre de maisons et de logements inhabités, et n’ont cependant pas d’usage récréatif, se trouve en Bohême centrale. Cela s’explique notamment par le fait que les jeunes préfèrent y construire une nouvelle maison plutôt que de rénover une de celles qui sont dans un état délabré et qui sont abandonnées. Le journal observe également :
« Une situation plus marquante encore existe dans la ville minière d’Ostrava, dans le nord du pays. Là-bas, on voit presque chaque jour des logements devenir inoccupés. L’explication de ce phénomène est simple : il n’y a pas de travail et les jeunes préfèrent se déplacer ailleurs. »
Une circulation plus sûre sur les routes tchèques
Comment roulent les chauffeurs tchèques ? Relax, un autre supplément de l’édition de samedi dernier du journal Lidové noviny, déjà cité, s’est penché sur ce thème. Il le replace dans un contexte mondial ce qui lui a permis de déjouer l’idée qui veut que les Tchèques conduisent mal et de façon excessivement agressive. L’auteur de l’article écrit :« Les chauffeurs tchèques roulent aujourd’hui mieux que dans le passé. A l’échelle mondiale, avec 7,6 accidents mortels pour 100 000 habitants par an, la République tchèque fait partie des pays avec un taux d’accidents de la route assez faible... Une autre preuve : au cours des trois premiers trimestres de cette année, près de 430 personnes ont trouvé la mort sur les routes nationales, ce qui est le bilan le plus positif depuis 1970. »
Le journal remarque que la fréquence d’accidents de la route varie traditionnellement selon les régions. Ainsi c’est la ville et la région d’Ostrava qui détiennent la triste primauté du nombre d’accidents, suivies de Prague, de la ville de Zlín, en Moravie du Sud, et de la région de Bohême du nord. Se référant aux statistiques de la Direction de la police, l’article confirme également que les femmes sont impliquées dans nettement moins d’accidents de la route que les hommes.