La campagne électorale qui démarre en douceur présage des accents plus durs
Cette nouvelle revue de la presse propose d’abord quelques observations concernant les élections législatives en otobre. La situation épidémiologique en Tchéquie en lien avec la couverture vaccinale de la population est un autre sujet traité. L’ex-président Václav Klaus envisage-t-il un retour en politique ? Une question que beauoup de journaux ont soulevée à l’occasion de son 80e anniversaire. Quelques mots enfin sur la confiance croissante des Tchèques dans les médias ou encore sur la présence nouvellement de l’enseigne Primark à Prague.
« Les élections législatives qui auront lieu en otobre ne seront pas importantes uniquement pour la Tchéquie », indique l’auteur d’un commentaire qui a été publié dans le journal en ligne Forum24.cz en rapport avec la campagne qui commence à s’ouvrir prudemment. Il explique :
« A l’automne, la société tchèque enverra également un signal vers l’étranger. Pour améliorer l’image du pays, il faudra un procédé d’épuration et un retour vers les principes démocratiques de l’administration de l’Etat. Cela concerne non seulement le domaine politique, mais aussi les médias et les autres sphères de la vie du pays. »
Le commentateur du site Novinky.cz remarque que le Premier ministre Andrej Babiš, chef du mouvement ANO, a devant lui un été très chargé, car les préférences de son mouvement ANO, à l’exception des dernières en date publiées jeudi, n’ont de cesse de baissser. « Cette baisse traduit une tendance durable, car elle a commencé l'été dernier », écrit-il. Selon lui, elle serait la conséquence de la gestion chaotique de la pandémie et de ses retombées économiques. Ses causes, parmi lesquelles se distingue le conflit d’intérêts de Babiš, sont pourtant multiples.
« Les élections législatives seront captivantes. Vont-elles marquer en Tchéquie un changement politique ou vont-elles prolonger la tendance Babiš ? », s’interroge un commentateur du site Aktualne.cz avant de souligner :
« L’espoir d’aboutir à un changement est grand, voire plus grand que jamais ces dernières années. Les coalitions d’opposition de centre et de droite Pirates-STAN et Spolu ont une chance de faire valoir leur force. D’autant plus qu’elles sont soutenues par la société civique et l’initiative Un Million de moments pour la démocratie. »
« Mener une campagne érudie, correcte et dépourvue de populisme, comme le font les deux principales coalitions d’opposition, est un défi difficile ». C’est ce qu’a souligné pour le magazine Respekt un expert reconnu en marketing avant de déplorer « l’absence de figures politiques fortes qui touche d’ailleurs l’ensemble de la scène politiqe locale ».
La situation sanitaire évolue favorablement, mais...
« Je souhaite que les gens puissent profiter pleinemen de cet été ». C’est par ces paroles que le Premier ministre Andrej Babiš s’est adressé aux lecteurs du journal électoral spécial du mouvement ANO avant de se féliciter de la bonne situation concernat l’épidémie de Covid-19. En réaction à son ton optimiste, le quotidien économique Hospodářské noviny a publié quelques observations liées à la vaccination :
« La vaccination en Tchéquie ne marche pas comme prévu. Son taux y est un des plus faibles à l’échelle de l’Union européenne, la moitié de la population seulement déclarant sa volonté de se faire vacciner. Les autres chiffres sont tout aussi éloquents : un tiers seulement des jeunes de moins de 29 ans se sont inscrits, tandis que 100 000 personnes âgées n’ont pas encore reçu le vaccin. On est donc encore loin de la couverture vaccinale espérée. »
A l’origine de cette situation, toujours selon Hospodářské noviny, l’incapacité du gouvernement et du coordinateur principal de la vaccination à motiver les gens. « Ce constat signifie que la pandémie pourrait nous accompagner plus longtemps qu’on ne le croit. Il est également possible qu’à l’automne, lorsque notre immunité sera affaiblie, la situation s’aggrave », écrit-il. Et d’ajouter que les experts tout comme le ministre de la Santé Adam Vojtěch prônent, quant à eux, la prudence et la vigilance. Pour ce dernier, c’est l’été et la période des vacances qui seront décisives pour l’évolution de la situation épidémiologique en Tchéquie.
Václav Klaus, 80 ans – un retour en politique possible ?
L’ancien président de la République Václav Klaus vient de souffler ses 80 bougies. Un événement qui n’est pas passé inaperçu dans la presse, notamment parce que cet acolyte de l’économiste Milton Friedman et défenseur de la souveraineté nationale n’exclut pas un retour en politique. Par ailleurs, comme l’a écrit le quotidien Deník.cz en citant un de ses anciens collaborateurs, « une victoire à l’élection présidentielle au suffrage universel direct est l’unique but que Klaus, qui a aussi été Premier ministre et ministre des Finances, n’a pas encore atteint ».
« Václav Klaus n’a pas dit son dernier mot », estime également l’auteur d’une note publiée dans le quotidien Lidové noviny de lundi et intitulée « Le dinosaure envisage un retour ». Il rappelait à ce propos :
« Pendant dix ans, Václav Klaus a été président de la République. Ses deux mandats durant lesquels il respectait tant le poids des partis politiques relatif aux résultats des élections que la Constitution, pourrait être appréciés assez favorablement, sauf qu’ils ont connu également des moments moins glorieux. A noter en premier lieu le fait que Klaus ignorait la défense des droits de l’homme, un sujet cher à son prédécesseur Václav Havel, qui a presque entièrement disparu de son agenda. Et que, tout en ayant soumis notre demande d’adhésion à l’UE, il sabotait en tant que président de la République un engagement actif de la Tchéquie au sein de cette institution. Autre point négatif de sa présidence : l’amnistie qu’il a lancée en 2013, peu avant la fin de son mandat et qui a grâcié plusieurs personnes impliquées dans de graves affaires de corruption. »
« Aujourd’hui, Václav Klaus est proche de la droite xénophobe et nationaliste », ajoute le commentateur de Lidové noviny. Une raison de plus, selon lui, pour ne pas soutenir son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle prévue pour le début de l’année 2023.
La confiance dans les médias a augmenté
La confiance dans les médias est plus importante qu’avant la crise de coronavirus. C’est ce dont fait part le site Hlídacípes.org, qui se réfère aux rapports annuels de l’organisation Reuters Institute et de l’Université d’Oxford :
« Avant la pandémie, la confiance dans les médias locaux se dégradait continuellement, se situant autour de 33%. Durant l’année écoulée, les sondages ont révèlé une augmentation de quelque 3 points. C’est dans la télévision et la radio publiques que les Tchèques ont le plus de confiance. S’agissant de médias privés, le site Seznam Zprávy est le mieux placé. »
Les sondages confirment également que les Tchèques consomment les informations prioritairement dans les médias en ligne et que l’intérêt pour la télévision et la presse est en baisse. En ce qui concerne les réseaux sociaux, ce sont Facebook et YouTube qui sont en Tchéquie les plus populaires.
Primark, applaudi et critiqué à Prague
L’enseigne irlandaise du vêtement Primark a débarqué en Tchéquie, en ouvrant son premier magasin à Prague, place Venceslas, qui s’étend sur 4 600 mètres carrées. Comme prévu, les Pragois l’ont accueilli avec enthousiasme et n’ont pas tardé à s’y précipiter. L’auteur d’une note publiée dans le journal en ligne Deník Referendum, orienté à gauche, estime cependant que la présence de Primark, qui propose des vêtements et d’autres articles de mode à des prix abordables, n’est pas une bonne nouvelle. Il explique sa vision des choses :
« Depuis longtemps, Primark est critiqué pour le non-respect systématique des droits de ses employés. L’aspect écologique n'est pas moins important. Il est vrai qu’en 2020, Primark s’est engagé à éliminer les dangereuses matières toxiques qui sont utilisées pour la fabrication de ses vêtements, mais les preuves d’une telle approche font défaut. Ce manquement concerne également les émissions de gaz à effet de serre. En fait, les produits de matériaux durables, recyclables et organiques ne représentent qu’une faible partie de son offre. »
Une production qui est de 30% supérieure à la quantité d’articles vendus fait aussi l'objet des critiques formulées par l'auteur à l’adresse de Primark.