Journée européenne des langues à Prague
Le Conseil de l’Europe célèbre annuellement, et ce depuis 2001, la Journée européenne des langues. 800 millions de ressortissants des 47 Etats membres du Conseil sont ainsi encouragés à découvrir et à apprendre de nouvelles langues. Étant persuadé que la diversité linguistique mène vers une meilleure compréhension interculturelle, le Conseil de l’Europe encourage le plurilinguisme à travers tout le vieux continent. À cette occasion, Radio Prague s’est entretenu, avec Charlotte Fouchet, directrice adjointe de l’Institut français de Prague et vice-présidente d’EUNIC, le Réseau européen des instituts culturels nationaux, pour nous dévoiler le déroulement de cette Journée des langues dans la capitale tchèque.
Pouvez-vous nous présenter la Journée européenne des langues ?
« La journée européenne des langues, qui se déroule chaque année en septembre est un événement initié par le réseau des instituts culturels présents en République tchèque. C’est donc un événement qui réunit 17 institutions, où on présente 13 langues aux Tchèques comme à toutes les personnes présentes à Prague le jeudi 26 septembre. L’idée de ce projet c’est vraiment de promouvoir toutes les langues présentes en Europe, parce qu’on se rend compte que la richesse culturelle commence souvent par l’initiation aux langues étrangères. Et je sais qu’en République tchèque c’est très important, puisque beaucoup de Tchèques apprennent plusieurs langues. Donc on a décidé d’organiser un « speak dating » dans le passage du Lucerna, de 16h à 18h, et où tout le monde, tous ceux qui passent, tous ceux qui sont intéressés, peuvent s’initier à ces 13 langues, dont le tchèque aussi. Pendant cinq minutes ils vont apprendre à se présenter dans une langue et si certains sont motivés pour participer à plusieurs séances, donc à plusieurs langues, ils peuvent aussi participer à un tirage au sort pour gagner un cours de langue de leur choix. C’est une initiative qui est très suivie, puisque ça fait maintenant plusieurs années que le réseau EUNIC (European union national institutes for culture - Réseau européen des instituts culturels nationaux, ndlr) l’organise. Nous avons donc cet événement public dans le passage du Lucerna, mais aussi la plupart des instituts organisent dès le matin des événements dans leurs locaux. Je sais par exemple, que l’Institut français à Prague organise à la fois des leçons découvertes d’initiation au français mais aussi des préparations-simulations aux examens. Ce sont des séances qui sont ouvertes gratuitement pendant une heure, à toute personne intéressée, il y a aussi des séances de cinéma. Chaque institut propose des choses très variées. Et les instituts qui ont été à l’initiative de cette manifestation, sont le Centre italien, l’Institut Goethe, le British Council et l’Institut français de Prague. »Est-ce la première édition d’une telle journée ?
« Il y a déjà eu plusieurs éditions de cette Journée européenne des langues. Par contre, ce sera la deuxième édition où le réseau EUNIC organise une activité dans un espace public. L’année dernière ça avait lieu à la gare Masaryk à Prague, et cette année on a décidé de faire cela dans le passage du Lucerna, parce qu’on s’est rendu compte que les gens étaient très intéressés par le fait que ce soit dans l’espace public et qu’ils ne soient pas obligés d’entrer dans une institution. Et on se rend compte qu’après cette initiation très rapide, les gens sont intéressés et souvent, s’inscrivent dans des cours. »Et l’idée du « speak dating » de langue, elle est née comment ?
« C’est lors de réunions avec les quatre instituts qui coordonnent cette manifestation ; on voulait trouver un événement, une manifestation, qui soit un peu plus vivante, un peu plus interactive, et un peu moins institutionnelle. Et on s’est dit, tiens, on parle souvent de « speed dating » maintenant, et donc pourquoi pas un « speak dating », pour que les gens, le temps de 5 minutes pendant une pause café ou à la pause déjeuner, se disent « tiens je vais m’initier à une nouvelle langue, et pourquoi pas voir si ça m’intéresse ». Car, c’est vrai, que souvent les gens connaissent l’anglais, le français, l’espagnol etc. Mais là, nous avons aussi de l’estonien, du bulgare, donc des langues qui sont un peu moins connues. Et on trouvait ça intéressant justement de pouvoir associer à la fois des langues que tout le monde connaît et en même temps des langues un peu moins connues, et ce dans un esprit d’ouverture et de découverte. »