La rénovation de l’autoroute D1 rencontre déjà des difficultés
Deux mois après son lancement, le chantier gargantuesque de rénovation de la principale autoroute de République tchèque, la D1, qui relie Prague à Brno, est déjà suspendu sur environ neuf kilomètres. L’entreprise en charge de cette portion considère en effet que la route est dans un état tel que l’argent mis sur la table par l’Etat ne suffit pas à la moderniser. Suite à la colère de Zdeněk Žák, le ministre des Transports, qui menace d’annuler purement et simplement le contrat de cette firme, les travaux devraient finalement reprendre avant la fin de la semaine.
21 tronçons sont destinés à être rénovés et les travaux ont commencé sur cinq d’entre eux. Cette première étape devrait durer onze mois mais déjà le chantier rencontre des tracas. A plusieurs reprises, les ouvriers de l’entreprise OHL ŽS, laquelle doit mener à bien la reconstruction de l’une de ces portions dans la région de Vysočina, ne se sont pas présentés sur le chantier. Après avoir déplacé les dalles de béton qui font office de route, la firme s’est en effet aperçue que le bas-côté de la voix est dans un état bien plus déplorable qu’attendu. Elle réclame donc de l’argent supplémentaire à la Direction des routes et autoroutes de République tchèque, laquelle était en charge des études géologiques préalables aux travaux. Ce contretemps a provoqué le courroux du ministre des Transports Zdeněk Žák :
« Les entreprises en charge de la rénovation sur l’autoroute D1 rencontrent toutes les mêmes problèmes. Mais l’une de ces firmes a décidé de régler la question en cessant le travail et a commencé à demander plus de financements. Je considère que ce procédé en forme d’ultimatum est non seulement un manque de sérieux, mais pire, cette entreprise de construction prend ainsi en otage les conducteurs et les citoyens de ce pays. »Le vieux refrain de la prise en otage des utilisateurs entonné par le ministre s’appuie sur le fait que sur cette portion d’autoroute, les véhicules roulent sur une seule file à la vitesse maximale de 80 kilomètres à l’heure : pour rien puisqu’aucun ouvrier n’y travaille.
Des déboires liés peut-être également au choix de cette entreprise, OHL ŽS, car elle proposait l’offre la moins chère du marché. La réparation de ce fameux tronçon de neuf kilomètres est estimée à près de 600 millions de couronnes (environ 12 millions d’euros), ce que certains experts cités par la Télévision tchèque jugent insuffisants. Il faut dire que lors de l’appel d’offres lancé l’année passée, le gouvernement indiquait que le faible coût des travaux serait un critère déterminant. Ce budget serré expliquerait également que les prospections géologiques n’aient pas été réalisées de façon optimale, ce dont se défend la Direction des routes et autoroutes.
Le ministre des Transports Zdeněk Žák a cependant fermement indiqué à la société OHL ŽS qu’il était prêt à mettre un terme à son contrat si elle ne reprenait pas le travail au plus vite. La menace a été prise au sérieux si l’on en croit Taťjana Pelíšková, la porte-parole de la firme incriminée et déjà menacée de devoir payer différentes amendes :
« La Direction des routes et autoroutes de République tchèque et la société OHL ŽS sont parvenues à s’entendre sur les moyens techniques à mettre en œuvre pour résoudre la situation. Nos techniciens et ingénieurs travaillent actuellement de façon continue afin que nous puissions reprendre les travaux sur l’autoroute D1 dans le courant de la semaine. »Soucieux de ne pas voir se multiplier les cas similaires, Zdeněk Žák souhaite prendre des mesures contraignantes pour que l’Etat soit assuré de ne pas payer plus que décidé lors de la conclusion d’un appel d’offres. La rénovation de l’autoroute D1 doit se poursuivre jusqu’en 2018 mais il est prévu de la porter ensuite de deux à trois voix et ce, à l’horizon 2050.