Dans la région d’Ostrava, les grandes sociétés de l’industrie lourde licencient
Le nombre de chômeurs a augmenté de près de 10 000 en l’espace d’un an en Moravie-Silésie, dans le nord-est de la République tchèque. Place traditionnellement forte de l’industrie lourde et minière, la région d’Ostrava souffre sans doute plus que les autres de la crise économique chronique. L’annonce, vendredi dernier, du licenciement de 250 salariés par la société minière OKD n’a fait que confirmer cette tendance. Et dans le cœur d’acier du pays, les perspectives ne semblent pas devoir s’éclaircir dans un proche avenir.
Le dernier coup dur en date est donc l’annonce du licenciement collectif décidé par OKD (Ostravsko-karvinské doly – Mines d’Ostrava-Karvina). Ce que les syndicats et leurs adhérents redoutaient depuis plusieurs mois est devenu réalité. Le départ de 250 techniciens et employés administratifs signifie également une réduction, d’ici à septembre prochain, d’un tiers des effectifs dans les sociétés sous-traitantes participant directement à l’extraction du charbon, soit environ 1 200 personnes. Et peu importe que les deux tiers de ces mineurs et autres ouvriers soient originaires de la Pologne voisine. Quel que soit le côté de la frontière, ce sont autant de chômeurs en plus dans une région qui a été le plus important centre industriel de l'Empire austro-hongrois au XIXe siècle. Mais aujourd’hui, la réalité est tout autre, comme le regrette le porte-parole de la société OKD, Vladislav Sobol :
« Il y a un grand fossé entre la façon de voir les choses des syndicats et celle d’OKD. Pour OKD, le fait est que la société est dans la situation la plus critique de toute son histoire, la plus critique depuis 200 ans et depuis que le charbon est exploité dans la région d’Ostrava. »« Indispensable » selon la direction, ce licenciement collectif s’inscrit dans le cadre d’une vaste politique d’économies menée par OKD en raison de sa mauvaise situation économique. Au total, la société, filiale de New World Ressources, plus grand employeur de la région de Moravie-Silésie, entend réduire ses frais cette année d’au moins 2,5 milliards de couronnes (environ 100 millions d’euros). Objectif : faire en sorte que son activité, l’exploitation du charbon, redevienne rentable. Or, depuis plusieurs mois déjà, son prix de vente est inférieur à celui de l’extraction.
Parallèlement à la situation d’OKD, toujours à Ostrava, les usines sidérurgiques de la société Evraz Vítkovice Steel, confrontées à un faible intérêt du marché pour leurs produits, ont, elles, interrompu leur activité lundi, et ce au moins jusqu’au 5 août prochain, tous les salariés étant contraints de prendre leurs congés à compter du 22 juillet. D’ici-là, les 250 ouvriers au repos forcé toucheront 80% de leurs salaires, comme cela avait déjà été le cas en avril dernier et plus encore durant trois mois en fin d’année dernière. Une situation pas facile elle non plus pour personne, mais que leur envieraient presque les désormais ex-employés d’OKD.