Les 90 ans d’une radio éternelle
Allô, Allô ! Dobrý den, vážení poslouchači ! Bonjour, chers auditeurs ! Après la télévision publique, qui a récemment fêté ses 60 ans, c’est au tour de la Radio tchèque de célébrer, ce samedi, son 90e anniversaire. Plongée dans une riche histoire...
Producteur des émissions internationales de la Radio tchèque, Radio Prague diffuse à cette occasion une émission spéciale consacrée à la riche histoire de la radio, une histoire intimement liée à celle souvent tragique de la Tchécoslovaquie tout au long du XXe siècle. Exceptionnellement, et pour la première fois depuis janvier 2011, cette émission de Radio Prague est diffusée ce samedi sur ondes courtes en collaboration avec Radio 700. Nous invitons ainsi tous les passionnés de radio à s’installer confortablement et à coller l’oreille près de leur poste…
« D’aussi loin que je me souvienne, une de mes premières ‘expériences’ de la radio remonte aux Jeux olympiques d’Helsinki en 1952. J’étais encore un petit garçon et j’écoutais avec mes parents derrière le poste le récit des exploits d’Emil Zátopek. Je me souviens que quand le reporter a annoncé sa victoire à l’arrivée du marathon, mon père s’est mis à pleurer. Depuis ce moment, j’ai toujours gardé à l’esprit que la radio sert d’abord à transmettre des émotions, qu’elles soient positives ou négatives : c’est un vecteur de joie, de tristesse ou d’espoir. Et parce que nous parvenons à transmettre tout cela au public, je pense que la radio est éternelle. »Emprunts d’une certaine nostalgie, ces mots sont ceux de Peter Duhan, l’actuel directeur général de Český rozhlas. Et c’est vrai que lorsque l’on écoute le reportage en direct de l’envoyé spécial de ce qui était alors encore bien entendu la Radio tchécoslovaque depuis le stade olympique d’Helsinki, on peut croire que le père Peter Duhan n’a pas été le seul dans le pays à verser une petite larme…
Mais si la diffusion en direct de reportages des événements sportifs a joué, comme on le sait, un grand rôle dans l’évolution de la radio et la perception de celle-ci par un public qui se passionnait déjà pour la chose sportive, le début de l’épopée radiophonique en Tchécoslovaquie ne commence cependant pas en 1952. Et ce d’autant moins qu’en 1923, la Tchécoslovaquie est un des premiers pays en Europe à diffuser régulièrement des émissions radiophoniques. Ainsi, à titre de comparaison, en France par exemple, la première émission de radio destinée au public avait eu lieu seulement près d’un an plus tôt, le 24 décembre 1921, par Radio Tour Eiffel, première station créée dans l’Hexagone.
A l’époque, il ne s’agit donc pas encore de Československý rozhlas, mais de Radiojournal, société radiotéléphonique tchécoslovaque d’informations. La licence de diffusion lui est accordée par le ministère des Postes et sa principale source de revenus sont déjà les redevances versées par les propriétaires de postes de radio. Par ailleurs, pour faire la promotion de ce nouveau média, des auditions publiques sont organisées à différents endroits de Prague.
Enfin, les redevances ne suffisant pas pour financer le développement de la radio, l’Etat par l’intermédiaire du ministère des Postes devient majoritaire dans le capital de Radiojournal, jusqu’alors station privée.
Car les choses évoluent vite, et même très vite : toujours dans la seconde moitié des années 1920, des stations de radio voient également successivement le jour à Brno, Bratislava, Ostrava et Košice, tandis que la première pièce radiophonique est diffusée et l’orchestre de Radiojournal voit le jour, auquel succèdera plus tard le prestigieux Orchestre symphonique de la Radio tchèque.
« Si je regarde les 90 ans d’histoire de la radio, les années 20’ et 30’ sont caractéristiques dans le sens où c’est à cette époque que sont apparues tous les genres radiophoniques de base. Au fond, nous nous appuyons toujours sur les mêmes fondamentaux plusieurs décennies plus tard. En revanche, ce qui continue de faire de la radio un média exceptionnel, c’est certainement son évolution technologique. Les plates-formes de diffusion sont désormais très variées. Ce n’est plus seulement le poste de radio. Même si encore peu de gens le font, grâce au numérique, nous pouvons écouter la radio sur la télévision. Il y a aussi Internet bien sûr, le téléphone. Et bien entendu, cela a des conséquences sur le format des émissions. Aujourd’hui, nous diffusons par exemple des mini-pièces radiophoniques d’une minute. Une pièce d’une minute, vous vous rendez compte ? C’était encore quelque chose d’inimaginable il y a quelques années de cela. Mais ça marche ! Les gens écoutent et ça leur plaît. Cela démontre que la radio évolue non seulement technologiquement, mais aussi dans ses formats de diffusion. Mais cela n’enlève rien au fait que l’on s’appuie toujours sur ce qui faisait au tout début de la radio. »
Le directeur actuel Peter Duhan le rappelle à raison : les premières années constituent un âge d’or pour la radio. Dès 1937, on recense ainsi déjà le millionième propriétaire d’un poste dans le pays. Tous les genres, depuis les rubriques éducatives à la musique classique en passant par le cabaret et les reportages sportifs, sont diffusés, les importants progrès techniques de l’époque contribuant au développement des retransmissions radiophoniques.
Mais surtout, les années 1930 sont marquées par le lancement des émissions internationales de la Radio tchécoslovaque. Le 31 août 1936, Radiojournal diffuse pour la première fois vers l’étranger sur ondes courtes. Dans le climat politique et diplomatique particulièrement tendu qui règne alors en Europe, il s’agit là de la part du ministère tchécoslovaque des Affaires étrangères d’une réaction à la création de stations internationales en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en Russie. A l’approche de la guerre, et alors que les stations internationales connaissent un véritable essor, la volonté est d’abord pour chaque pays de faire valoir ses positions politiques et de gagner la faveur des auditeurs dans le monde. Après la guerre et la prise du pouvoir par le Parti communiste, cela restera encore malheureusement la mission principale de ce qui deviendra Radio Prague pendant quarante longues années, précisément jusqu’à la révolution de 1989.
Mais avant cela, la Tchécoslovaquie envahie et occupée par les armées du IIIe Reich, la radio, comme le Protectorat, est rebaptisée Rozhlas Čechy-Morava, autrement dit Radio de Bohême Moravie dépendante du ministère allemand de la Propagande dirigé par un certain Joseph Goebbels. Tout un programme, c’est peu de le dire, et pas seulement radiophonique…« Nous appelons la police tchèque, la gendarmerie tchèque et l’armée à venir en aide à la Radio tchèque. »
Le 5 mai 1945 peu après midi est lancé par la radio un appel aux Tchèques. C’est la lutte pour la radio et l’Insurrection de Prague. Les combats sanglants qui se tiennent dans les proches environs et même à l’intérieur du bâtiment de la radio laissent des traces. Mais la Tchécoslovaquie est libérée, et la guerre finie, les émissions, et notamment internationales, reprennent de plus belle.
Pas pour longtemps cependant, car dès l’arrivée au pouvoir des communistes en 1948, la radio est étatisée devenant ainsi plus que jamais un outil de propagande de l’idéologie du Parti.
Ce sont alors les sombres années 1950 marquées par la guerre idéologique, les procès politiques, une vaste censure, mais aussi un important progrès technique illustré par la diffusion des premiers programmes télévisés en Tchécoslovaquie. Jusqu’en 1957, ces retransmissions télévisées étaient du ressort de la Radio tchécoslovaque. Tout cela encore avant les premières diffusions en modulation de fréquences (FM) sur la bande utilisée en Union soviétique et en Europe de l’Est. Nous sommes alors au début des années 1960…
Les années 1960, sont l'objet, comme dans la plupart des domaines d'expression de la société, d'une détente relative, par contraste avec la décennie précédente marquée par un dogmatisme forcené et parfois arbitraire, comme dans le cas des épurations politiques par le biais de procès montés de toutes pièces, et par des réformes parfois très brutales, à l’instar de la collectivisation des terres agricoles. Au début de cette nouvelle décennie cependant, la censure persiste à la Radio tchèque, ainsi que le raconte Pavla Jazairiová, journaliste ayant collaboré à plusieurs stations, dont Radio Prague :
« Il y avait une censure, tout ce que vous écriviez passait par cette censure. Disons que la censure concernait surtout les gens qui parlaient tchèque. Ceux qui parlaient français pour les Africains, comme moi aux émissions internationales, ça n’intéressait en gros personne. »Mais une génération qui n'a connu ni la guerre, ni les espoirs nés de l'instauration du communisme, débarque dans la société civile des années 1960 et aspire à autre chose. La Tchécoslovaquie connaît une véritable effervescence culturelle : le cinéma tchécoslovaque rayonne dans le monte entier, les théâtres n’ont jamais été aussi nombreux, la littérature entrevoit un renouveau…
Ces changements touchent également la télévision et la radio. Des tentatives de réformes de la société, économiques et politiques, sont amorcées et, petit à petit, la censure se fait moins pesante. Des bouleversements qui mènent aux événements du Printemps de Prague en 1968, avec la volonté d’expérimenter un « socialisme à visage humain ». La censure est abolie en avril 1968. Mais la libéralisation du régime est interrompue violemment par l'intervention des forces « fraternelles » du pacte de Varsovie, qui envahissent et occupent le pays à partir du 21 août 1968 :
« A tout le peuple de la République socialiste tchécoslovaque. Hier, le 20 août 1968, aux alentours de 23 heures, les soldats de l’Union soviétique, de la République populaire polonaise, de la République démocratique allemande, de la République populaire hongroise et de la République populaire bulgare, ont franchi les frontières de la République socialiste tchécoslovaque. »Comme à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’invasion de 1968 donne lieu à un nouvel affrontement pour le contrôle de la Radio le matin du 21 août. Des centaines de Tchèques se ruent vers l’avenue Vinohradská, siège de la radio, pour tenter de la défendre.
« S’il vous plaît, je le répète une nouvelle fois, chers amis : calmez-vous, dispersez-vous ; être du côté de la Radio à l’heure actuelle n’a aucun sens. Je vous remercie », déclare ce journaliste dont la voix est couverte par des explosions et des tirs de mitraillettes. L’affrontement fait quinze victimes et laissait des traces jusqu'à peu encore : des impacts de balles étaient encore visibles sur les façades du bâtiment. Les Soviétiques l’investissent finalement, mais les employés de la radio parviennent à produire et à diffuser des informations depuis d’autres stations émettrices. Certains journalistes tenteront de perpétuer l’esprit de liberté des mois précédents. En témoigne cette déclaration des éditorialistes de la Radio tchécoslovaque, un texte lu par Jeroným Janíček et diffusé le 20 janvier 1969, alors que débute l’enterrement de Jan Palach, qui s’est immolé par le feu quelques jours plus tôt pour protester contre l’invasion de son pays :
« Depuis le début du mois de janvier 1968, nous avons mis tous nos forces et moyens au service de la République socialiste tchécoslovaque, et cela avec un visage humain. Et le mois d’août n’a rien changé à nos aspirations et nous sommes pleinement déterminés aujourd’hui et demain (jours de l’enterrement) à être utiles au peuple de ce pays. Notre objectif principal est que les droits civiques, y compris la liberté d’expression, s’épanouissent en Tchécoslovaquie, comme le souhaitait l’étudiant Jan Palach. »Au début des années 1970, la Radio tchécoslovaque, comme les autres médias, est reprise en main par les communistes orthodoxes, fidèles à Moscou. C’est le début de la période dite de « normalisation » qui durera vingt longues années. Sont alors écartés de la Radio tous les individus « compromis » par les événements du Printemps de Prague ou suspectés d'hétérodoxie, en tout une centaine de personnes. Pavla Jazairiová évoque cette chape de plomb qui s’abat alors sur la Radio :
« L’invasion de 1968 a été suivie par une normalisation rampante. Les choses ne sont pas allées mal d’un seul coup, mais chaque jour, chaque mois, ça s’aggravait. On nous demandait de faire du travail politique, de dire certaines choses, des mensonges en fait. On nous demandait de faire des choses avec lesquelles nous n’étions pas d’accord. Moi, je voyageais à ce moment-là. Il y avait un directeur à cette époque là, c’était un homme très désagréable, il devait sans doute avoir comme tâche de vider la radio des personnes d’avant et de recruter des gens qui feraient ce qu’on leur dirait. »
La Radio tchécoslovaque développe pourtant une plage de programmes plus importantes et plusieurs nouvelles chaînes de radio sont créées, telles que Vltava, qui, aujourd’hui encore, diffuse de la musique classique et des émissions littéraires. C’est également à cette époque que Radio Prague, le service international de la Radio tchécoslovaque, connaît son apogée sur ondes courtes avec la réalisation dans une dizaine de langues de 37 heures de programmes par jour. Pas toujours pour le meilleur : dans les années 1980 par exemple, des émissions sont diffusées aux Polonais afin de les pousser à lutter contre le syndicat Solidarność.
A la fin de la décennie 1980, les démocraties populaires battent de l’aile alors même que l’Union soviétique s’engage dans un processus de réformes qui la mènera à sa perte. En Tchécoslovaquie, les manifestations se font plus nombreuses. En 1989, certaines sont organisées pour commémorer la mort de Jan Palach, contre l’invasion des troupes du Pacte de Varsovie, ou encore à l’occasion du 28 octobre, date anniversaire de la naissance de la Première République tchécoslovaque.
A la suite de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre, une série de rassemblements populaires s’organisent à Prague et à Bratislava. La Révolution de velours débute le 16 novembre et la Radio tchécoslovaque va d’abord s’employer à minimiser l’ampleur des évènements. Radio Free Europe propage la fausse rumeur selon laquelle un étudiant, Martin Šmid, aurait péri sous les coups de la police. La Radio tchécoslovaque dément cette information. Toutefois, les slogans repris en cœur par les manifestants attaquent le média radiophonique : « Rozhlas lže ! » (« La radio ment ! ») ou encore « Chceme slyšet pravdu » (« Nous voulons entendre la vérité »).
Les employés de la radio réagissent le 21 novembre en adressant un message aux personnes mobilisées qui appellent au dialogue et à la réforme dans le cadre de la République socialiste. Les jours passent et les langues se délient dans les rédactions des différentes chaînes de la Radio. Fabrice Martin-Plichta travaillait à l’époque à Radio Prague ; la Révolution de velours constitue un de ses plus grands souvenirs. A l’occasion des 75 ans de notre station, il l’évoquait au micro de Guillaume Narguet, en traçant un parallèle avec l’expérience vécue par Pavla Jazairiová :« [Pavla Jazairiová] a vécu 1968 ; moi j’ai vécu 1989. Elle a connu la normalisation ; moi j’ai connu la révolution et la libération de Radio Prague comme de tous les autres médias quand on a enfin pu parler librement et faire des vrais reportages. »
« Le plus beau souvenir, c’est le jour de la grève générale, le 27 novembre 1989. Tous les membres de la rédaction avaient participé. On avait fait une chaîne humaine entre la radio et la place Venceslas, en chantant des chants folkloriques aimés par le président Masaryk et très mal vus sous le communisme. »
La Radio tchécoslovaque aura à nouveau été l’actrice d’un événement historique majeur de l’histoire du pays. Sans avoir joué toujours le beau rôle, ce média a été partie prenante des principaux faits marquants de ces 90 dernières années en Tchécoslovaquie puis en République tchèque, des années marquées par deux invasions et plusieurs régimes politiques aux contours bien différents. Petr Duhan insiste sur cet héritage :
« Il est important de souligner que la radio a toujours été présente dans les grands moments de l’histoire. Je dirais que c’est là que se trouve son substrat éthique et moral, son éthos. Je ne pense pas que notre mission soit de transmettre cet éthos tous les jours. Mais tous ceux qui travaillent à la radio et qui aiment leur métier le font quotidiennement avec la conscience de cet héritage, même lorsqu’ils traitent de sujets disons plus ordinaires. Qu’on le veuille ou non, cette dimension morale qui trouve sa source dans les grands moments de l’histoire est bien présente dans les émissions quotidiennes de la radio. C’est le contexte et l’histoire même de la radio, ce sur quoi elle repose. C’est du moins comme ça que je vois les choses. »L’avènement de la démocratie signe une nouvelle ère pour les médias tchèques. Débarrassés de la tutelle politique, il leur faut désormais faire face à de nouvelles pressions d’ordres économiques. La Radio tchécoslovaque rejoint l’Union européenne de radio-télévision en 1990. Trois ans plus tard, à l’instar de la Tchécoslovaquie qui laisse place à deux Etats indépendants, les Républiques tchèque et slovaque, la Radio Tchécoslovaque est divisé en deux entités, les Radios tchèque et slovaque. Côté tchèque, il existe alors trois chaînes : Radiožurnál, lointain successeur de son homonyme Radiojournal, la station Vltava et la station Praha. Ce n’est qu’en 1995 que les auditeurs de Radio Prague retrouvent leurs programmes favoris, arrêtés en 1992 faute de moyens.
Aujourd’hui, la Radio tchèque compte de nouvelles stations dont certaines sont sur Internet. Mais les soucis financiers sont à nouveau à l’ordre du jour, les moyens mis en œuvre dans les régions sont mutualisés et certaines chaînes voient leur existence menacée. Dans un contexte de restrictions budgétaires, nombre de nos auditeurs ne sont pas sans savoir que la diffusion des émissions de Radio Prague sur ondes courtes a été supprimée en 2011. Pour le directeur de la Radio tchèque, Petr Duhan, c’est un crève-cœur :« Je dois tout d’abord formuler un regret. Pas par la faute de la radio, mais par celle de la situation financière de notre pays, nous ne diffusons plus d’émissions sur les ondes courtes. Je ne sais pas si nous y reviendrons un jour. Certains me disent que oui, d’autres que non. Personnellement, je le souhaite, car je pense que c’est une grande erreur. Pour ce qui est de l’image que la Radio tchèque veut donner de la République tchèque dans le monde, c’est très simple : les Tchèque sont un peuple ambitieux, travailleur, qui aime la vérité. Je pense que si nous transmettons ce message positif, nous donnerons l’image la plus fidèle de la situation actuelle. Toutes les plaintes que nous entendons continuellement ces derniers temps, c’est une fausse idée des Tchèques et de notre pays. »
Au-delà de l’image que les Tchèques veulent donner d’eux-mêmes, c’est la question de l’avenir du média radiophonique qui est en jeu. A l’heure du développement d’Internet et de la société de l’information de masse, la radio parvient toujours à tirer son épingle du jeu et à rassembler des millions d’auditeurs. Cette belle longévité serait due à la nature même de la radio, si l’on en croit Petr Duhan, qui compare ce média à celui de la télévision :
« Précisément le fait qu’il lui manque l’image ! Nous avons tous un écran dans la tête. Notre imagination est le plus bel outil de création d’images. Les sons émis par la radio, les mots, la musique, le silence, les pauses… tout cela nous permet de créer nos propres images. La radio n’est pas un média vierge d’images, c’est tout le contraire. L’histoire racontée dans un livre sans images concrètes sur le papier est-elle pour autant une histoire sans images ? Demandez aux enfants, ils vous répondront. Eh bien, c’est la même chose pour la radio. Simplement, chaque auditeur voit dans sa tête des images différentes qui sont le fuit de son imagination. C’est là toute l’intimité de la radio. C’est ce qui fait sa magie et c’est ce que n’aura jamais la télévision. C’est la magie des mots, la magie de la musique. »Vous pouvez à présent éteindre votre cher poste radio, reprendre une activité normale et nous espérons vous retrouver dans dix ans pour le centenaire de notre vieux grand-père radiophonique. Peut-être de nouveau sur ondes courtes, en attendant sur Internet… car c’est la fin de cette émission spéciale. Longue vie donc à la radio, et pas seulement tchèque.