Renvoi de la ministre de la Défense : une odeur de sapin au gouvernement
Huit jours se sont déroulés entre la prise de fonction et le limogeage de la ministre de la Défense Karolína Peake. Celle-ci se serait rendue coupable aux yeux du chef du gouvernement Petr Nečas d’avoir bouleversé l’organisation du ministère en renvoyant de proches collaborateurs. Seulement, ce renvoi de la ministre, qui a surpris tout le microcosme politique, semble devoir sonner le glas du gouvernement. Karolína Peake est en effet la leader du plus petit parti de la coalition gouvernementale, le parti LIDEM et les ministres de cette formation devraient démissionner de leur poste le 10 janvier prochain et ses députés rejoindre l’opposition.
Petr Nečas déclare avoir plusieurs fois appelé la jeune ministre pour qu’elle revienne sur ses décisions et qu’elle rappelle en poste ses collaborateurs déchus. Mais Karolína Peake estime qu’elle avait tout simplement besoin d’un personnel compétent auprès d’elle :
« Le général Bulant rencontre en ce moment des difficultés avec l’Autorité de la concurrence en ce qui concerne l’achat de nouveaux uniformes. Cette autorité a constaté des irrégularités et désigne le chef du service de l’armement comme le principal responsable. Et je souhaitais disposer de conseillers, dans le cas présent d’un vice-ministre, capables de m’accompagner lors de négociations politiques et diplomatiques, et qui sachent donc maîtriser plusieurs langues, ce qui n’est pas le cas du vice-ministre Picek. » Le chef du gouvernement a donc demandé la démission de sa ministre, chose que celle-ci lui a refusé. C’est donc le président de la République Václav Klaus qui a pris la responsabilité de la limoger. Il faut dire qu’il n’a pas non plus mâché ses mots à l’encontre de Karolína Peake, 37 ans, la qualifiant de « jouvencelle » et mettant en doute ses compétences au poste de ministre de la Défense.
Sans les voix du parti de Karolína Peake, le gouvernement ne dispose plus d’une majorité à la Chambre des députés. Il pourrait choisir de s’allier à nouveau avec le parti Affaires publiques (VV), dont est pourtant issu LIDEM où considérer qu’il n’a pas besoin d’une majorité parlementaire pour que ses textes soient adoptés. Le Parti social-démocrate (ČSSD) envisage lui de demander le vote d’une mention de censure pour renverser ce gouvernement impopulaire pour sa politique d’austérité et dont la crise permanente semble être la norme. Le social-démocrate Lubomír Zaorálek considère en effet qu’« on ne change pas de ministre comme de chemise ».