Goûtez la République tchèque
« Czech specials » ou Goûtez la République tchèque, tel est le slogan d’un projet lancé par l’agence Czech tourism dans le but de présenter la République tchèque non seulement en tant que destination touristique, mais aussi gastronomique. En ce moment, ils sont à peu près 360, les restaurants certifiés dans lesquels le touriste peut être sûr d’y goûter à de la vraie cuisine tchèque préparée avec des produits du terroir. Mais quand on dit « gastronomie tchèque » qu’entend-on par là exactement ? Des responsables du projet en parleront au micro de Radio Prague dans ce nouveau magazine touristique:
Ces propos sont ceux de Filip Remenec, porte-parole de l’agence Czech tourism. Le touriste étranger désireux de goûter à la vraie cuisine locale peut mieux s’orienter justement d’après le logo attribué aux restaurants certifiés : une assiette bleue portant l’inscription Czech specials. Pour l’obtenir, il faut que le restaurant propose des plats traditionnels ainsi que ceux de la cuisine régionale explique pour sa part Pavel Klicpera de Czech tourism :
« Les restaurants certifiés dans les différentes régions touristiques proposent sur leur carte des spécialités nationales comme la ‘svíčková’ – le rôti de boeuf arrosé de sauce à la crème à base de légumes, décoré d’une noisette de crème de chantilly et d’airelles, et ‘vepřová, knedlík, zelí’ – la viande de porc rôti, les boulettes de pâte et le chou. En accord avec les règles de la campagne, les restaurants offrent toujours au minimum une spécialité régionale typique qui varie d’une région à l’autre. »Ainsi, lors de votre séjour dans les Monts des Géants, vous pouvez goûter au « kyselo », soit une soupe au goût légèrement aigre préparé avec du levain, des champignons, des pommes de terres et des œufs. Les « pirojki » silésiens vous seront servis en revanche en Moravie du Nord, une spécialité qui doit son nom à la Silésie voisine et qui est préparée à partir de pâte levée et de pommes de terre contenant diverses farces. Dans ce cas précis, ils sont remplis le plus souvent de viande de porc fumé mais la farce à la choucroute est également très appréciée.
Or le plat le plus typique et tout à fait spécifique de la cuisine tchèque, c’est bien le « knedlík » – boule de pâte ou quenelle mais qui n’a rien à voir avec les quenelles françaises. On écoute Filip Remenec :
« Le ‘knedlík’ tchèque, c’est un phénomène : dans aucun pays, il n’existe autant de variétés de ‘knedlík’: on a le ‘houskový knedlík’ – quenelle composée de farine, d’œuf, de levure et de mie de pain sec, le ‘bramborový knedlík’ qui est préparé avec des pommes de terre, le ‘karlovarský knedlík’ – le ‘knedlík’ de Karlovy Vary dans lequel on intègre des petits morceaux de pain, l’‘ovocný knedlík’ – soit le ‘knedlík’ aux fruits comme la prune, la fraise, l’abricot, selon la saison. Arrosé de beurre, de fromage blanc, ce dernier est une vraie spécialité de la cuisine tchèque. Faire un bon ‘knedlík’, ce n’est pas facile et il faut du talent. Proposer de la vraie cuisine tchèque de qualité, cela exige beaucoup de professionnalisme et d’art culinaire. »Ah oui, la cuisine tchèque n’est pas facile à préparer et elle est aussi assez lourde, et c’est pourquoi beaucoup de restaurants cherchent à proposer la cuisine traditionnelle sous une forme plus moderne. Les restaurants certifiés où on peut manger plus sain et plus léger sont marqués par le logo « Czech specials light. » Leur offre nous est présentée par Barbora Vojtová, manager chez Czech tourism :
« Ces derniers temps, la tendance est de manger du poisson. La cuisine tchèque moderne, ce sont des plats légers, à base de légumes. Lorsque vous faites une excursion en vélo, vous ne prenez pas pas ensuite de la ‘svíčková’ accompagnée de six tranches de quenelle, mais plutôt des plats de légumes, des salades et des poissons comme la carpe et le sandre. La cuisine tchèque moderne connaît aussi une large gamme de plats sans viande, végétariens, tels que les blinis avec des myrtilles, les tartes aux pommes, aux carottes, etc. Nombre d’entre eux sont des plats traditionnels de la gastronomie tchèque, on peut dire que c’est un retour aux sources. »Les plats traditionnels auxquels se réfèrent les restaurants certifiés, c’est également l’oie rôtie, le faisan au lard et le gibier en général, sans oublier le fameux jambon de Prague au raifort râpé. Comme le complète Barbora Vojtová, on organise aussi divers concours et festivals dans le cadre du projet Czech Specials :
« Plusieurs festivals de la gastronomie ont lieu en République tchèque. Chaque week-end du mois de mai, un festival est organisé dans une ville tchèque ou morave : Plzeň, Brno, Mikulov et Prague. Les festivités culinaires de trois jours intitulées Prague Food festival sont une occasion de savourer des dizaines de plats de la cuisine tchèque et internationale, celle du Japon, de France, d’Asie ou casher. Notre pays participe aussi aux festivals de la gastronomie à l’étranger : au Salon des gourmets qui se déroule en Espagne, à Taste of London qui est l’un des plus importants festivals de la gastronomie dans le monde, sans oublier le concours mondial IKA/Culinary Olympics qui a lieu au mois d’octobre à Erfurt en Allemagne. » La plupart des 360 restaurants certifiés sont situés dans des endroits attrayants pour les touristes ce qui permet à la fois la découverte du pays et de la gastronomie. Ainsi, la Fête de l’asperge a lieu les 21-22 mai au sud de la Moravie, à Ivančice : pittoresque ville réputée non seulement pour l’asperge mais aussi pour ses originaires célèbres dont Alfons Mucha. La Fête de l’asperge à Ivančice, ce sont deux journées riches en animations culinaires. Un concours de cuisine y est aussi ouvert à tous les amateurs sur le thème de l’asperge.Toujours en Moravie du sud, la petite commune de Slup près de Znojmo accueille chaque année, au mois de septembre les Festivités du pain au cours desquelles on peut goûter au pain juste cuit et visiter un monument technique intéressant – le moulin à eau de Slup.
Les amateurs de spécialités à base de poisson peuvent se régaler aux Festivités des pêcheurs organisées les 28-29 septembre à Třeboň, ville de Bohême du Sud inscrite au patrimoine de l’UNESCO connue pour ses étangs, sa charmante place bordée de maisons à arcades, son château Renaissance, ses établissements thermaux et ses pistes pour cyclotouristes. Du sud de la Bohême, déplaçons-nous à Dětenice, dans la région du Paradis de Bohême, non loin de la ville automobile de Mladá Boleslav. A la fameuse brasserie de Dětenice on peut voir comment on brasse la bière depuis le Moyen-âge. Un programme spécial y est proposé les vendredi et samedi soir, avec un vrai festin mediéval avec dégustation de bière locale et de jambon cru de sanglier provenant des chairs des sangliers nourris aux glands de la région. Et quand on parle de gastronomie, on ne peut oublier le vin. Le tourisme viticole gagne en popularité notamment en Moravie du Sud ou diverses formules sur le thème de la découverte des vins et des particularités du terroir morave sont conçues à l’intention des visiteurs. Les dégustations des grands crus se déroulent au château morave de Valtice, siège du Centre national de la viticulture, de l’unique école d’œnologie de République tchèque et aussi du Salon national du vin. Le premier tour du concours de dégustations des vins y a commencé ce mercredi, et une centaine de meilleurs crus 2012 séléctionnés par le jury sera exposée au Salon du vin à Valtice dès le 1er mars prochain.Plus d’informations sur le projet « Goûtez la République tchèque » sur www.czechspecials.cz