Le gouvernement tchèque cherche à minimiser les retombées de la prohibition
Le gouvernement tchèque aimerait rétablir le marché de l’alcool fort dans le pays le 26 septembre prochain. Le premier ministre Petr Nečas qualifie cet objectif de « sa priorité ». Dans le même temps les dirigeants tchèques se montrent plutôt réticents à l’appel de la Commission européenne qui les exhorte à interdire les exportations d’alcool tchèque.
« La levée de cette mesure doit être liée à la procédure qui permettra d’identifier sans équivoque à l’avenir les boissons alcooliques sûres, c’est-à-dire les boissons nouvellement fabriquées mais aussi les bouteilles d’alcool en stock ayant été déjà examinées pour que l’on puisse décider si elles seront remises à la vente ou liquidées. »
Les bouteilles qui se trouvent actuellement en stock et dont le nombre est évalué à 20 millions pourraient donc être distribuées à nouveau sur le marché mais il faudra d’abord procéder à l’examen de l’origine de la boisson qu’elles contiennent. Les stocks pourraient être rouverts dès mercredi prochain.Les ministres concernés par cette affaire ont été chargés par le gouvernement d’élaborer une analyse des activités des organes d’administration, d’inspection et de police dans la lutte contre le trafic d’alcool. Le premier ministre Petr Nečas se montre plutôt optimiste en ce qui concerne la possibilité de rétablissement du marché de boissons alcooliques en République tchèque :
« Cela dépendra dans une large mesure des producteurs d’alcool, de la rapidité avec laquelle ils seront en mesure de distribuer aux clients les boissons nouvellement produites ou munies de nouveaux timbres d’accise et de l’ensemble des informations sur son origine. Cela ne dépend donc plus que de l’Etat. Un décret dans ce sens a été signé et les nouveaux timbres devraient être imprimés avant la fin de la semaine prochaine. »Le gouvernement cherche également à précipiter le retour à la normale pour éviter l’interdiction des exportations d’alcool qui lui a été demandée par le commissaire européen John Dalli chargé de la Santé et de la Politique des consommateurs. Le ministre de las Santé Leoš Heger a expliqué l’attitude tchèque vis-à-vis de cette demande en ces termes :
« Nous ne sommes pas préparés à une telle mesure qui conserverait la prohibition chez nous sous sa forme la plus large. Je pense que ce n’est pas une affaire qu’on peut régler en un jour. L’effet de cette mesure sur les exportations serait d’ailleurs le même que si elle n’était pas prise. J’espère aussi que si nous réussissons à assainir le marché de l’alcool tchèque pour ne pas être considérés comme un pays dangereux, cette mesure sera rapidement levée. »Selon l’eurodéputé tchèque Pavel Poc, si le gouvernement n’interdit pas les exportations d’alcool, la Commission européenne est prête à prendre elle-même les mesures nécessaires. Le commissaire John Dalli a cependant signalé que le choix des mesures pour mettre fin à la crise dépend entièrement des autorités tchèques. Le Premier ministre Petr Nečas a d’ailleurs déjà esquissé les démarches préparées par le cabinet dans ce contexte :
« Les ministres de la Santé et de l’Agriculture ont été chargés par le gouvernement de communiquer avec la Commission européenne et avec le commissaire qui s’occupe de cette problématique. En libérant progressivement le marché de l’alcool, nous allons faire bien sûr tout pour que les exportations d’alcool tchèque soient touchées le moins possible. »
Toujours est-il que les importations d’alcool tchèque ont déjà été interdites par la Pologne et la Slovaquie et des avertissements contre sa consommation ont été lancés par l’Allemagne, la Lituanie, la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Ukraine et la Biélorussie.