La Francophonie en dix mots
Retour sur la remise des prix du concours de la Francophonie 2012 qui s’est tenue à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie au ministère tchèque des Affaires étrangères à Prague. Plus de 400 élèves de toute la République tchèque, pour la plupart francophones, ont pris part à la 10ème édition de ce concours. En 2012, ce dernier a été lancé avec dix mots-clés : âme, autrement, caractère, chez, confier, histoire, naturel, penchant, songe et transports. Pour illustrer au minimum trois de ces mots, les élèves ont été appelés à créer un dessin, une peinture, une photographie, une vidéo ou une présentation à l’ordinateur.
« Je m’appelle Rozálie Andělová, je fréquente la même école. J’ai fait une photo de moi-même. En fait, il s’agit de trois images dont j’ai fait un collage. Je ne me rappelle plus exactement de quels mots je me suis inspirée… Je crois que c’était ‘l’âme’, ‘le caractère’ et… j’ai oublié le troisième. »
A l’occasion de la remise des prix du concours de la Francophonie, l’association Gallica qui regroupe les enseignants de langue et de littérature françaises de toutes les universités tchèques, a récompensé une meilleure thèse de doctorat en français. La lauréate de ce prix, Eva Blinková-Pelánová, nous en dit plus sur le sujet de sa thèse :
« Ma thèse a été consacrée à l’inspiration allemande dans l’œuvre de Gérard de Nerval, un auteur français romantique. A l’époque, il traduisait des œuvres de ses contemporains allemands. L’œuvre la plus célèbre, peut-être, que l’on réédite jusqu’à nos jours en France, c’est la traduction de Gérard de Nerval de ‘Faust’ de Goethe. »
Eva Blinková-Pelánová, que faites-vous dans la vie ?« J’enseigne, mais pas la littérature française. Je donne des cours de tchèque-langue étrangère à la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles. Mes étudiants viennent à Prague dans le cadre de programmes comme Erasmus. »
Le professeur Aleš Pohorský qui vous a remis le Prix Gallica a dit que, selon son expérience, pour la plupart des étudiants tchèques, le français était « une affaire de cœur ». Pour vous aussi ?
« Ce qui m’intéresse, c’est la littérature : la littérature tchèque que j’ai également étudiée, mais aussi la littérature européenne et mondiale. Voilà pourquoi j’ai choisi d’étudier deux grandes littératures européennes, française et allemande. Aussi, elles se rencontrent dans le thème de mon thèse. Donc ce n’était peut-être pas tout à fait un choix ‘sentimental’ comme vous le dites. »
Au tout début, où avez-vous appris le français ? Au lycée ?
« Non, j’ai suivi des cours à l’Institut français de Prague.»
Pour l’ambassadeur de France en République tchèque, M. Pierre Lévy, la Francophonie évoque de nombreux souvenirs, dont celui du voyage du Premier ministre tchèque Petr Nečas à Paris, en février 2011 :
« Le Premier ministre tchèque avait souhaité rencontrer à Paris le Secrétaire général de la Francophonie, M. Abdou Diouf. Nous sommes allés le voir dans ses bureaux. C’est un personnage impressionnant qui est d’ailleurs venu à Prague quelques mois auparavant. Nous parlions de la Francophonie, du monde… Tout d’un coup, le téléphone a sonné. Un de ses collaborateurs lui annonçait que le président égyptien Hosni Moubarak venait de quitter le pouvoir. Evidemment, c’était un moment très fort. M. Diouf nous a parlé, avec beaucoup de conviction, de démocratie, de droits de l’Homme, de tolérance… J’ai vécu un autre moment très fort cette année, lors du festival du film documentaire sur les droits de l’Homme One World (Jeden svět) auquel l’Institut français est associé. J’ai participé à la soirée consacrée à la Syrie, où a été projeté un film sur les médecins syriens qui font des efforts surhumains au péril de leur vie. A un moment, on voyait dans ce film quelqu’un qui criait, en français : ‘Aidez-nous ! Venez nous aider !’ C’était très émouvant. »