11e journée de la francophonie : cérémonie au palais Černín de Prague

Photo: Robert Janás, MZV

Pour sa onzième édition la journée de la francophonie organisée tous les 20 mars n’a pas dérogé à la tradition. C’est au ministère des Affaires étrangères tchèque que s’est déroulée la cérémonie de remise des prix du concours de la francophonie, organisé chaque année pour les élèves du primaire et du secondaire qui apprennent le français en République tchèque.

Le Palais Černín,  photo: Archives de Radio Prague
Les appartements de Masaryk, la galerie d’hiver, les salles de réception et le grand salon du deuxième étage du Palais Černín étaient entièrement réservés à cette célébration de la journée de la francophonie. Chaque année, un concours est organisé autour de dix mots-clefs choisis par les membres de l’Organisation internationale de la francophonie. La consigne : en choisir au moins trois et créer une œuvre artistique autour de ces mots. « Atelier », « bouquet », « cachet », « coup de foudre », « équipe », « protéger », « savoir-faire », « unique », « vis-à-vis » et « voilà » étaient les mots choisis cette année, de quoi rester, pour certains, assez perplexe.

Les 33 vainqueurs, dont seulement trois ou quatre garçons, ont reçu leurs prix des mains de l’actuelle ambassadrice de la République tchèque en France Marie Chatardová et de Pierre Lévy, ambassadeur de France en République tchèque. Celui-ci a prononcé un long discours prônant l’importance de la francophonie, sa force et l’intérêt de la République tchèque à en faire partie.

« Je voudrais vous redire que c’est pour tous les pays francophones une immense satisfaction de voir la reconnaissance d’une francophonie qui s’affirme ici, au cœur de l’Europe. Même si le nombre d’apprenants de français dans le système scolaire tchèque marque un peu le pas, il est réjouissant de constater que l’intérêt pour notre langue, surtout dans les écoles secondaires, ne faiblit pas. L’héritage européen, notre patrimoine commun, c’est en effet notre diversité linguistique et donc la diversité culturelle, gage de réussite de cette vaste ambition qu’est le projet européen. [...] Je crois très profondément que l’appartenance à la francophonie est un atout pour chacun de nos pays sur la scène internationale, un moyen de consolider les valeurs auxquelles nous sommes attachés. C’est aussi une enceinte supplémentaire dans laquelle chacun peut s’exprimer, un réseau de solidarité que chacun peut mobiliser. Si la francophonie est pour votre pays cette enceinte supplémentaire, elle aura rempli un de ses rôles. »

Pierre Lévy  (à gauche),  photo: Robert Janás,  MZV
Les plus jeunes lauréats du concours n’auront sans doute pas tout saisi de la conception de la francophonie et de son rôle, mais ses divers représentants invités à la cérémonie l’auront sûrement apprécié.

Difficile en attendant de trouver pendant la réception un jeune lauréat prêt à dire quelques mots en français. Timides, occupés à profiter du généreux buffet ou pas si bon locuteurs que ça, peu ont accepté de s’exprimer. Adelina et Zuzana, gagnantes du concours dans la catégorie « collège » avec leur film en noir et blanc, ont fini par se lancer :

« Je m’appelle Adeline Slačková, j’ai 13 ans, j’habite à Teplice. J’ai fait notre projet avec mon amie Suzanne.

- Salut je m’appelle Suzanne, je viens de République tchèque et j’habite aussi à Teplice.

- Le projet c’est un film. J’étais un homme et Suzanne était une ‘madame’ que je voulais prendre pour ma ‘madame’. »

Plus à l’aise avec la langue de Molière, trois doctorantes tchèques ont été récompensées pour leur thèse sur la langue française et sa traduction à l’occasion de la remise des prix Gallica, associée chaque année à la journée de la francophonie. Si à treize ans le français est balbutiant, preuve est faite que les plus motivés seront capables d’écrire quelques années plus tard une centaine de pages sur la question de la traduction des auteurs africains francophones en tchèque.