Le retour secret de Zambie des trois touristes tchèques
Alors que tout laissait penser que les trois touristes tchèques arrêtés en octobre 2011 à Lusaka seraient jugés pour espionnage par la justice zambienne, les autorités tchèques viennent d’annoncer leur arrivée en République tchèque.
Durant plus de deux mois, l’affaire a mobilisé activement la chancellerie tchèque qui a usé de tout son poids afin d’obtenir la relaxe des trois inculpés et leur possible retour en République tchèque, n’hésitant pas à faire remonter le dossier au sein des plus hautes instances européennes.
Outre l’envoi d’un émissaire du ministère des Affaires étrangères à Lusaka, on se souvient que les eurodéputés du Parti civique démocrate (ODS) avaient adressé une lettre à la chef de la diplomatie de l’Union européenne Catherine Ashton et au Commissaire européen au développement Andris Pielbags afin de faire pression sur le gouvernement de Lusaka en vue de l’arrêt des poursuites à l’encontre des trois ressortissants tchèques. Le président de la République Václav Klaus avait, quant à lui, adressé un courrier aux autorités zambiennes en faveur des trois hommes.Les conditions du retour surprise à Prague des trois touristes tchèques alimentent les commentaires au sein de la presse tchèque. A la suite de plusieurs semaines de tractations diplomatiques, les trois touristes ont retrouvé leurs familles peu avant la fin de l’année. Leur retour s’est néanmoins effectué dans le plus grand secret. Par la voix de son porte-parole Vít Kolář, le ministère des Affaires étrangères annonce qu’il se refuse à tous commentaires sur ce sujet :
« Je ne commenterai pas leur retour au pays, l’important est qu’ils sont chez eux avec leurs familles et en sécurité. C’est là l’essentiel. »
Le journal Právo rapporte les propos de l’expert des services secrets Andor Šándor pour qui toute l’opération a été rigoureusement gardée secrète par l’administration et les services secrets tchèques. Des spéculations des médias portent désormais sur le fait que les trois touristes tchèques auraient voyagé en possession de passeports tchèques édités sous de fausses identités.A Lusaka, les poursuites judiciaires n’ont pas été suspendues à l’encontre des trois hommes qui encourent toujours des peines pouvant aller jusqu’à vint-cinq ans d’emprisonnement.